« Rue Saint-Hélier » : différence entre les versions

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[[Fichier:Plan baraques Sud Rennes Extrait St Helier.jpg|thumb|300px|Le début de la [[rue Saint-Hélier]] sur un extrait d'un [[Plan des baraques au sud de l'enceinte de Rennes|plan]] cartographiant au XVIIIe siècle les baraques édifiées suite à l'[[incendie de 1720]]. NB : le nord et l'intra-muros sont en bas de l'image.]]
[[Fichier:Plan baraques Sud Rennes Extrait St Helier.jpg|thumb|300px|Le début de la [[rue Saint-Hélier]] sur un extrait d'un [[Plan des baraques au sud de l'enceinte de Rennes|plan]] cartographiant au XVIIIe siècle les baraques édifiées suite à l'[[incendie de 1720]]. NB : le nord et l'intra-muros sont en bas de l'image.]]


La '''rue Saint-Hélier''' est une voie de [[Rennes]] proche du centre-ville. Elle fut dénommée avant 1720 et prolongée par délibération du conseil municipal de Rennes du 24 juillet 1923 du [[Faubourg Saint-Hélier]] en''' Rue Saint-Hélier''', anciennement [[Faubourg de la Guerche]]. Jusqu'au début du 20e siècle, la rue constituait un de ces faubourgs linéaires populeux que l'on trouvait s'étirant le long des voies quittant le noyau urbain de Rennes, en tentacule vers la campagne.
La '''rue Saint-Hélier''' est une voie de [[Rennes]] axée nord-ouest - sud-est, joignant l' [[avenue Janvier]] à la fourche [[rue de Châteaugiron]] et [[rue de Vern]]. Elle fut dénommée avant 1720 et prolongée par délibération du conseil municipal de Rennes du 24 juillet 1923 du [[Faubourg Saint-Hélier]] en''' Rue Saint-Hélier''', anciennement [[Faubourg de la Guerche]]. Jusqu'au début du 20e siècle, la rue constituait un de ces faubourgs linéaires populeux que l'on trouvait s'étirant le long des voies quittant le noyau urbain de Rennes, en tentacule vers la campagne.  


C'est au 11 e siècle, que dans un faubourg de la ville de Rennes, il est décidé d'ériger une église dédiée à '''Saint-Hélier, martyr''' dont le nom va être ensuite donné à l'ensemble de la rue.
C'est au 11 e siècle, que dans un faubourg de la ville de Rennes, il est décidé d'ériger une église dédiée à '''Saint-Hélier, martyr''' dont le nom va être ensuite donné à l'ensemble de la rue.
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==Histoire==
==Histoire==


