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===Un fleuve coulant vers l'Atlantique===
===Un fleuve coulant vers l'Atlantique===


Pour certains, la '''Vilaine''' (breton : ''Gwilen'' ou ''Gwilun'') a un vilain nom en français. Pour certains il viendrait de ''ar ster vilen'', la rivière aux moulins, effectivement nombreux jadis. Le nom breton du fleuve est: « ar stêr Wilun » ou « ar stêr Wilen », « la rivière Vilaine ». D'aucuns se réfèrent à la couleur jaune des eaux boueuses : ''ar ster velen'', en breton la rivière jaune, hypothèse d'autant plus tenace que son aspect en ville ne la dément pas souvent. La forme écrite la plus ancienne se trouve dans Grégoire de Tours: ''Vicenonia'' (lib. X,9). Dans le Cartulaire de Redon du 9e siècle on trouve ''Visnonia'', ''Vitisnonia'', ''Visnonicum flumen''. Au Moyen Âge on l'appelait ''Visnaine'', mais aussi ''Visnogne'', ''Visnongne'', ''Visnègne''<ref> Article de G. Loth dans Annales de Bretagne, t.XII, n°2 - 1897.</ref>. Pour le Conseil général, le nom est si mal connoté que pour le choix de la dénomination des habitants du département d'Ille-et-Vilaine, il a passé un marché avec un publicitaire<ref>marché passé sans publicité ni mise en concurrence avec la société GFT le 18 avril 2013</ref> et qu'il a décidé le 20 juin 2013<ref>délibération publiée au recueil des actes administratifs du département n° 442, p. 249</ref> d'une appellation dans laquelle, si l'Ille a été retenue, la Vilaine a été écartée au bénéfice de la première syllabe du nom "Bretagne" : les Bretilliens, les Bretilliennes. Toutefois, se remémorant à cette occasion que dans le dernier sondage qu'il a commandé à la société TMO-Régions en 2005, intitulé "Quelle identité pour le département ?", 84 % des répondants avaient rejeté l'idée que le nom d'Ille-et-Vilaine puisse être dévalorisant pour ses habitants, le Conseil général est revenu dans la même séance sur l'engagement de son Président et sur sa propre décision en date du 15 février 2013 de consulter les intéressés<ref>délibération du 15 février 2013 publiée au recueil des actes administratifs du département n° 436, p. 47</ref>.
Pour certains, la '''Vilaine''' (breton : ''Gwilen'' ou ''Gwilun'') a un vilain nom en français. Pour certains il viendrait de ''ar ster vilen'', la rivière aux moulins, effectivement nombreux jadis. Le nom breton du fleuve est: « ar stêr Wilun » ou « ar stêr Wilen », « la rivière Vilaine ». D'aucuns se réfèrent à la couleur jaune des eaux boueuses : ''ar ster velen'', en breton la rivière jaune, hypothèse d'autant plus tenace que son aspect en ville ne la dément pas souvent. La forme écrite la plus ancienne se trouve dans Grégoire de Tours: ''Vicenonia'' (lib. X,9). Dans le Cartulaire de Redon du 9e siècle on trouve ''Visnonia'', ''Vitisnonia'', ''Visnonicum flumen''. Au Moyen Âge on l'appelait ''Visnaine'', mais aussi ''Visnogne'', ''Visnongne'', ''Visnègne''<ref> Article de G. Loth dans Annales de Bretagne, t.XII, n°2 - 1897.</ref>. À Acigné, les anciens se référaient à une légende : [[Légende de la Muse de Saint-Julien]]. Pour le Conseil général, le nom est si mal connoté que pour le choix de la dénomination des habitants du département d'Ille-et-Vilaine, il a passé un marché avec un publicitaire<ref>marché passé sans publicité ni mise en concurrence avec la société GFT le 18 avril 2013</ref> et qu'il a décidé le 20 juin 2013<ref>délibération publiée au recueil des actes administratifs du département n° 442, p. 249</ref> d'une appellation dans laquelle, si l'Ille a été retenue, la Vilaine a été écartée au bénéfice de la première syllabe du nom "Bretagne" : les Bretilliens, les Bretilliennes. Toutefois, se remémorant à cette occasion que dans le dernier sondage qu'il a commandé à la société TMO-Régions en 2005, intitulé "Quelle identité pour le département ?", 84 % des répondants avaient rejeté l'idée que le nom d'Ille-et-Vilaine puisse être dévalorisant pour ses habitants, le Conseil général est revenu dans la même séance sur l'engagement de son Président et sur sa propre décision en date du 15 février 2013 de consulter les intéressés<ref>délibération du 15 février 2013 publiée au recueil des actes administratifs du département n° 436, p. 47</ref>.


