« Rue de Paris » : différence entre les versions

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== Origine du nom de la rue<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
== Origine du nom de la rue<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==


Ce n'est que depuis 1792 que le nom de "Paris" fut donné à une rue et au faubourg. Ce nom fut donné après l'[[Incendie de 1720|incendie de Rennes]]. À la suite à la reconstruction de la ville, il fut décidé, le 12 décembre 1726, de donner le nom de Paris à une voie qui aboutissait à la porte des remparts de la ville et qui allait dans la direction de la capitale. Cette voie passait derrière le [[Parlement de Bretagne]] et devait aboutir sur l'actuelle [[rue Le Bastard]] qui s'appelait alors [[rue aux Foulons]].
Ce n'est que depuis 1792 que le nom de "Paris" fut donné à une rue et au faubourg. Ce nom fut donné après l'[[Incendie de 1720|incendie de Rennes]]. À la suite de la reconstruction de la ville, il fut décidé, le 12 décembre 1726, de donner le nom de Paris à une voie qui aboutissait à la porte des remparts de la ville et qui allait dans la direction de la capitale. Cette voie passait derrière le [[Parlement de Bretagne]] et devait aboutir sur l'actuelle [[rue Le Bastard]] qui s'appelait alors [[rue aux Foulons]].


Le 19 septembre [[1669]], c'est par cette rue que le [[duc de Chaulnes|duc de Chaulne]] fit son entrée dans Rennes en qualité de lieutenant du gouverneur de la province. " ''Monsieur le marquis de Molac est son lieutenant. Ils sont arrivez en fort bel appareil par le forbourg de la ruë Huë. Il y avait dix sept compagnies sous les armes depuis le manoir où il logeait jusque à la barriere de laditte rue Huë. Il a été harangué par messieurs de la Communauté à la porte des religieuses Catherinnettes, par le sinndic, et ensuite remonté sur son cheval et a conduit à la [[porte Saint-Georges]] où a esté fait les ceremonies accoutumées et conduit audit manoir. Il n'y eust aucuns feus d'artifices ny de joye le mesme jour ny le landemain attendu son indisposition, mais il y eust un feu de joye le samedy vingt uniesme sur la [[place des Lices]]''..."<ref>Chroniques de François Toudoux - 17 e siècle</ref>. Le duc de Chaulne devait s'illustrer à Rennes de façon sinistre lors de la [[Révolte du papier timbré]].
Le 19 septembre [[1669]], c'est par cette rue que le [[duc de Chaulnes|duc de Chaulne]] fit son entrée dans Rennes en qualité de lieutenant du gouverneur de la province. " ''Monsieur le marquis de Molac est son lieutenant. Ils sont arrivez en fort bel appareil par le forbourg de la ruë Huë. Il y avait dix sept compagnies sous les armes depuis le manoir où il logeait jusque à la barriere de laditte rue Huë. Il a été harangué par messieurs de la Communauté à la porte des religieuses Catherinnettes, par le sinndic, et ensuite remonté sur son cheval et a conduit à la [[porte Saint-Georges]] où a esté fait les ceremonies accoutumées et conduit audit manoir. Il n'y eust aucuns feus d'artifices ny de joye le mesme jour ny le landemain attendu son indisposition, mais il y eust un feu de joye le samedy vingt uniesme sur la [[place des Lices]]''..."<ref>Chroniques de François Toudoux - 17 e siècle</ref>. Le duc de Chaulne devait s'illustrer à Rennes de façon sinistre lors de la [[Révolte du papier timbré]].


