En prison rue Saint-Hélier

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La prison, vue prise de l'angle rue Duhamel(à droite) - rue Saint-Hélier (à gauche). En arrière-plan, les toits du lycée

Au début de la rue Saint-Hélier se trouvaient jusqu'à la seconde guerre mondiale * - la prison fut détruite par le bombardement du 9 juin 1944 - [1]

L'établissement fut le séminaire jusqu’en 1772 puis dépôt de mendicité en 1776. En 1789 lors de la révolution française, l’établissement devient une maison de répression. En 1810 la maison centrale mixte de Rennes s’installe dans les locaux de la maison de force de la rue Saint Hélier, elle contient, pour plus de la moitié, des femmes et en 1850, devient exclusivement une prison de femmes, les hommes étant transférés à Beaulieu et Fontevraud et les enfants au Bon Pasteur d’Angers. En 1878 après la mise en service de la nouvelle prison des femmes la prison de la rue Saint Hélier devint les établissements de la Manutention et de la prison militaire (où séjourna Alfred Dreyfus en 1899 pendant son procès de Rennes). Pendant la guerre cette prison changea de destination et devient prison civile. Elle était administrée par les autorités françaises et utilisée pour la détention de délinquants mais aussi de patriotes arrêtés par la police française anticommuniste, la SPAC. Les bâtiments on été en partie détruits pendant les bombardements de 1944 puis vers 1950. A leur place se trouve le Théâtre national de Bretagne.

Une visite à la prison:

"J'avais, en 1942, suscité une visite de la prison militaire située devant le lycée, devenue prison civile du fait de la mainmise des Allemands sur la prison Jacques-Cartier. La commission d'enquête est composée du Premier président de la cour d'appel, du procureur général, du président de la Croix-Rouge, de moi-même et, inévitablement, du docteur Baderot[2].

Ce que nous voyons dépasse toute imagination : huit détenus dans des cellules individuelles, prévenus et condamnés mélangés et, le pire, six gosses de 15 à 17 ans soupçonnés de marché noir, enfermés ensemble dans une cellule n'ayant qu'un soupirail s'ouvrant sur un couloir obscur. L'unique ampoule électrique n'est allumée qu'au moment des repas. Le reste du temps, ils sont dans une obscurité totale. J'entends encore le procureur général dire en sortant: " Autrefois la pédérastie était facultative dans les prisons; je vois qu'on tend à la rendre obligatoire''" [3]

René Patay

Références

  1. Bombardements des 9 et 12 juin 1944
  2. Rue Docteur Baderot
  3. Mémoires d'un Français moyen p. 154. René Patay - 1974