Abraham Marchand (1687–1763)

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche
Abraham Marchand (Bâle, Suisse 1686–1763 Erlangen, Allemagne)
Vue de l'église réformée française Gravure sur cuivre coloriée, dessin de Johann Friedrich Mayr, gravure de Johann Michael Frey, vers 1788. La pose de la première pierre de l'église Huguenote, le 14 juillet 1686, marqua le début de la construction de la Nouvelle Ville. L'église fut consacrée en 1693 et ​​son imposant clocher fut ajouté en 1732/1736.
Articles de communion : Cruche et gobelet à vin Argent, Erlangen, XVIIIe siècle. Prêt permanent de la Congrégation évangélique réformée Les chrétiens réformés français célébraient l'Eucharistie quatre fois par an avec du pain et du vin rouge.
Les Dix Commandements Huile sur panneau, Erlangen, 1717 Prêt de la Congrégation évangélique réformée. Les Dix Commandements étaient lus à voix haute par un lecteur avant chaque office religieux. Leur représentation sous forme de Tables de la Loi est l'un des rares éléments figurant à l'inventaire des intérieurs d'églises réformées.
Journal d'Abraham Marchand, livre avec entrées manuscrites, grand livre, Erlangen 1718-1762, Archives de la ville d'Erlangen.

Abraham Marchand (1687–1763) est un marchand, philanthrope et ancien capitaine huguenot qui fut un grand bienfaiteur de la congrégation réformée française à Erlangen en Allemagne, située à environ 16 kilomètres de Nuremberg et ville jumelée avec Rennes depuis 1964[1]. Il légua toute sa fortune à la congrégation réformée française. Et joua un rôle important au développement de l'horlogerie.

Aujourd'hui, la ville d'Erlangen compte un peu plus de 100 000 habitants, dont environ un tiers travaille pour l’université et un tiers pour la compagnie Siemens. Le Bergkirchweih, la fête annuelle d’Erlangen, qui a lieu vers la Pentecôte et est comparable à l’Oktoberfest de Münich.

Erlangen, ville située à environ 16 kilomètres de Nuremberg, possède une université fondée en 1742, l’Université d’Erlangen-Nuremberg (ou Friedrich-Alexander).

Du mercredi 7 au vendredi 9 février 2024, Nathalie Appéré s'est rendue à Erlangen(Allemagne) accompagnée d'une délégation rennaise pour célébrer les 60 ans de coopération et d'amitié qui unissent les deux villes.

Au cours d'une réception donnée pour célébrer les 60 ans du jumelage, Nathalie Appéré a indiqué que " le jumelage entre Rennes et Erlangen était d'abord un héritage, celui de soixante années d'amitié et d'échange. Aujourd'hui, la citoyenneté que nous renforçons à travers ce partenariat repose sur une vision claire de l'Europe. Une Europe riche de sa diversité, unie non seulement par ses valeurs, mais surtout par sa volonté de partager, de grandir ensemble. Une Europe où nos jeunesses se côtoient et apprennent à comprendre, plus que la langue de l'autre encore, sa culture et sa pensée. Nous continuerons de renforcer ce jumelage, de forger cet avenir commun, avec enthousiasme ".

Un jumelage vivant à la suite de la ratification du Traité de l'Élysée (1963) par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer

La Charte de jumelage entre les Villes de Rennes et Erlangen a été signée le 27 mai 1964 à la suite de la ratification du Traité de l'Élysée (1963) par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer. Caractérisé par un rapide développement, ce partenariat couvre de nombreux domaines : culturel, universitaire, économique, politique, citoyen, sportif, etc.

Les derniers échanges ont permis de prioriser de nouveaux axes de travail :

  • Cibler les échanges institutionnels de bonnes pratiques et de valorisation de politiques publiques autour de la participation citoyenne;
  • Poursuivre le soutien aux initiatives citoyennes, associatives, culturelles et sportives en positionnant les deux villes dans un rôle de facilitatrices des échanges entre les acteurs dans une logique d'animation de l'écosystème franco-allemand ;
  • Soutenir le développement des échanges économiques en lien avec la stratégie métropolitaine de partenariat avec la Bavière, notamment dans les secteurs de l'e-santé, de la cybersécurité et de la mobilité, en s'appuyant sur les acteurs économiques des deux territoires.

Abraham Marchand (1687–1763), l’un des marchands les plus riches d’Erlangen

Il est né à Bâle en 1687, fils du drapier, fabricant de laine et ancien Jacques Marchand et de son épouse Marie Babouot. À partir de 1688, la famille s'installe à Erlangen.

En tant que commerçant célibataire, il a acquis une grande fortune en vendant des marchandises d'Erlangen. Il faisait le commerce de bas, de l'horlogerie, de gants, de casquettes, de mercerie, de parfums, de linge, de chapeaux et de vin. De vastes relations commerciales le reliaient à des fournisseurs et des clients dans des villes comme Munich, Francfort-sur-le-Main, Leipzig et Passau, mais aussi à d'importants centres en Autriche et en Bohême.

Sa carrière témoigne du succès économique que certains des réfugiés religieux réformés français ont obtenu en exil. Selon le code de valeurs et de comportement de Calvin, cela impliquait une obligation d’être charitable.

Action philanthropique à Erlangen

Abraham Marchand suivit son exemple en tant que généreux donateur à la congrégation réformée. Il a financé la balustrade en fer forgé de la remarquable tour de façade du temple, qui a été achevée en 1736 après quatre ans de construction. Celui-ci complétait l'édifice financé par le Margrave et inauguré en 1693. De plus, Marchand a rendu possible la construction de l'orgue grâce à un don de 2 000 florins. Il a été construit de 1755 à 1764 par le facteur d'orgues Johann Nikolaus Richter de Hof ​​avec son compagnon Friedrich Heidenreich. Enfin, il a financé l'achat des cloches de l'église et d'une grille en fer forgé pour la galerie de la tour. À sa mort, il laissa toute sa fortune à la communauté. Il a été enterré dans la crypte du temple.

Communauté de réfugiés huguenots à Erlangen

En 1687, environ 1 500 huguenots étaient arrivés à Erlangen et dans ses environs immédiats. Nombre d'entre eux moururent rapidement des suites des épreuves du voyage ou poursuivirent leur route, si bien qu'il ne restait qu'environ 1 000 personnes dans la colonie française vers 1700.

Même l'accueil de réfugiés religieux réformés allemands venus du Palatinat et d'Alsace occupés par la France n'améliora pas significativement le peuplement de la ville. C'est pourquoi les mêmes privilèges margraviaux furent accordés à tous les fidèles luthériens à la fin de 1686.

Progressivement, le rapport entre les nouveaux colons français et allemands s'inversa. L'affaiblissement des espoirs de retour en France et d'établissement économique dans leur nouvelle patrie, ainsi que le renforcement des liens familiaux avec la population allemande, conduisirent à l'intégration complète des immigrants français en quelques générations. En 1822, la congrégation célébra son dernier office en français.

Parmi la population allemande, les luthériens étaient nettement majoritaires. L'installation des catholiques fut entravée jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Les Juifs ne furent autorisés à s'installer dans la ville qu'à partir de 1861.