La rue de Paris actuelle qui se trouvait à l'extérieur des remparts de la ville, portait alors à cette époque le nom de [[Rue Hüe]], Hux ou Hus. Il avait été dit que ce nom fut donné pour un certain Jehan Hux, riche bourgeois issu d'une famille de notables rennais, qui vers [[1485]] aida à l'introduction de l'imprimerie à Rennes et favorisa grâce à son argent, l'installation du premier atelier de typographie<ref>[[rue Pierre Bellesculée]]</ref><ref>http://www.wiki-rennes.fr/Notices_sur_les_rues_de_Rennes_1883 - ''Notices sur les Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades de la ville de Rennes'', Rennes, 1883, p. 51, par Lucien Decombe</ref>. Or cette voie était déjà connue depuis au moins [[1261]]. Hus, est la forme moderne de Hugues, au moyen-âge Hus, Hux et parfois Huon étaient des prénoms et sont devenues depuis des patronymes.
La rue de Paris actuelle qui se trouvait à l'extérieur des remparts de la ville, portait alors à cette époque le nom de [[Rue Hüe]], Hux ou Hus. Il avait été dit que ce nom fut donné pour un certain Jehan Hux, riche bourgeois issu d'une famille de notables rennais, qui vers [[1485]] aida à l'introduction de l'imprimerie à Rennes et favorisa grâce à son argent, l'installation du premier atelier de typographie<ref>[[rue Pierre Bellesculée]]</ref><ref>http://www.wiki-rennes.fr/Notices_sur_les_rues_de_Rennes_1883 - ''Notices sur les Rues, Ruelles, Boulevards, Quais, Ponts, Places & Promenades de la ville de Rennes'', Rennes, 1883, p. 51, par Lucien Decombe</ref>. Or cette voie était déjà connue depuis au moins [[1261]]. Hus, est la forme moderne de Hugues, au moyen-âge Hus, Hux et parfois Huon étaient des prénoms et sont devenues depuis des patronymes.
{{Citation|texte=''Jean Hus ou Hux était un riche marchand et bourgeois de Rennes. Faisant partie d'une famille bien établie, il aurait possédé le capital nécessaire pour poursuivre une opportunité commerciale dans cette nouvelle industrie potentiellement lucrative. Le modèle suivi est similaire à {{w|celui adopté à Lyon}} où le commerçant {{w|Barthélemy Buyer}} avait financé l'atelier de Guillaume Le Roy. À Lyon, l'alliance des fonds d’entreprises et des typographes conduit au développement d’une culture imprimée dynamique, mais Rennes ne bénéficie pas de la situation stratégique de Lyon. La cité bretonne était située à l'écart d'un axe commercial majeur comme la Loire. Cette première empreinte rennaise n'a pas donné lieu à une rafale de publications. Il est également intéressant de noter que c'est le seul livre qui fait référence à Jean Hus. En fait, même dans cette édition rennaise des Douanes, il existe deux variantes d'états, dont l'une n'inclut pas les lignes attribuant l'initiative de la publication à Hus. Il n'est pas clair si la volonté de Hus de financer un atelier d'imprimerie était en raison de son intérêt pour l'impression des douanes ou si cette aventure spéculative dans la nouvelle industrie n'a pas répondu à ses attentes. Notre connaissance des circonstances entourant l'atelier est également limitée.|auteur=Malcolm Walsby|origine="The Printed Book in Brittany, 1484–1600" ("Le livre imprimé en Bretagne, 1484-1600"), pages 32-33 - 2011<ref>https://histoire.ens.psl.eu/IMG/pdf/the_printed_book_in_brittany_1484-1600_the_printed_book_in_brittany_1484-1600.pdf</ref>|collecteur=Manu35|date=2023}}


La rue Hue fut le siège d'une manufacture de faïence fondée en 1749 et qui fabriqua jusqu'en 1790. <ref>[[Anciennes faïenceries rennaises]]</ref>
La rue Hue fut le siège d'une manufacture de faïence fondée en 1749 et qui fabriqua jusqu'en 1790. <ref>[[Anciennes faïenceries rennaises]]</ref>
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Il est vraisemblable qu'à cette époque une famille de notables rennais qui portait ce nom, possédait une propriété sur cet axe.
Il est vraisemblable qu'à cette époque une famille de notables rennais qui portait ce nom, possédait une propriété sur cet axe.


