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Manifestation du 14 juillet 1943

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L'Ouest-Éclair du 18 juillet 1943 rapporte l'attentat "stupide" contre les locaux du PPF

Pour le 14 juillet 1943, la B.B.C. avait invité les Français à manifester, sans toutefois donner de consignes bien précises quant au port de cocardes et aux chants à entonner, laissant aux organisations locales la définition de celles-ci, mission difficile pour elles qui ne pouvaient toucher, et très lentement, que leurs militants qui représentaient une infime partie de la population. Il y eut quand même quelques rassemblements massifs, au Havre, et à Vannes où près de 2000 personnes se répandirent dans les rues principales et où un magasin de couture exposa en vitrine des robes de mariées bleu-blanc-rouge et d'immenses bouquets de bleuets, marguerites et coquelicots.[1]

La ville de Rennes ne fut pas en reste : à 18 h 00 des groupes importants stationnèrent en silence pendant dix minutes devant les édifices publics : mairie, palais de Justice, préfecture.[2]

Coïncidence, un attentat avait eu lieu, dans la nuit du 13 au 14, à la permanence du Parti populaire français (PPF), situé à l'angle du boulevard de la Liberté et de la rue de Nemours provoquant de considérables dégâts matériels au magasin qui l'abrite. " Ce geste stupide a provoqué en ville un sentiment général de réprobation" affirmera l'Ouest-Éclair du 15 juillet.

Extrait des mémoires du commandant Pétri responsable régional FTPF

Juillet 1943

« Auguste et moi avions passé la nuit du 13 au 14 à Vezin-le-Coquet, à préparer et placer nos bombes. Des morceaux de bois calaient, contre le pylône, les explosifs. Nous couchions dehors et je vous assure que, malgré la saison, la nuit n'était pas chaude. Nous avons allumé les mèches et nous sommes rentrés à Rennes. Quand le pylône est tombé, le ciel incendié jusqu'aux limites les plus lointaines de l'horizon. '" Avenue du Mail, à 5 heures moins 10, des agents nous croisèrent. Nous riions très haut comme des ouvriers retour du travail. Mais notre travail n'était pas fini. À 5 heures 05, nous nous séparions rue de la Chalotais. À 5 heures, je posais une bombe au soupirail de la cave du [PPF] et rejoignais ma "planque" chez Mme Nobilet».

Références

  1. Radio Londres 1940-1944 Les voix de la liberté, par Aurélie Luneau, Perrin éd. - 2005
  2. Les heures douloureuses de Rennes, par V. Ladam. Imp. Les Nouvelles