Les bâtiments de l'église actuelle qui datent du 15e et 16e siècle étaient entourés autrefois d'un cimetière. Au début de la rue se trouvaient jusqu'à la seconde guerre mondiale et depuis 1868 les établissements de la Manutention et de la prison militaire (où séjourna [[Alfred Dreyfus]] en 1899 pendant son procès de Rennes. A cet emplacement on trouvait, en 1810, une maison centrale des femmes qui succédait à un dépôt de mendicité et à une maison de force, lesquels y avaient été précédés par un petit séminaire qui émigra en 1772 au couvent des ''Catherinettes'' et encore auparavant par un manoir de ''Bouzillé''.<ref> ''Le Vieux Rennes'', par Paul Banéat. J. Larcher éd. - 1911</ref>. Au dépôt de mendicité  séjourna comme pensionnaire, sur lettre de cachet du roi, pendant trois ans à partir du 15 septembre  1786, un certain Jean Cottereau, faux-saunier qui aurait rossé à mort un garde de gabelle et qui fut mis ici à l'abri pour le faire échapper à la potence ou aux galères : il  sera célèbre sous le nom de {{w|''Jean Chouan}}.<ref> ''Jean Chouan au dépôt de mendicité de Rennes'', par F. Le Bour'His, Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T. LXVII-1944 </ref>  ''Le[[ Théâtre National de Bretagne]] a donc eu, sur son emplacement, d'étranges prédécesseurs. De l'autre côté, en face de la Maison de la Culture, devenue depuis le T.N.B., exista jusque dans les années 80 une rangée de maisons basses construites pour reloger des habitants sinistrés lors de l'[[incendie de 1720]].
Les bâtiments de l'église actuelle qui datent des 15e et 16e siècles étaient entourés autrefois d'un cimetière. Au début de la rue se trouvaient jusqu'à la seconde guerre mondiale et depuis 1868 les établissements de la Manutention et de la prison militaire (où séjourna [[Alfred Dreyfus]] en 1899 pendant son procès de Rennes. A cet emplacement on trouvait, en 1810, une maison centrale des femmes qui succédait à un dépôt de mendicité et à une maison de force, lesquels y avaient été précédés par un petit séminaire qui émigra en 1772 au couvent des ''Catherinettes'' et encore auparavant par un manoir de ''Bouzillé''.<ref> ''Le Vieux Rennes'', par Paul Banéat. J. Larcher éd. - 1911</ref>. Au dépôt de mendicité  séjourna comme pensionnaire, sur lettre de cachet du roi, pendant trois ans à partir du 15 septembre  1786, un certain Jean Cottereau, faux-saunier qui aurait rossé à mort un garde de gabelle et qui fut mis ici à l'abri pour le faire échapper à la potence ou aux galères : il  sera célèbre sous le nom de {{w|''Jean Chouan}}.<ref> ''Jean Chouan au dépôt de mendicité de Rennes'', par F. Le Bour'His, Bulletin et mémoires de la Société archéologique du Département d'Ille-et-Vilaine. T. LXVII-1944 </ref>  ''Le[[ Théâtre National de Bretagne]] a donc eu, sur son emplacement, d'étranges prédécesseurs. De l'autre côté, en face de la Maison de la Culture, devenue depuis le T.N.B., exista jusque dans les années 80 une rangée de maisons basses construites pour reloger des habitants sinistrés lors de l'[[incendie de 1720]].
[[Fichier:Tramway-sthelier.jpg|300px|left|thumb|Le tramway a franchi l'ancien pont au dessus des voies ferrées. Au loin, le clocher de l'église Notre-Dame, à gauche la ''rue des Ateliers'' - (de Wikimedia Commons]]
[[Fichier:Tramway-sthelier.jpg|300px|left|thumb|Le tramway a franchi l'ancien pont au dessus des voies ferrées. Au loin, le clocher de l'église Notre-Dame, à gauche la ''rue des Ateliers'' - (de Wikimedia Commons]]


