« Rue Geneviève De Gaulle-Anthonioz » : différence entre les versions

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== Biographie Geneviève de Gaulle-Anthonioz==  
== Biographie Geneviève de Gaulle-Anthonioz==  
 
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Geneviève, Germaine, Marie, Agnès de Gaulle est née le 25 octobre 1920, à Saint-Jean-de-Valeriscle (Gard), de Germaine Gourdon, sans profession et de Xavier de Gaulle, ingénieur des mines, aîné d'une famille de cinq enfants dont le troisième se prénomme Charles.
Geneviève, Germaine, Marie, Agnès de Gaulle est née le 25 octobre 1920,''' à Saint-Jean-de-Valeriscle (Gard), de Germaine Gourdon, sans profession et de Xavier de Gaulle, ingénieur des mines, aîné d'une famille de cinq enfants dont le troisième se prénomme Charles.


Orpheline de mère à quatre ans et demi, son père se retrouve seul avec trois enfants, il réside alors dans la Sarre où il exerce son métier. C'est en lisant une traduction de Mein Kampf, à l'âge de 13 ans qu'elle comprend à quel point Hitler et l'idéologie nazie représentent une menace pour la liberté et la culture.
Orpheline de mère à quatre ans et demi, son père se retrouve seul avec trois enfants, il réside alors dans la Sarre où il exerce son métier. C'est en lisant une traduction de Mein Kampf, à l'âge de 13 ans qu'elle comprend à quel point Hitler et l'idéologie nazie représentent une menace pour la liberté et la culture.
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En 1941, inscrite à la Sorbonne elle se rend à Paris et est hébergée par sa tante, Madeleine De Gaulle. Geneviève devient membre du réseau "Musée de l'Homme". Elle distribue des tracts dans le métro, effectue des missions de renseignements, rédige des articles, participe à la création de maquis au sein du groupe "Défense de la France". Sur dénonciation, elle est arrêtée, le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de papiers compromettants, elle a 22 ans. Elle a tenu à reprendre sa véritable identité trouvant bien qu'il y ait des gens de la famille De Gaulle qui soient arrêtés et que cela se sache.
En 1941, inscrite à la Sorbonne elle se rend à Paris et est hébergée par sa tante, Madeleine De Gaulle. Geneviève devient membre du réseau "Musée de l'Homme". Elle distribue des tracts dans le métro, effectue des missions de renseignements, rédige des articles, participe à la création de maquis au sein du groupe "Défense de la France". Sur dénonciation, elle est arrêtée, le 20 juillet 1943, dans une librairie parisienne en possession de papiers compromettants, elle a 22 ans. Elle a tenu à reprendre sa véritable identité trouvant bien qu'il y ait des gens de la famille De Gaulle qui soient arrêtés et que cela se sache.


Elle passe six mois dans la prison de Fresnes puis à la mi-janvier les prisonnières politiques sont rassemblées à Compiègne avant d'être envoyées au camp de concentration de Ravensbrück. Là elle se retrouve aux côtés d'amies résistantes aux noms connus, Marie-Claude Vaillant-Couturier, veuve de Paul Vaillant-Couturier, Rédacteur en Chef de "L'Humanité", et de Germaine Tillion, ethnologue. Geneviève de Gaulle arrive au camp en même temps que la mère de cette dernière. Dès les premiers mois de camp, son nom lui fait frôler la mort, et les quatre derniers mois elle est mise à l'écart, au bunker, cachot dans le camp sur l'ordre d'Himmler, qui caresse l'espoir d'une négociation avec le Général De Gaulle et veut l'utiliser comme monnaie d'échange.
Elle passe six mois dans la prison de Fresnes puis à la mi-janvier les prisonnières politiques sont rassemblées à Compiègne avant d'être envoyées au camp de concentration de Ravensbrück. Là elle se retrouve aux côtés d'amies résistantes aux noms connus, [[Marie-Claude Vaillant-Couturier]], veuve de Paul Vaillant-Couturier, Rédacteur en Chef de "L'Humanité", et de [[Germaine Tillion]], ethnologue. Geneviève de Gaulle arrive au camp en même temps que la mère de cette dernière. Dès les premiers mois de camp, son nom lui fait frôler la mort, et les quatre derniers mois elle est mise à l'écart, au bunker, cachot dans le camp sur l'ordre d'Himmler, qui caresse l'espoir d'une négociation avec le Général De Gaulle et veut l'utiliser comme monnaie d'échange.


