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Avenue de Grignan
L'avenue de Grignan a été dénommée par délibération du conseil municipal du 12 Décembre 1862, le même jour que la dénomination du boulevard de Sévigné quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin. Elle part perpendiculairement du boulevard de Sévigné, axé à l'est dans la direction de Vitré et de Cesson où se trouvaient les propriétés de la Famille Sévigné, et aboutit rue de la Palestine. A son extrémité sud se trouve une entrée du Thabor. Cette courte avenue, traversée par la rue du Thabor, est ainsi nommée par référence à la fille de Mme de Sévigné :
Madame de Grignan[2]
(10 octobre 1646, Paris - 16 août 1705, Marseille)
Françoise-Marguerite est fille du Marquis Henry de Sévigné, maréchal de camp, propriétaire entre autres du Château des Rochers, près de Vitré et de Marie de Rabutin-Chantal. Elle n'a que 5 ans lorsque son père meurt des suites d'un duel avec un rival d'une de ses nombreuses conquêtes extraconjugales. Sa mère, jeune veuve de 25 ans, l'élève, l'éduque, lui apprend le latin, l'italien et la philosophie de Descartes. La famille vient d'abord s'enfermer dans le château des Rochers, puis retourne à Paris. La Marquise de Sévigné ayant décidé de ne pas se remarier, consacre sa vie au "monde", à ses enfants et surtout à sa fille qu'elle adore. Françoise-Marguerite, gâtée par sa mère, prend aisément l'habitude de cette idolâtrie.
Devenue une très jolie jeune fille, pour certains "la plus belle fille de France", elle est présentée à la Cour à 16 ans. En 1663, elle paraît dans les ballets de Benserade, et certains essayent de la jeter dans les bras du roi, d'ailleurs deux de ses compagnes furent choisies comme maîtresses, mais Madame de Sévigné n'accepte pas. A 20 ans, Mlle de Sévigné décourage par son indifférence ses galants y compris le Roi. Elle est fière, hautaine et n'inspire guère la sympathie. La Fontaine lui dédia sa fable du Lion Amoureux, qui fait jaser à la cour. Cela fait comprendre à Françoise-Marguerite et à sa mère qu'il est temps de s'éloigner de la cour car le roi n'aime pas le scandale. Il lui faut trouver un mari.
Le 29 Janvier 1669, elle épouse à vingt-trois ans, un homme trois ans plus jeune que sa mère, François d'Adhémar de Monteil, Comte de Grignan, âgé de quarante ans, lourdement endetté, déjà veuf deux fois et avec deux grandes filles. Le couple va avoir trois enfants. Le Comte de Grignan est nommé Lieutenant Général pour Louis XIV au gouvernement de Provence, mais comme sa femme est sur le point d'accoucher de sa première fille, elle reste à Paris. En 1671, la famille est réunie en Provence, ce qui n'est pas pour plaire à Madame de Sévigné qui a l'impression de perdre sa fille chérie.
C'est alors que commence la longue correspondance entre la mère et la fille : 764 lettres dont 680 ont été conservées. Durant plus de vingt ans Madame de Sévigné envoie trois à quatre lettres par semaine à sa fille. Mme de Grignan, sèche et égoïste, ne répond pas de la même manière à la tendresse maternelle mais l'amour maternel de Madame de Sévigné dévorant, car elle va jusqu'à vouloir contrôler la vie intime de sa fille, lui reprochant six grossesses successives, dont seulement trois enfants vont survivre, au point que son confesseur lui refusa un jour l'absolution. Pour ne pas lasser sa fille par des lettres uniquement d'amour, Mme de Sévigné y raconte aussi les événements de l'époque.
Les échanges épistolaires vont avoir également les périodes orageuses pleines de reproches. Notamment quand Madame de Grignan met sa fille aînée au couvent. A partir de 1690, les correspondances cessent, car après avoir passé du long séjour au château des Rochers, Madame de Sévigné va aller vivre auprès de sa fille à Paris et à Grignan. La cohabitation entre les deux femmes n'est pas évidente quand elles sont ensemble, elles ont du mal à se supporter, sûrement en raison de la passion dévorante de la mère. Fortement endettés, les Grignan sont obligés de vendre une partie de leurs terres, meubles et bijoux. Madame de Grignan tombe gravement malade et malgré son âge, Madame de Sévigné, qui vit maintenant à ses côtés, se lève chaque nuit pour voir si sa fille dort bien.
Souffrant d'une forte fièvre, Madame de Sévigné, est alitée et meurt à Grignan le 20 Avril 1696.
En 1726, les premières lettres de Madame de Sévigné vont être publiées par sa petite-fille, Mme Pauline de Simiane. Mais pas de réponse de Madame de Grignan car sa fille estimait que "le côté intimiste des correspondances ne saurait être livré en pâture à la foule". Les lettres de Madame de Sévigné à Madame de Grignan ont été remaniées et sélectionnées pour ne pas trop entrer dans l'intimité familiale.
Lien internes
- boulevard de Sévigné
- quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin
- rue de la Palestine
- Thabor
- rue du Thabor
Liens externes
Sur la carte
Note et références
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos mise à jour par Elisa Triquet Médiatrice numérique