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Hôtel de Blossac
L'Hôtel de Blossac, au numéro 6 de la rue du Chapitre, située au sud de son emprise, a cependant vue sur la rue de Montfort (à l'est, partiellement) et sur la rue Saint-Sauveur (au nord). Le jardin de l'hôtel de Blossac donne vue sur la face sud de la basilique Saint-Sauveur, alors que des étages de l’hôtel il est possible d'apercevoir la très proche cathédrale Saint-Pierre vers l'ouest.
L'hôtel est constitué d'un corps principal, allant de la rue du Chapitre à la rue Saint-Sauveur. Ce grand corps est subdivisé en deux parties : le côté jardin, au nord, présente un perron et une façade travaillée, alors que le côté cour au sud est plus austère, mais renferme l'escalier d'honneur. Face au côté cour se trouvent les anciennes écuries. Au dos du corps côté cour se trouve la cour de service, accessible par le passage de l’escalier d'honneur. Elle donne au sud sur l'hôtel de Brie, plus ancien que l'hôtel de Blossac (1624), qui a été réutilisé dans la construction de l’édifice.
L'hôtel de Blossac est construit en 1728 sur l’initiative de Louis Gabriel de La Bourdonnaye, comte de Blossac, président à mortier du Parlement de Bretagne, afin d'en faire sa résidence. Jean-François Huguet en supervise la construction. La construction se fait sur une zone nue résultant du grand incendie de Rennes de 1720, en reprenant partiellement l’ancien hôtel de Brie à l'ouest, et en profitant de la place laissée par le feu à l'est. Le plan dressé en 1722 par l'ingénieur Isaac Robelin, chargé de la reconstruction de la ville, laisse à la famille de La Bourdonnaye une surface étrangement agencée, où va débuter la construction de l'« Hôtel de La Bourdonnaye de Blossac ». La nouvelle parcelle est délimitée par la rue du Chapitre au sud et la rue Saint-Sauveur (et l’église) au nord, qui subsistent, tandis que la limite à l'est devient la rue de la Mitterie, retracée de manière rectiligne et baptisée rue de Montfort.
Comme dans les grandes demeures, la distribution est en enfilade : passés par l'escalier d'honneur, les visiteurs sont reçus dans un vestibule qui communique avec une très grande salle par la salle des gardes. Cette grande salle pavée était destinée aux réceptions et aux repas jusqu'à la construction de la galerie du jardin. Côté jardin, un salon de compagnie occupait l'avant-corps, suivi du côté de la rue Saint-Sauveur, par un cabinet de travail.
Au sous-sol, une grande cuisine voûtée est présente dans la partie en renvoi, complétée par des cuisines spécialisées (potages, entremets, rôtisserie et pâtisserie), sous la plus grande partie de l'hôtel. Les cuisines sont équipées de grands fourneaux de fer. Deux chaudières à laver la vaisselle sont installées dans l'arrière-cour et deux armoires à sécher sont présentes dans l’office. Il y a aussi dans les communs une pièce à faire le café et la glacière.
L'accès à l'hôtel de Brie se faisait par un escalier dans l'angle sud-est de la cour de service, accolé aux hangars. Les combles mansardés étaient réservés au personnel, sauf le « salon doré », aménagé au troisième étage de l'aile la plus au nord, et profitant du balcon.
Le jardin à la française comprend une pièce de gazon centrale avec quatre statues au coin, une tour creuse en laurier au fond et des arbres fruitiers le long du mur de la rue Saint-Sauveur. L'accès à la cour des écuries sur la rue de Montfort se fait par une porte cochère.
Les travaux se poursuivent, avec des hangars montés dans la cour de service en 1732 abritant les carrosses et chaises à porteurs, une rôtisserie près des écuries et, en 1745, de nouveaux communs face à l'hôtel, côté cour, toujours à pans de bois. Ces communs abritent le premier maître d'hôtel, la lingerie et la salle à manger des gardes. Une glacière est construite la même année que les communs, dans le jardin, derrière la tour creuse en laurier, permettant un service frais à table : fruits, boissons, sorbets et figurines décoratives en glace.
Une grande salle de jardin, destinée aux réceptions, aux États, concerts et bals, est construite vers 1760, sous le nom de « chambre à manger des nobles ». À cette occasion, le jardin est réduit à sa configuration actuelle. L'hôtel de Blossac est alors dans sa configuration la plus complète.
Afin de loger le commandant en chef de la province, la municipalité envisage la location de l'hôtel de Blossac, pour la somme de 6 000 livres par an. De 1732 à 1789, l'hôtel sera la résidence du commandant.
La Direction régionale des Affaires culturelles de Bretagne, intégrant la conservation régionale des bâtiments de France, est installée dans l'hôtel en 1977. L’hôtel est acquis par l’État le 14 septembre 1982. S'agissant d'un bâtiment public, il est possible, aux heures de bureau, de visiter les extérieurs ainsi que l'escalier d'honneur, notamment pour accéder à l'espace de documentation. Ces mêmes extérieurs sont habituellement ouverts lors des journées du patrimoine.
Sur la carte
Références
- ↑ L'Hôtel de Blossac, par Jean-Jacques Rioult, dans Mémoires de la Société d'Histoire et d'archéologie de Bretagne. t. LXVIII - 1991
Lien externe
Galerie cartes postales
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