En avril 1945, elle est remise à la frontière suisse où son père est devenu Consul Général de France à Genève. Elle est presque aveugle par manque de vitamines et pèse 44 kg. Là, peu de temps après, elle rencontre Bernard Anthonioz, résistant savoyard, éditeur, ami d'Aragon et proche d'André Malraux. Ils se marient le 28 mai 1946 à Bossey (Haute-Savoie).
En avril 1945, elle est remise à la frontière suisse où son père est devenu Consul Général de France à Genève. Elle est presque aveugle par manque de vitamines et pèse 44 kg. Là, peu de temps après, elle rencontre Bernard Anthonioz, résistant savoyard, éditeur, ami d'Aragon et proche d'André Malraux. Ils se marient le 28 mai 1946 à Bossey (Haute-Savoie).
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Elle devient la présidente de l'Association des Déportées et Internées de la Résistance (ADIR) aux côtés de Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle se fait un devoir de témoigner sur la barbarie nazie, devoir qu'elle renouvelle en 1987, au procès de Klaus Barbie.
Elle devient la présidente de l'Association des Déportées et Internées de la Résistance (ADIR) aux côtés de Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle se fait un devoir de témoigner sur la barbarie nazie, devoir qu'elle renouvelle en 1987, au procès de Klaus Barbie.


En 1958, André Malraux propose au couple Anthonioz, qu'il a côtoyé pendant les années de traversée du désert, de le rejoindre au Ministère de la Culture. Geneviève est chargée de la recherche scientifique et Bernard devient chargé de mission, directeur de la création artistique et fondateur du Centre National d'Art Contemporain. Au cours d'un dîner, elle fait la connaissance du Père Joseph Wresinski, aumônier depuis deux ans, du "camp des sans-logis" de Noisy-le-Grand, camp édifié en tôle ondulée par les compagnons d'Emmaüs après l'appel de l'Abbé Pierre de l'hiver 1954.
En 1958, André Malraux propose au couple Anthonioz, qu'il a côtoyé pendant les années de traversée du désert, de le rejoindre au Ministère de la Culture. Geneviève est chargée de la recherche scientifique et Bernard devient chargé de mission, directeur de la création artistique et fondateur du Centre National d'Art Contemporain. Au cours d'un dîner, elle fait la connaissance du Père Joseph Wresinski, aumônier depuis deux ans, du "camp des sans-logis" de Noisy-le-Grand, camp édifié en tôle ondulée par les compagnons d'Emmaüs après l'appel de l'[[Abbé Pierre]] de l'hiver 1954.


En octobre 1958, elle se rend dans le bidonville de Noisy-le-Grand et est bouleversée de voir des visages ressemblant à ceux qu'elle avait vus en arrivant à Ravensbrück, des hommes et des femmes pataugeant dans la boue, la même détresse et la même humiliation dans le regard. Ce sont des familles pauvres de toutes nationalités qui viennent travailler en France ; mais qui n'ont pas de logement, rejetées, oubliées.
En octobre 1958, elle se rend dans le bidonville de Noisy-le-Grand et est bouleversée de voir des visages ressemblant à ceux qu'elle avait vus en arrivant à Ravensbrück, des hommes et des femmes pataugeant dans la boue, la même détresse et la même humiliation dans le regard. Ce sont des familles pauvres de toutes nationalités qui viennent travailler en France ; mais qui n'ont pas de logement, rejetées, oubliées.


