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Écluse Chapelle-Boby
L’écluse Chapelle-Boby est un vestige, visible à l'est de Rennes près du passage de Strasbourg, d'un projet de liaison des eaux de Rennes à celles de Laval , vers 1860, à partir d'une partie canalisée de la Vilaine. Elle tire une partie de son nom de l'existence à proximité d'un lieu-dit "La Chapelle". Un lotissement, visible sur le plan de 1890, fut réalisé après la construction du boulevard de Strasbourg et du boulevard Jeanne d'Arc, sur les terres de l'ancien manoir de la Chapelle-Boby. Les terrains, dits Pré Bouillon et Champ Réaux, avaient été acquis par l'architecte Folie et l'entrepreneur Hogrel, en 1876. Exploités pour en extraire du sable, ces terrains avaient été revendus après l'ouverture du boulevard Jeanne d'Arc.
Étienne François, Marie Boby de la Chapelle, originaire d'une famille bretonne de commerçants, (3 octobre 1786 - 10 janvier 1867), après avoir été nommé préfet de Seine-et-Marne le 23 août 1830, fut nommé, par ordonnance du 11 juillet 1836, préfet d'Ille-et-Vilaine et acquit une popularité politiquement incorrecte au point qu'après une année, il fut muté, par ordonnance du 28 juillet 1837, comme préfet du Lot, à Cahors[1].
« C'est en 1837 que le préfet Boby de la Chapelle trace aux conseillers municipaux leurs devoirs : « II a été fait beaucoup jusqu'ici pour les parties les plus élevées de la ville. C'est maintenant dans les quartiers inférieurs surtout qu'il faut porter la main. C'est là qu'il faut percer des rues, faire des plantations, ouvrir des places nouvelles qui y fassent pénétrer de l'air, de la lumière et de la santé, et sur le bord desquelles s'élèveront bientôt des maisons modestes mais bien distribuées et suffisantes aux besoins de la vie ». Effectivement, à partir de 1840, se multiplient les aménagements utiles : l'endiguement de la Vilaine, le comblement des ruisseaux de Brécé et de Joculé, [2] puis le comblement vers 1860 du bras de rivière qui servait de douves aux murailles Sud, et pendant ces années 1840-1870 le tracé de rues nouvelles qui réalise approximativement le plan de Robelin[3]. »
— Michel Denis
Origine : "Rennes au XIXe siècle, ville « parasitaire »?". In: Annales de Bretagne. Tome 80, numéro 2, 1973. p. 433 • Recueilli par Manu35 • 2019 • licence
Au maintien de l'écluse, témoin du canal disparu, qui aurait été entourée d'une rambarde en fer forgé, la Ville a préféré, à l'occasion de la poursuite de l'aménagement de l'axe est-ouest achevé dans ce secteur en 2014[4], un chemin piétonnier dallé encastré, ne gardant que ses deux bords longitudinaux en granit avec incorporation des portes de l'ancienne écluse, conduisant d'un passage pour piétons à un autre. Un panneau explicatif rappelle l'écluse[5]
Canal de Boby
Dans Les années 50 en Ille-et-Vilaine, le hors-série du journal Ouest-France 2005, est évoquée, page 20, la vie d'Alphonse Debray, marinier de Redon, transportant de Dinan à Rennes de la pâte à papier, du charbon et du sable. Il raconte également :
« Du 1er au 15 août 1954, j'ai dragué 3000 m3 de vase dans une partie de la Vilaine à Rennes, entre les ponts de Châteaudun et de Strasbourg, où à l'époque il y avait un canal, dit de Boby. J'avais installé une grue à bord du chaland. C'était vraiment un chantier exceptionnel. »
— Alphonse Debray, marinier
Origine : Ouest-France hors-série : Les années 50 en Ille-et-Vilaine • licence
Notes
- La Chapelle Boby est un des rares lieux-dits apparaissant à bonne distance de la partie urbaine de Rennes sur la carte de Cassini.
- Il existait selon Paul Banéat une maison de la Chapelle-Boby au niveau du 113 de l'avenue du Mail-Donges, devenue avenue Aristide Briand. Attestée en 1550, elle appartenait à la famille Boby en 1695.
- En 1746, un conflit à propos d'insultes proférées entre Perrine Marchand et François Lenoir, savetier, révèle que le lieu-dit de la Chapelle Boby n'était pas considéré banalement et était probablement mal fréquenté : Là voilà la bougresse qui fait crier harault sur moi ! Cela ne convient qu'à des putains et à des maquerelles de faire crier harault sur un honneste homme comme moy. Il conviendrait mieux qu'elle fût à la Chapelle Boby, sont les propos dudit Lenoir, le 24 janvier 1746, que rapportent François Carault, 30 ans, tapissier, douves de la Visitation, et Françoise Fouquet, 35 ans, veuve Cocquet, brodeuse, tandis que Marguerite Gueudé, autre brodeuse, dit qu'il ajouta qu'elle eut mieux aimé estre à la Chapelle Boby[6].
- Une carrière de la Chapelle-Boby est une propriété de l'entrepreneur François Cavar dans les années 1850. Il s'en sert notamment vers 1858 pour l'entretien du chemin des Gayeulles[7].
Références
- ↑ Rennes Moderne, t.2, par A. Marteville - 1849
- ↑ Rue du Champ Dolent
- ↑ rue Robelin
- ↑ http://www.fluvialnet.com/murmures-actualites-une-ecluse-sort-des-ronces-a-rennes/8315
- ↑ L'association Les Amis du Patrimoine rennais a reçu en octobre 2010 une lettre adressée par Monsieur Philippe Boby de la Chapelle. Celle-ci sollicite le soutien de l'association pour que la Ville de Rennes réalise ce qui lui a été promis en 2009, à savoir le nettoyage des abords de l'Écluse de la Chapelle-Boby, et le signalement par un panneau indicatif du Passage de la Chapelle Boby (près du du Pont de Strasbourg), posé en 2017, précisant les dates de sa construction et de son origine.
- ↑ Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : cote 2B 464.
- ↑ Source : Le portail des patrimoines de Bretagne (Glad)
Liens externes
Écouter la rubrique de Joël David sur France Bleu : https://www.francebleu.fr/player/export/reecouter/emission?content=14c304d5-61ba-487a-8afd-8d1cc0cb6008
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