Noël 1914, jour de l'An 1915
Pour Noël, dons aux soldats au front et aux hospitalsés
L'Ouest-Éclair du 24 décembre titre de façon rassurante :"La bataille des Flandres se déroule à notre avantage". Le journal publie des donations à divers hôpitaux militaires : à la 11e compagnie du 75e territorial 3 livres de chocolat, 10 bâtons de réglisse, 20 briquets, une livre de tabac, 100 cigares, 6 pots de rillette... À des soldats hospitalisés au lycée de Rennes, 4 paquets de tabac, une 1/2 livre de café, 2 cahiers de papier à cigarette, 450 gr de chocolat, 6 petites saucisses, et au génie du 10e corps d'armée au front, 8 cache-nez 2 tricots, 2 caleçons, 5 gilets-plastrons, 5 ceintures de laine, 4 passe-montagne; à la 2e compagnie du 41e d'infanterie, une boîte de Sablé bretons et 250 gr de chocolat; à l'hôpital complémentaire n° 58 (cercle Paul-Bert) un tricot, 5 paires de chaussettes, 2 chemises, 5 cache-nez, 2 pardessus et 1 gilet usagés; et de même aux blessés militaires en traitement à l'Hôtel-Dieu. Il en est de même le lendemain. On lit une demande d'un sergent-major prisonnier demandant qu'on n'oublie pas les soldats prisonniers. L'on trouve aussi une longue liste de citations à l'ordre de l'armée.
Le 26 décembre une longue liste de blessés est publiée avec leur localisation dans les divers hôpitaux.
Nouvel An mélancolique
Le journal du 1er janvier 1915 rassure les lecteurs par le titre :"Nous remportons des succès en Champagne et en Lorraine" mais, en page 2, informe que "Reims est sous les obus". On annonce le recrutement d'interprètes de langue allemande. La veille à 16 heures, les petits réfugiés nécessiteux sont venus chercher des étrennes au pavillon sud de l'hôtel de ville. Le journal du samedi 2 décrit l'ambiance du nouvel an à Rennes : une journée mélancolique, "en l'absence des êtres chers qui sont là-bas, faisant bravement leur devoir, la fête était impossible". Dans les rues nulle animation et la pluie a tombé sans cesse. Seul le général Bailloud, commandant la 10 e région a reçu les officiers de la garnison puis les autorités et personnalités civiles, rue de Corbin, mais en l'absence de tout caractère officiel. Et l'on peut lire une longue liste de prisonniers en Allemagne.