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Le cinéma à Rennes de 1919 à 1939
À la fin de la grande guerre, Rennes ne dispose que d'un théâtre et d'une salle de cinéma, l'Omnia Pathé, place du Cartage, créé en 1908. Dès 1921 cependant, le Cercle Paul-Bert, patronage laïc, rue de Paris, donna chaque jeudi une puis deux séances pour les scolaires et lycéens, et dans certaines paroisses les salles de patronage, telle celle de la Sainte-Famille, donnaient des séances de cinéma. Pour l'hiver 1928-1929, le directeur du théâtre fit projeter près de quatre-vingts séances de films récents ou d'art et d'essai.
Dans les premières années, chaque séance commence par un documentaire et un Pathé-journal (actualités). Le film muet est accompagné d'un morceau musical au piano, et dans les grandes occasions plusieurs musiciens jouent. À l'entr'actes, dans les grands cinémas, un musicien, un chansonnier, un acrobate, des danseuses se produisent. Jusqu'en 1925 les films peuvent être à épisodes à suivre. Vers 1930, la première partie du spectacle ne comporte plus que des actualités et un documentaire mais l'entr'acte avec attractions subsistera jusqu'en 1945.
De 1920 à 1926, les grands cinémas de Rennes ne donnèrent que deux matinées par semaine : le jeudi et le dimanche (le samedi est jour travaillé) et trois soirées : jeudi, samedi et dimanche. Les cinémas ferment alors en été cinq ou six semaines en juillet ou août. De 1 F. à 1,50 F. en 1924, le tarif double vers 1933 avec l'avènement du film parlant. Le 16 décembre 1930, on annonce l'inauguration sensationnelle du cinéma parlant avec le film Parade d'amour avec Maurice Chevalier au profit du timbre antituberculeux avec des places à prix élevés. Dès 1931 les grands cinémas donnent une séance chaque soir. Le 24 novembre 1932 la foule se presse à l'inauguration du Royal qui, à l'entr'acte propose le Lily's Orchestra. À partir de 1933, la Maison du Peuple et la T.A. donnent deux matinées et quatre soirées par semaine et le Royal passe à deux matinées le dimanche. En 1935 les salles offrent le cinéma parlant, y compris celles des" patros". Les annonces publicitaires des films prennent de plus en plus de place dans les quotidiens L'Ouest-Éclair et l'Ouest-Journal. En 1937 il insiste sur le fait que les "actualités" n'arrivent qu'avec une semaine de retard sur Paris. Les dessins animés en Technicolor apparaissent et, en 1938, les Rennais découvrent au Royal le premier film de Walt Disney, en couleurs : Blanche Neige et les sept nains.
Films comiques, dramatiques, patriotiques, films d'aventure ou historiques, sur la vie sociale ou professionnelle, avec aussi des mises en garde de la presse sur la valeur morale de certains films. partir de 1928-30, les Rennais peuvent voir des films étrangers.
Maurice Chevalier, Albert Préjean, le Rennais Charles Vanel, Charles Boyer, Fernand Gravey, Michel Simon, Louis Jouvet, Pierre Brasseur, Claude Dauphin, Sacha Guitry, Jean-Louis Barrault, Charles Trénet sont parmi les grandes vedettes masculines françaises auxquelles s'ajoutent Gary Cooper, Errol Flynn, Eric Von Stroheim, les Marx Brothers, Humphrey Bogart.
Les yeux vont vers Gaby Morlay, Jacqueline Delubac, Françoise Rosay, Elvire Popesco, Edwige Feuillère, Paulette Dubost, Arletty, Danièle Darrieux, Yvonne Printemps, Pauline Carton, Viviane Romance, Michèle Morgan et bien d'autres dont les étrangères Olivia de Haviland, Joan Crawford, Shirley Temple...[1] Le Cinéma à Rennes pendant la guerre aura de beaux soirs, principale distraction accessible aux Rennais pendant l'occupation allemande.
Références
- ↑ anciennes salles de cinéma de Rennes
- ↑ Les loisirs à Rennes entre 1919 et 1939 ou vingt ans de vie rennaise, par le groupe histoire de l'U.T.L. du Pays de Rennes. ENSP-1995
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