Moulins de la Poissonnerie
Dès le 11e siècle Rennes fut une ville de moulins, le fleuve fournissant l'énergie pour écraser le grain et mouvoir les machines à fouler le drap et le cuir. À la fin du 18e siècle on y recensait neuf moulins : moulins de Joué, de Saint-Hélier, de la Poissonnerie, du Comte, et, en aval, d'Apigné et de Chamcorps, et sur l'Ille, les moulins de Trublet, de Saint-Martin et de Bourg-l'Evêque.
Localisation
Les deux moulins se situaient de part et d'autre du principal bras de la Vilaine à hauteur de la rue du Cartage et du no 16 du quai Duguay-Trouin et avaient été appelés Moulins de la Porte jusqu'au commencement du 16e siècle.
Histoire
Construits au 9e siècle, ils avaient été donnés à l'abbaye Saint-Georges par le duc Alain III en 1032. L'abbaye les affermaient moyennant 1000 à 1400 livres selon les époques[1]. Ils étaient situés sous les remparts et furent intégrés à la cité lors de la construction de la troisième enceinte. Le meunier, en cas de sécheresse, consommaient l'eau qui arrivait et les chalands ne pouvaient plus circuler.
Le moulin de la Poissonnerie au bord de la Vilaine, tableau de Jules Coignet de 1836 (musée de Bretagne, 2019.0021.1).
Après le grand incendie de 1720, le plan de Robelin prévoit une canalisation de la Vilaine en une ligne droite qui passe sur les moulins. Soixante ans après ils sont toujours en activité mais on les accuse régulièrement de retenir les crues et de provoquer l'inondation des bas quartiers et, le 5 mai 1783, le Parlement enjoint à tous les meuniers de maintenir l'eau à un certain niveau. En 1792 on constate l'« indigence de réparation » des moulins et le Directoire les fera réparer « pour éviter que la commune de Rennes et les armées manquent de pain ». En 1818 ne subsiste que le moulin à froment. En 1841 est signé l'arrêt de mort des moulins qui sont expropriés et vont faire place au nouveau lit de la Vilaine[2].