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Le pitre et le pupitre

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« Je suis né rue Claude Bernard où était Prost[1] (le transporteur) dans le temps. J’ai été à l’école de Saint-Jacques-de-la-Lande. J’habitais le chemin de la Pilate dans les baraques qu’il y avait.

Comme je ne voulais pas aller à l’école ma mère m’a amené une fois… Elle avait pris une branche d’épines. Arrivé à l’école, j’avais les jambes en sang et résultat : retour à la maison ! L’école, j’arrivais toujours en retard. Le prof disait : « c’est pas la peine d’habiter en face pour arriver en retard ! » Des fois, il avait la grande règle… « Mets tes mains là » et bing !

J’ai été viré de l’école. J’avais pas le choix ! Il y avait une épicerie en face de l’école, j’y achetais des caramels à un sou et je les distribuais aux autres. Les copains de classe gardaient les papiers pour me les redonner. Quand mon pupitre a été plein, j’ai demandé à un copain un briquet et j’ai mis le feu dans les papiers. J’ai refermé le pupitre avec le feu dedans. La fumée est sortie de l’encrier et le maître m’a dit « Dehors !» et j’ai été viré de l’école ! Et c’est là que ma mère m’a dit d’aller travailler.

De la rue de la Pilate, je traversais tout le boulevard Georges Clémenceau. De la rue de Nantes à la rue Le Guen de Kérangal il y avait des champs, et après il y avait un terrain de foot de la Tour d’Auvergne. La rue s’arrêtait rue du Garigliano, après c’était un chemin qui allait aux Sacrés-Cœurs. Il y avait un café, il y avait quelques marches à monter boulevard Georges Clémenceau. Là, je jouais aux palets, dans la cour derrière. J’avais neuf-dix ans. J’allais avec les copains. Maintenant c’est un coiffeur. Vers 10-11 ans mes parents ont déménagé.

Je faisais le pitre quand j’étais jeune. J’allais draguer les nanas à travers champs. Je prenais la rue de Châtillon. Avant il y avait des champs, on prenait le pont noir et on arrivait directement à Châtillon. C’était un pont de rien du tout, on passait juste une bagnole.

A Chartres-de-Bretagne, Citroën avant c’étaient des champs. J’allais draguer dans les fermes et un jour comme cela on a eu le paysan aux trousses, … il gueulait ! Les haies étaient hautes, mais on traversait vite fait. Après, j’ai vu arriver Citroën.

J’allais au bal à Guichen, nous étions 8 dans une 4CV. Lorsqu’on voulait aller au bal à Noyal on prenait le car à la mairie de Rennes. Le mec du car appelait les gens « Noyal Noyal Noyal » qu’il disait. Il y avait du monde. J’y allais car j’avais une copine. Tous les bals étaient avec de l’accordéon.

J’avais 15 /16 ans. Je travaillais, j’étais apprenti peintre décorateur. »

— Jean Pierre, habitant de Bréquigny • Recueilli par Ghislaine • 22 Mai 2013licence

Références