Le père Joseph lui demande d'abord d'organiser une campagne radiodiffusée pour collecter du charbon pour l'hiver et de faire pression auprès du Ministre de la Construction pour conserver ces logements précaires sans que l'on se soit soucié de ses occupants. Geneviève De Gaulle-Anthonioz décide alors de faire de la misère son cheval de bataille. Elle quitte le Ministère de la Culture.
Le père Joseph lui demande d'abord d'organiser une campagne radiodiffusée pour collecter du charbon pour l'hiver et de faire pression auprès du Ministre de la Construction pour conserver ces logements précaires sans que l'on se soit soucié de ses occupants. Geneviève De Gaulle-Anthonioz décide alors de faire de la misère son cheval de bataille. Elle quitte le Ministère de la Culture.
En 1964, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, bien que mère de quatre enfants, devient la présidente de l'association ATD (Aide à Toute Détresse)<ref>{{w|ATD Quart monde}}</ref>, créée par le père Joseph Wresinski, elle le restera jusqu'en 1998. C'est en 1968 que Joseph Wresinski donne le nom ATD-Quart Monde pour désigner les pauvres du monde entier qui refusent de se résigner à la fatalité de la misère pour eux-mêmes et pour tout homme. Le terme "Quart Monde" trouve ses racines dans le "Quart-État" ou "Quatrième Ordre" employé par des députés lors de la Révolution Française, pour désigner le "peuple des infortunés, des indigents, et de ceux qui n'ont aucune représentation".
Elle va se battre tous les jours pour ceux qu'elle appelle des "Sans Domicile Fixe" (n'acceptant pas que l'on dise SDF), trouvant un lien avec la déportée qu'elle fut. Elle va rencontrer plusieurs Présidents de la République et Premiers ministres.


À la mort du Père Joseph Wresinski le 14 février 1988, elle continue le combat et devient membre du Conseil Économique et Social. Bernard Anthonioz décède, le 14 juillet 1994 et est inhumé au cimetière de Bossey (Haute-Savoie).
À la mort du Père Joseph Wresinski le 14 février 1988, elle continue le combat et devient membre du Conseil Économique et Social. Bernard Anthonioz décède, le 14 juillet 1994 et est inhumé au cimetière de Bossey (Haute-Savoie).
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À Rennes, un double hommage lui soit rendu le 27 mai 2015, à l'occasion de la cérémonie d'entrée au Panthéon. À 16 h 30, une gerbe a été déposée par le préfet et la maire de Rennes [[Nathalie Appéré]], rue Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, juste derrière [[Rennes Métropole]], près de la [[station Clémenceau]]. À 18 h 30, sur le trottoir, devant le 10, rue de Robien, une cérémonie très émouvante a eu lieu, où une plaque rappelle désormais le passage rennais de la famille de Gaulle<ref>https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/genevieve-de-gaulle-devenue-resistante-rennes-3438167</ref>.
À Rennes, un double hommage lui soit rendu le 27 mai 2015, à l'occasion de la cérémonie d'entrée au Panthéon. À 16 h 30, une gerbe a été déposée par le préfet et la maire de Rennes [[Nathalie Appéré]], rue Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, juste derrière [[Rennes Métropole]], près de la [[station Clémenceau]]. À 18 h 30, sur le trottoir, devant le 10, rue de Robien, une cérémonie très émouvante a eu lieu, où une plaque rappelle désormais le passage rennais de la famille de Gaulle<ref>https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/genevieve-de-gaulle-devenue-resistante-rennes-3438167</ref>.
==Grand Croix de la Légion d'honneur, résistante – déportée, présidente d'A.T.D. Quart Monde==
==Grand Croix de la Légion d'honneur, résistante – déportée, présidente d'A.T.D. Quart Monde==
== Sur la carte ==
== Sur la carte ==
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