Plus loin, s'étaient installées en 1831, à l'emplacement du n° 20, les faïenceries ''Vaumort'' qui fermèrent en 1878.''Au n° 35 de la rue exista jusque dans les années soixante du 20e siècle ''l'hôtellerie du Signe de la Croix'', citée dès 1679. On trouvait alors en abondance de parlantes enseignes, telles ''l'Imaige Notre-Dame'',  la ''Maison du puits'', la ''Maison du Gros-Billot '' , ''la Croix-Verte'' , le ''Mouton-Blanc '' , le ''Petit Bel-Air'' le ''Puits-Barbet'', principalement hôtelleries et tavernes. <ref> ''Encore la voie douloureuse'' , par L. B. ''L'Ouest-Eclair'', 24 juillet 1944</ref>. De l'autre côté, se trouve l'ancien ''couvent de la Retraite'', fondé par les Dames Budes, construit à partir de 1758 : bâtiment avec toit à la Mansart, fronton triangulaire, hautes fenêtres en étage sur entresol et rez-de-chaussée.  Entre 1792 et 1825, l'édifice fut transformé en filature puis en dépôt de mendicité et de prostituées. Entre 1855 et 1860, les bâtiments furent agrandis, et en 1865, une chapelle construite par le [[chanoine Brune]]. Une annexe, vint encore l'agrandir à l'est autour de 1965. Cet ancien couvent abrite aujourd'hui une clinique de rééducation et une maison de retraite.  
Plus loin, s'étaient installées en 1831, à l'emplacement du n° 20, les faïenceries ''Vaumort'' qui fermèrent en 1878. Au n° 35 de la rue exista jusque dans les années soixante du 20e siècle ''l'hôtellerie du Signe de la Croix'', citée dès 1679. On trouvait alors en abondance de parlantes enseignes, telles ''l'Imaige Notre-Dame'',  la ''Maison du puits'', la ''Maison du Gros-Billot '' , ''la Croix-Verte'' , le ''Mouton-Blanc '' , le ''Petit Bel-Air'' le ''Puits-Barbet'', principalement hôtelleries et tavernes. <ref> ''Encore la voie douloureuse'' , par L. B. ''L'Ouest-Eclair'', 24 juillet 1944</ref>. De l'autre côté, se trouve l'ancien ''couvent de la Retraite'', fondé par les Dames Budes, construit à partir de 1758 : bâtiment avec toit à la Mansart, fronton triangulaire, hautes fenêtres en étage sur entresol et rez-de-chaussée.  Entre 1792 et 1825, l'édifice fut transformé en filature puis en dépôt de mendicité et de prostituées. Entre 1855 et 1860, les bâtiments furent agrandis, et en 1865, une chapelle construite par le [[chanoine Brune]]. Une annexe, vint encore l'agrandir à l'est autour de 1965. Cet ancien couvent abrite aujourd'hui une clinique de rééducation et une maison de retraite.  


Au delà du pont enjambant les voies ferrés, plus à l'est avant 1955, (l'accès au pont actuel se trouvant sur l'emprise de l'ancienne ''rue des Ateliers''  ), subsistent, sur le côté droit, le château d'eau et le silo à malt de la brasserie fermée en 2005; créée en 1835, elle avait été successivement brasserie ''Le Boucher'', puis ''Sanson'', ''Brasserie rennaise '', brasserie ''Graff'' en 1878, puis encore ''La Meuse''  et ''Kronembourg''. Un nouvel ensemble y est en cours. Jusqu'en 1952, la rue était parcourue par un tramway allant de ''Port-Cahours'' ( début de la [[rue de Lorient]], près de la [[rue de la Carrière]]) au [[cimetière de l'est]] en passant par la [[place de la Mairie]]. La ''rue des Ateliers'', ainsi dénommée en 1885, desservait au sud des voies ferrées, les ateliers du chemin de fer et était située en partie sur l'emprise de l'ancien tronçon du faubourg  qui était surnommé ''Casserole'', altération de ''Casse-reule'' (casse-roue) en raison de la pente et du mauvais état de la chaussée.
Au delà du pont enjambant les voies ferrés, plus à l'est avant 1955, (l'accès au pont actuel se trouvant sur l'emprise de l'ancienne ''rue des Ateliers''  ), subsistent, sur le côté droit, le château d'eau et le silo à malt de la brasserie fermée en 2005; créée en 1835, elle avait été successivement brasserie ''Le Boucher'', puis ''Sanson'', ''Brasserie rennaise '', brasserie ''Graff'' en 1878, puis encore ''La Meuse''  et ''Kronembourg''. Un nouvel ensemble y est en cours. Jusqu'en 1952, la rue était parcourue par un tramway allant de ''Port-Cahours'' ( début de la [[rue de Lorient]], près de la [[rue de la Carrière]]) au [[cimetière de l'est]] en passant par la [[place de la Mairie]]. La ''rue des Ateliers'', ainsi dénommée en 1885, desservait au sud des voies ferrées, les ateliers du chemin de fer et était située en partie sur l'emprise de l'ancien tronçon du faubourg  qui était surnommé ''Casserole'', altération de ''Casse-reule'' (casse-roue) en raison de la pente et du mauvais état de la chaussée.
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