Hôtel Abbassi d'Ispahan

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Le caravansérail en 1840
Hôtel Abbassi d'Ispahan aujourd'hui
Hôtel Abassi, Amadgah Mehmansarai Abbasi St. Chaharbagh Abbasi, Isfahan 81464 Iran
Globe céleste dédicacé à Shah Sultan Hussein (1694-1722), souverain de la dynastie safavide (Louvre Lens)

L'Hôtel Abbassi est un caravansérail d'Ispahan transformé à la demande du Shah d'Iran et du général de Gaulle à partir de 1965 par Jeanne Augier, propriétaire rennaise du Negresco de Nice (sur la Promenade des Anglais).

Dotée d'un quartier arménien, Ispahan a été capitale de l'empire perse sous la dynastie des Séfévides entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle.

Ispahan était autrefois l’une des plus grandes et des plus importantes villes d’Asie centrale, située au carrefour des principales routes commerciales nord-sud et est-ouest qui traversent l’Asie centrale. Le Shah safavide Abbas I (1588-1629) a effectivement détourné la route de la soie par Ispahan où se côtoyaient marchands et voyageurs de cultures et de religions diverses.

Les Offices de la communauté des Arméniens de Bretagne sont accueillis dans la paroisse Saint Jeanne d’Arc de Rennes. Une croix arménienne a été érigée à deux pas de l’église Jeanne d’Arc de Rennes. Elle fut inaugurée le 28 avril 2017 par S.E. Viguen Tchitechian, ambassadeur de l’Arménie en France, Mgr Vahan Hovhannessian, le primat du Diocèse arménien de France et Mgr Nicolas Souchu, l’évêque auxiliaire de Rennes.

La Nouvelle-Djoulfa : 400 ans de présence arménienne à Ispahan

L’histoire des Arméniens de la Nouvelle-Djoulfa commence en 1603 lorsque Shah Abbas, roi de Perse, décide de déporter les Arméniens de Djoulfa vers sa nouvelle capitale, Ispahan, qu’il vient de créer.

C’est là que le peuple déporté va participer au développement de la nouvelle capitale en créant la Nouvelle-Djoulfa, au sud du fleuve Zayendeh-Rud qui traverse la ville.

Leur présence est active dans l’architecture, la peinture, l’artisanat et le commerce. Pendant 400 ans, ils maintiennent leur identité chrétienne en symbiose avec l’environnement islamique et établissent des liens culturels, artistiques et commerciaux avec le monde.

Contexte de transformation en 1965

En 1965, à la demande du président de la République Charles de Gaulle, la rennaise Jeanne Augier supervise pour le shah d'Iran la création du premier palace du pays, à Ispahan, au nom de son expérience au Negresco. Au décès de son mari en 1995, elle continue de diriger ce palace[1].

Renommée internationale : “It’s true, I haven’t had a boring life.”

Le talent de Jeanne Augier pour la décoration lui a rapidement valu une renommée internationale. En 1965, le Shah d’Iran lui a confié la transformation d’un caravansérail d’Ispahan en premier hôtel de luxe du pays. Jeanne Augier a également été chargée de la décoration intérieure du Beverly Wilshire à Los Angeles. Son travail pour l’agence de voyages russe Intourist l’a amenée dans l’orbite de Nikita Khrouchtchev. D’ailleurs, Jeanne Augier a affirmé que Khrouchtchev avait essayé de la séduire, déclarant au Telegraph que le Premier ministre russe « avait posé sa main sur mon genou ». Comme Jeanne Augier l’a un jour déclaré au Figaro : « C’est vrai, je n’ai pas eu une vie ennuyeuse. » (“It’s true, I haven’t had a boring life.”)[2]

Origine du projet de transformation

L'ensemble du complexe a été construit à l'époque du roi Sultan Hussein de Safavide pour fournir un hébergement aux voyageurs.

Sur la suggestion du Français André Godard (1881-1965), archéologue, architecte et historien de l'art français et du Moyen-Orient, l'Organisation du patrimoine culturel d'Ispahan et la compagnie d'assurance de l'ingénieur civil A. Mohit ont décidé de procéder à la rénovation du caravansérail.

Isfahan est la moitié du Monde

Isfahan est célèbre pour son architecture, ses palais et ses mosquées. Sa renommée a donné lieu au proverbe « Esfahānnesf-e- jahānast » : Isfahan est la moitié du Monde[3].

Des commerçants anglais et hollandais vivaient à proximité du bazar, car Ispahan abritait l'un des entrepôts de la Compagnie des Indes orientales. Là où le Grand Bazar rencontrait le nouveau maidan, un groupe de bâtiments fut construit constituant le Qaisariya Bazaar (c'est-à-dire le Bazar impérial, construit et entretenu par l'empereur). Ils abritaient les manufactures impériales (soies en gros et textiles fins, orfèvrerie, argenterie, bijouterie), l'hôtel des monnaies, un hôpital, des bains publics et un caravansérail[4].

Filmographie

Le film de 1974 Il n'en resta plus aucun, avec Oliver Reed et Elke Sommer, a été tourné ici.