Une amusante étymologie populaire a sa source dans la grande beauté des femmes de Rennes constatée dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, beauté dont la cause aurait été attribuée aux eaux du fleuve qui embellissaient les femmes s’y baignant au point que l'on y aurait envoyé des jeunes personnes au physique peu avantagé, et de dire qu’on les envoyait à Rennes prendre des ''bains de vilaine''<ref>''Etymologie populaire du nom de la Vilaine'', par Louis de Villers, secrétaire général de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, imp. René Prud'homme - 1898.</ref>.[[Fichier:Le_bassin_de_la_vilaine.jpeg|200px|right|thumb|Le bassin du fleuve La Vilaine.]]
Une amusante étymologie populaire a sa source dans la grande beauté des femmes de Rennes constatée dans les premiers siècles de l’ère chrétienne, beauté dont la cause aurait été attribuée aux eaux du fleuve qui embellissaient les femmes s’y baignant au point que l'on y aurait envoyé des jeunes personnes au physique peu avantagé, et de dire qu’on les envoyait à Rennes prendre des ''bains de vilaine''<ref>''Etymologie populaire du nom de la Vilaine'', par Louis de Villers, secrétaire général de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, imp. René Prud'homme - 1898.</ref>.[[Fichier:Le_bassin_de_la_vilaine.jpeg|200px|right|thumb|Le bassin du fleuve La Vilaine.]]
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La Vilaine fut un fleuve utilitaire : le trafic fluvial et maritime s'y développa à partir du 11e siècle, date de création du port de La Roche-Bernard par Bernard II. Les navires déchargeaient du fer d'Espagne, du bois de Scandinavie, de la chaux, du vin, du sel. Au 19e siècle, les navires déchargeaient du charbon et chargeaient des céréales et fruits ainsi que des poteaux de mines. Le port favorisera la prospérité de La Roche-Bernard à son embouchure.
La Vilaine fut un fleuve utilitaire : le trafic fluvial et maritime s'y développa à partir du 11e siècle, date de création du port de La Roche-Bernard par Bernard II. Les navires déchargeaient du fer d'Espagne, du bois de Scandinavie, de la chaux, du vin, du sel. Au 19e siècle, les navires déchargeaient du charbon et chargeaient des céréales et fruits ainsi que des poteaux de mines. Le port favorisera la prospérité de La Roche-Bernard à son embouchure.


Le fleuve marqua la séparation entre les deux parties de Rennes, géographiquement mais aussi socialement distinctes : ville haute au nord, ville basse au sud où elle divaguait en divers bras (ruisseaux de Brecé, de Joculé)<ref>[[rue du Champ Dolent]]</ref><ref>[[rue Vasselot]]</ref> participant de la défense de la ville. Elle est canalisée en ville dans les années 40 et 50 du 19e siècle, reprise des ambitions d'urbanisme de [[Robelin]] et [[Gabriel]] dessinées après l'incendie de [[1720]]. Le [[boulevard de la Liberté]] est construit sur un bras comblé en 1859-1860.  
Le fleuve marqua la séparation entre les deux parties de Rennes, géographiquement mais aussi socialement distinctes : ville haute au nord, ville basse au sud où elle divaguait en divers bras (ruisseaux de Brecé, de Joculé)<ref>[[rue du Champ Dolent]]</ref><ref>[[rue Vasselot]]</ref> participant de la défense de la ville. Elle est canalisée en ville dans les années 40 et 50 du 19e siècle, reprise des ambitions d'urbanisme de [[Robelin]]<ref> [[rue Robelin]]</ref> et [[Gabriel]]<ref>[[rue Jacques Gabriel]]</ref> dessinées après l'incendie de [[1720]]. Le [[boulevard de la Liberté]] est construit sur un bras comblé en 1859-1860.  


Le fleuve et l'Ille continueront de fixer, pendant plusieurs décennies, de nombreuses activités liées à l'eau : blanchisseries, bateaux-lavoirs − une photographie de 1889 en montre quatre le long du [[quai Lamennais]] − usines telles que papeteries, tanneries et moulins tels que les [[moulins Logeais]] qui existent encore en centre-ville, [[rue Jean-Marie Duhamel]].
Le fleuve et l'Ille continueront de fixer, pendant plusieurs décennies, de nombreuses activités liées à l'eau : blanchisseries, bateaux-lavoirs − une photographie de 1889 en montre quatre le long du [[quai Lamennais]] − usines telles que papeteries, tanneries et moulins tels que les [[moulins Logeais]] qui existent encore en centre-ville, [[rue Jean-Marie Duhamel]].
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