== Urbanisme ==
À l'emplacement des volées d'escalier précédées par la cascade descendant du [[parc du Thabor]], s'élevait le ''couvent des Catherinettes'', de l'ordre dominicain de la réforme de Sainte-Catherine, suivant les doctrines jansénistes et interdit en 1769. Arrivée de Dinan dans la ville en 1636, la congrégation - acceptée, malgré l'opposition de l'abbesse de Saint-Georges, sous condition d'avoir un fonds suffisant pour se loger, s'entretenir et se nourrir, sans mendier - <ref> ''Histoire de Rennes'', p.316, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref> avait mis du temps à construire son couvent mais en 1661 s'allongea, sur plans de [[Pierre Corbineau]], son imposante façade. Faute d'argent et d'effectifs suffisants, le couvent fut supprimé en 1779. Le bâtiment servi ensuite de Petit séminaire puis d'hôpital général à partir de 1793 ; c'est dans ces locaux abandonnés et déjà vétustes (qu'on allait utiliser pendant plus de cent ans), qu'on installa les femmes de l'Hospice<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé</ref>.
À l'emplacement des volées d'escalier précédées par la cascade descendant du [[parc du Thabor]], s'élevait le ''couvent des Catherinettes'', de l'ordre dominicain de la réforme de Sainte-Catherine, suivant les doctrines jansénistes et interdit en 1769. Arrivée de Dinan dans la ville en 1636, la congrégation - acceptée, malgré l'opposition de l'abbesse de Saint-Georges, sous condition d'avoir un fonds suffisant pour se loger, s'entretenir et se nourrir, sans mendier - <ref> ''Histoire de Rennes'', p.316, Émile Ducrest de Villeneuve et D. Maillet. Edouard Morault, libraire. Rennes - 1845 </ref> avait mis du temps à construire son couvent mais en 1661 s'allongea, sur plans de [[Pierre Corbineau]], son imposante façade. Faute d'argent et d'effectifs suffisants, le couvent fut supprimé en 1779. Le bâtiment servi ensuite de Petit séminaire puis d'hôpital général à partir de 1793 ; c'est dans ces locaux abandonnés et déjà vétustes (qu'on allait utiliser pendant plus de cent ans), qu'on installa les femmes de l'Hospice<ref>''Histoire des hôpitaux de Rennes'', professeur J-C. Sournia. BIU Santé</ref>.
L'édifice fut détruit en 1900 après l'ouverture de l'[[hôpital de Pontchaillou]].<ref>[[Centre hospitalier universitaire (CHU)]]</ref>
L'édifice fut détruit en 1900 après l'ouverture de l'[[hôpital de Pontchaillou]].<ref>[[Centre hospitalier universitaire (CHU)]]</ref>
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''Aussi l'établissement des lignes urbaines a-t-il eu pour effet de favoriser ou même de provoquer le développement des faubourgs. Il s'en faut toutefois que les quartiers desservis s'accroissent tous avec la même rapidité. Le [[tramway]] n'est qu'un moyen; ce que l'on cherche, en s'éloignant de la ville, c'est un faubourg agréable et calme, une exposition bien choisie. Dès lors,les conditions topographiques vont à nouveau jouer un rôle : elles nous expliquent la prospérité de certains quartiers, Saint-Cyr, le faubourg de Fougères, le faubourg de Paris. [...] La progressions du faubourg de Paris est aussi rapide : à Bellevue<ref>la [[rue de Bellevue]] portant le nom du lieu-dit ne sera cependant dénommée qu'en 1936, une trentaine d'années après la parution de l'écrit</ref>, un champ a été alloti, vendu et couvert d'une vingtaine de maisons en deux ans. L'ouverture du [[tramway entre Cesson et Rennes|tramway Rennes-Cesson]] provoquera sans doute un nouvel allongement du faubourg de Paris dans la direction de l'est.|auteur=Gaillard H.|origine=De l'influence des conditions démographiques sur le développement de Rennes (suite et fin). In: Annales de Bretagne. Tome 24, numéro 4, 1908. pp. 558-574.|collecteur=Manu35|date=2020}}
''Aussi l'établissement des lignes urbaines a-t-il eu pour effet de favoriser ou même de provoquer le développement des faubourgs. Il s'en faut toutefois que les quartiers desservis s'accroissent tous avec la même rapidité. Le [[tramway]] n'est qu'un moyen; ce que l'on cherche, en s'éloignant de la ville, c'est un faubourg agréable et calme, une exposition bien choisie. Dès lors,les conditions topographiques vont à nouveau jouer un rôle : elles nous expliquent la prospérité de certains quartiers, Saint-Cyr, le faubourg de Fougères, le faubourg de Paris. [...] La progressions du faubourg de Paris est aussi rapide : à Bellevue<ref>la [[rue de Bellevue]] portant le nom du lieu-dit ne sera cependant dénommée qu'en 1936, une trentaine d'années après la parution de l'écrit</ref>, un champ a été alloti, vendu et couvert d'une vingtaine de maisons en deux ans. L'ouverture du [[tramway entre Cesson et Rennes|tramway Rennes-Cesson]] provoquera sans doute un nouvel allongement du faubourg de Paris dans la direction de l'est.|auteur=Gaillard H.|origine=De l'influence des conditions démographiques sur le développement de Rennes (suite et fin). In: Annales de Bretagne. Tome 24, numéro 4, 1908. pp. 558-574.|collecteur=Manu35|date=2020}}


Au n° 71 on pouvait apercevoir, au fond d'un jardin arboré, un hôtel particulier en forme de pavillon construit à la fin du 19e siècle par l'architecte Julien Ballé pour un sir W. Codrington, avec orangerie construite en 1898 et avec belvédère sur rue. L'hôtel a malheureusement cédé la place à un immeuble de 17 logements.
Au n° 71 on pouvait apercevoir, au fond d'un jardin arboré, un hôtel particulier en forme de pavillon construit à la fin du 19e siècle par l'architecte Julien Ballé pour un sir W. Codrington, avec orangerie construite en 1898 et avec belvédère sur rue. L'hôtel, l'une des premières œuvres marquantes de l'architecte à Rennes<ref>http://www.placepublique-rennes.com/article/Julien-Balle-une-production-architecturale-eclectique</ref>, a malheureusement été détruit début 2015, et a cédé la place à un immeuble de 17 logements.


== Note et références ==  
== Note et références ==  
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