A l'occasion des 80 ans de la libération de Rennes, (re)découvrez l'ensemble des
contributions autour de la Seconde Guerre mondiale et de la libération sur Wiki-Rennes.
Rue Alain Gerbault
La rue Alain Gerbault se situe dans le quartier 2 : Thabor, St Hélier, Alphonse Guérin, une voie parallèle à la rue Saint-Hélier, le long d'un bras de la Vilaine, face à la Californie. Cette voie fût dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 13 avril 1953.
Alain Gerbault
(17 novembre 1893, Laval - 16 décembre 1941, île de Timor, Indonésie)
D'une famille d'industriels, Alain Gerbault effectue une scolarité brillante à Laval et Paris, se préparant aux concours d'entrée aux grandes écoles à la veille de la première guerre mondiale.
Engagé volontaire dans l'aviation, il est dès 1916 membre de plusieurs escadrilles, participant à de nombres opérations de chasse, de reconnaissance et de bombardement. Remarqué par sa science tactique et son habileté dans les acrobaties aériennes, il remporte plusieurs victoires spectaculaires. La guerre l'exalte et le trouble, il sait qu'il ne pourra jamais plus mener une existence conventionnelle.
La paix ouvre une période d'incertitude : abandonnant une hypothétique carrière d'ingénieur, Alain Gerbault se lance dans les affaires sans grand succès et participe à de nombreux tournois de tennis, sport pratiqué depuis son enfance. Joueur de première force, il dispute en 1921 la finale des championnats du monde en double sur terre battue.
Dans le même temps, il achète en Angleterre un vieux voilier de course de 10 tonneaux : le "Firecrest". Après un entraînement de plusieurs mois en Méditerranée, il réalise en 1923 la première traversée de l'Atlantique en solitaire d'Europe en Amérique, ralliant Gibraltar à New-York en 101 jours. Cet exploit sans précédent lui vaut la célébrité la plus grande.
Reprenant la mer, il accomplit en six ans un tour de monde en solitaire, passant par Panama, visitant les Galapagos, les Marquises, Tahiti, Bora-Bora et bien d'autres îles. Au cours de ce périple, Alain Gerbault s'attache beaucoup aux hommes et aux femmes de Polynésie. Passionné par le passé des îles, il apprend les langues océaniennes et vient en aide aux indigènes, s'insurgeant contre la colonisation européenne qui considère la disparition des polynésiens comme inévitable.
Poursuivant sa route, il s'engage dans le détroit de Torrès, double le cap de Bonne Espérance pour rentrer triomphalement au Havre le 26 juillet 1929.
Dès son retour, ce personnage digne d'un roman de Melville ou Stevenson déroute ses contemporains, refusant de se comporter en héros docile, tentant vainement d'exposer en France la situation menacée des insulaires d'Océanie. Gerbault navigue de longues années à travers la Polynésie, s'efforçant à chacune de ses escales de faire revivre les traditions locales, les chants et les danses interdits par l'Eglise et l'Administration. Il s'efforce de créer une émulation sportive et introduit le football pour lutter contre l'alcoolisme, menant par ailleurs d'importantes recherches ethnologiques et linguistiques. Voguant d'île en île, mais revenant toujours à son port d'attache de Bora-Bora, il mène dans les années trente, un idéal de vie très en avance sur son temps.
La seconde guerre mondiale force Alain Gerbault à quitter la Polynésie Française : son dernier voyage est une fuite désespérée à travers tout le Pacifique pour échapper aux menaces de guerre. Epuisé physiquement et moralement, il touche les Samoa, les Tonga, puis finalement l'île de Timor en Indonésie. Miné par la malaria, il y meurt le 16 décembre 1941 après plusieurs tentatives infructueuses pour gagner la haute mer.
En 1947, ses cendres sont transférées par la Marine nationale à Bora-Bora, où il repose, selon son vœu le plus cher.[1]
Sur la carte
Note et références
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole