Promenade Madeleine Desroseaux
La promenade Madeleine Desroseaux est une promenade qui longe la Vilaine, à Rennes, dans le Quartier 3 : Bourg l'Evesque – La Touche – Moulin du Comte. Elle a été dénommée par délibération du conseil municipal du 16 février 2008.
Sa dénomination rappelle :
Madeleine Desroseaux
Poétesse et romancière
(9 Septembre 1873, Rennes - 3 mai 1939, Lorient)
Née Florentine Monier, d'un père négociant rue Basse (actuelle rue de Dinan) à Rennes, elle publie très tôt des poèmes dans la presse locale sous le pseudonyme de Madeleine Desroseaux.
Le 4 février 1895, elle épouse à Rennes, André Degoul, professeur de mathématiques à Lorient, poète. Il publie en 1882 une plaquette en vers, Chaîne fleurie. Depuis 1893, il est chargé de la chronique théâtrale du Nouvelliste du Morbihan. Nationaliste breton, secrétaire de la commission "Littérature Bretonne de langue Française" à la Fondation régionaliste de Bretagne, président de la section lorientaise des Hospitaliers Sauveteurs Bretons.
Avec son mari, André Degoul, elle fait paraître une revue intitulée "Le Clocher breton", revue mensuelle de Bretagne et des pays celtiques à l'origine du mouvement culturel breton, où étaient réunis tous les écrivains et poètes de Bretagne comme Anatole Le Braz , Théodore Botrel , Charles Le Goffic , Loeiz Herrieu , Jean-Pierre Calloc'h (qui sera révélé par cette revue), etc. Ils obtiennent pour la sortie du premier numéro le parrainage d'un écrivain qui jouit à l'époque d'un prestige incomparable, Pierre Loti. Les élites intellectuelles profondément régionalistes deviennent de prestigieux collaborateurs mais surtout de merveilleux amis qui fréquentent assidûment le salon littéraire qu'anime Madeleine Desroseaux à son domicile de Lorient. Le Clocher Breton couvre aussi l'actualité régionale dans les domaines artistique, littéraire et culturel; cette revue permet aux jeunes talents de publier leur première œuvre.
Devant la méconnaissance de la langue bretonne qui est un frein au développement régionaliste, les époux Degoul souhaitent combler cette lacune et font paraître dès 1899 des "leçons de grammaire en breton", combat difficile pour la sauvegarde de la langue déjà malmenée.
En novembre 1897, André Degoul, dit Renan Saïd, se fait connaître en s'opposant avec détermination au contre-amiral Reveillere qui souhaite, dans un grand élan patriotique, faire don à Paris, à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900, du grand Menhir de Locmariaquer, le célèbre Men-er-Hroec'h. L'émotion suscitée par cette décision est considérable et la population se mobilise contre le projet.
Les époux Degoul réagissent aussi quand à Rennes, la République souhaite célébrer l'union de la Bretagne et de la France en édifiant un monument. Projet intéressant, mais hélas le statuaire Jean Boucher choisit de représenter la Bretagne à genoux devant la France. Les Degoul dénoncent que la Bretagne ne s'est jamais agenouillée devant personne, pas même devant un roi de France. Ils diront "Que l'on fête la Bretagne à Rennes soit, mais qu'on la fête debout". Le monument, inauguré le 29 Octobre 1911, sera dynamité en 1932.[1]
Le couple André et Florentine Degoul sera récompensé le 6 juillet 1913, par Raymond Poincaré , Président de la République, pour l'ensemble de ses publications. La déclaration de guerre porte un coup roide au "Clocher Breton". La défense de la patrie est l'engagement premier des Bretons.
Après la guerre 1914-1918, Madeleine Desroseaux publie ses œuvres où elle décrit la Bretagne qu'elle aime et qu'elle veut faire aimer. Dans Les Heures bretonnes, ouvrage couronné par l'Académie française en 1931, elle exalte avec sensibilité les humbles chapelles et les clochers bretons, mais aussi, l'intimité des cimetières.
Les œuvres d'André Degoul : Les Heures bretonnes, Du soleil sur la Lande, Félix clerc de notaire, La Bretagne inconnue, etc. Madeleine Desroseaux décédée à Lorient, en 1939 est inhumée au cimetière de Carnel près d'Auguste Brizeux à l'ombre de son chêne.
Il participe à la création de "l'Union régionaliste bretonne ". Union créée en Août 1898, à Morlaix, à la suite de fêtes bretonnes, sous la présidence d'Anatole le Braz. François Vallée est nommé président de la section de langue et de littérature et André Degoul secrétaire de la section littérature. Parmi les membres et ceux qui ont soutenu l'Union on trouve: Louis Tiercelin, François Taldir-Jaffrenou, Charles Le Goffic, Albert de Mun, Bourgault-Ducoudray, Théodore Botrel, René de Kerviler, Guy Ropartz…
André Degoul entreprend alors une série de conférences sur la Bretagne et devient Barde sous le nom de An Hader (le semeur). Il est Président du comité des fêtes de Lorient qui organise le centenaire d'Auguste Brizeux. En 1911, André Degoul, à la suite d'un désaccord au sein de L'Union régionaliste, rejoint des dissidents qui fondent la Fédération régionaliste de Bretagne, aux côtés de Maurice Duhamel, Emile Masson, Camille Le Mercier d'Erm, François Vallée, François Taldir-Jaffrenou… Il est alors secrétaire de la commission "littérature bretonne de langue française". En 1933, il est nommé conservateur de la Bibliothèque municipale de Lorient. Il est président de la section lorientaise des Hospitaliers Sauveteurs Bretons.
Après la mort de sa femme en 1939, il se retire chez un de ses fils à Luçon, où il décède en 1946.[2]
Liens internes
- vilaine
- Rennes
- rue de Dinan
- Jean Boucher
- Boulevard Raymond Poincaré
- Camille Le Mercier d'Erm
- rue Théodore Botrel
- rue Guy Ropartz
- rue Charles le Goffic
Liens externes
Sur la carte
Note et références
- ↑ 7 août 1932 : le monument d'Union de la Bretagne à la France saute
- ↑ à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique