Explosion à la Courrouze
Le 1er février 1917 a eu lieu une forte explosion dans l’atelier où est fabriqué le pulvérin de poudre noire, à la Courrouze, où travaillent 12 000 personnes : le 3, l'Ouest-Éclair publie la liste des victimes : 6 tués dont 3 femmes, 21 blessés dont 16 femmes. Le 5, les Rennais lisent sur deux colonnes le récit des obsèques des 6 victimes à la cathédrale dont le parvis est occupé par 2000 personnes. Le total des morts s’éleva en fait à 9. Le directeur de l’arsenal puis le président du syndicat prennent la parole pour souligner le sacrifice de ces combattants de l’arrière que sont ces ouvrières et ces ouvriers. Celui-ci dit : « Qui dira l’immensité des sacrifices de la classe ouvrière qui, dans les usines comme sur le front, a su et sait encore, de façon héroïque faire son devoir ? En face de ces sacrifices, nous espérons, nous voulons croire que l’on saura se souvenir et que si les soldats sur le champ de bataille, secondés par les énergies et les volontés, par le travail de ceux qui sont dans les usines assurent le triomphe du droit, nous verrons aussi le règne de plus de justice pour les travailleurs, pour tous les travailleurs. »
Et le journal publie une première liste de donateurs aux victimes.