« Rennes pendant la guerre de 1870 » : différence entre les versions

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En 1870, Rennes est une importante ville de garnison avec cinq casernes (Arsenal, Colombier, Kergus, Bon-Pasteur, Saint-Georges) l'école d'artillerie et l'hôpital mimitaire. Les 7e et 10e régiments d'artillerie montée et le 5e bataillon de chasseurs à pied y sont installés. Les officiers et leurs familles, pour la plupart aristocrates, ont rang dans la vie de la cité.
En 1870, Rennes est une importante ville de garnison avec cinq casernes (Arsenal, Colombier, Kergus, Bon-Pasteur, Saint-Georges) l'école d'artillerie et l'hôpital mimitaire. Les 7e et 10e régiments d'artillerie montée et le 5e bataillon de chasseurs à pied y sont installés. Les officiers et leurs familles, pour la plupart aristocrates, ont rang dans la vie de la cité.


La guerre est déclarée le 19 juillet 1870 et, le 22, le 5e bataillon de chasseurs à pied quitte, à 10 heures, le [[Palais Saint-Georges]], son quartier, en équipements de guerre, feuillages aux fusils et bouquets à la main pour les officiers, offerts par les habitants au long d'un parcours en centre-ville, avec formation en carré devant l'hôtel-de-ville et acclamations de la foule, avant de se diriger vers la gare. Le cardinal [[Godefroy Brossays Saint-Marc]] prescrit, dès le 11 août des prières publiques "pour le triomphe de la France et des braves qui la défendent" et remplace le Te Deum du 15 août par des prières pour l'empereur.
La guerre est déclarée le 19 juillet 1870 et, le 22, le 5e bataillon de chasseurs à pied quitte, à 10 heures, le [[Palais Saint-Georges]], son quartier, en équipements de guerre, feuillages aux fusils et bouquets à la main pour les officiers, offerts par les habitants au long d'un parcours en centre-ville, avec formation en carré devant l'hôtel-de-ville et acclamations de la foule, avant de se diriger vers la gare. Le cardinal [[Godefroy Brossays Saint-Marc]] prescrit, dès le 11 août, des prières publiques "pour le triomphe de la France et des braves qui la défendent" et remplace le Te Deum du 15 août par des prières pour l'empereur.


Les 3000 gardes mobiles ( les hommes de 20 à 30 ans qui n'ont pas été tirés au sort pour le service miulitaire de 7 ans) sont assemblés et logés, outre la caserne Saint-Georges, au lycée, au grand séminaire, à Saint-Vincent, à Saint-Martin, chez l'habitant. Ils s'exercent, deux fois par jour sur la place en haut du [[contour de la Motte]] et sur le [[champ de Mars]]. Vers le 20 arrivent les premières nouvelles de soldats prisonniers des Prussiens et les premiers blessés : 225, dont 60 restent à Rennes, et l'on apprend que le 5e bataillon de chasseurs, engagé à Borny, a eu des tués sans en connaître le nombre.
Les 3000 gardes mobiles ( les hommes de 20 à 30 ans qui n'ont pas été tirés au sort pour le service militaire de 7 ans) sont assemblés et logés, outre la caserne Saint-Georges, au lycée, au grand séminaire, à Saint-Vincent, à Saint-Martin, et chez l'habitant. Ils s'exercent, deux fois par jour sur la place en haut du [[contour de la Motte]] et sur le [[champ de Mars]]. Vers le 20, arrivent les premières nouvelles de soldats prisonniers des Prussiens et les premiers blessés : 225, dont 60 restent à Rennes, et l'on apprend que le 5e bataillon de chasseurs, engagé à Borny, a eu des tués sans en connaître le nombre.


La capitulation de Sedan et la chute de l'Empire s'effacent un peu devant le départ du 4e bataillon de la garde mobile, le 6 septembre, dans un train de 35 voitures. Les gardes vont défiler, une hermine d'ivoire au képi pour affirmer leur identité bretonne, acclamés par les Parisiens.L'humeur était à l'optimisme et l'on entendait à la gare "''les voyageurs pour Berlin; en voiture''!" Ils résisteront à l'assaut des Prussiens à Châtillon et à Clamart le 17 septembre. Ne restent à Rennes que les artilleurs qui s'entraînent au polygone. Une batterie part le 7 octobre du grand séminaire paen un grand défilé en ville pour la gare où ils croisent un groupe d'une cinquantaine de volontaires français venus des Etats-Unis, arborant un drapeau américain et un drapeau français qui seront fêtés à l'hôtel-de-ville.
La capitulation de Sedan, le 2 septembre, et la chute de l'Empire, le 4, s'effacent un peu devant le départ du 4e bataillon de la garde mobile, le 6 septembre, dans un train de 35 voitures. L'humeur était à l'optimisme et l'on entendait à la gare "''les voyageurs pour Berlin, en voiture''!" Acclamés par les Parisiens, Les gardes vont défiler, une hermine d'ivoire au képi pour affirmer leur identité bretonne. Ils résisteront à l'assaut des Prussiens à Châtillon et à Clamart le 17 septembre. Ne restent à Rennes que les artilleurs qui s'entraînent au polygone. Une batterie part le 7 octobre du grand séminaire paen un grand défilé en ville pour la gare où ils croisent un groupe d'une cinquantaine de volontaires français venus des Etats-Unis, arborant un drapeau américain et un drapeau français, qui seront fêtés à l'hôtel-de-ville.


Les hommes de la garde nationale sédentaire ( âgés de 30 à 50 ans) reçoivent des vieux fusils à canon lisse, à raison de 95 par compagnie et avaient, dès le 9 août, été rassemblés sur le [[Champ de Mars]].et beaucoup répugnent ensuite à se rendre à l'exercice.
Les hommes de la garde nationale sédentaire ( âgés de 30 à 50 ans) reçoivent des vieux fusils à canon lisse, à raison de 95 par compagnie et avaient, dès le 9 août, été rassemblés sur le [[Champ de Mars]].et beaucoup répugnent ensuite à se rendre à l'exercice.


Le préfet [[Ange Blaize]] dissout le conseil municipal et constitue une municipalité de 32 notrables qui élisent [[Edgar Le Bastard]] maire. Le boule vard de l'Impératrice et celui du Prince impérial deviennent le [[boulevard de la Liberté]] et l'avenue Napoléon III  [[boulevard de la Tour d'Auvergne]].
Le préfet [[Ange Blaize]] ( '''*''' )dissout le conseil municipal et constitue une municipalité de 32 notrables qui élisent [[Edgar Le Bastard]] maire. Le boulevard de l'Impératrice et celui du Prince impérial deviennent le [[boulevard de la Liberté]] et l'avenue Napoléon III  [[boulevard de la Tour d'Auvergne]].


===la mobilisation générale===
===la mobilisation générale===


Le 29 septembre, c'est la mobilisation générale avec la création d'une garde nationale mobilisée touchant les hommes de 20 à 40 ans et, le 6 novembre, le 1er bataillon rennais part pour le camp de Conlie, dans la Sarthe, où se forme, sous les ordres du général Emile de Kératry, l'armée de Bretagne. avec un armement hétéroclite, beaucoup n'ayant pas le chassepot,  les autres le 6 et le 22 novembre. Quant à la nouvelle garde sédentaire des hommes de 40 à 50 ans, elle est rassemblé les dimanches boulevard de la Tour d'Auvergne et, après l'appel, part s'entraîner au polygone. La classe 1870 est appelée et le tirage au sort est devenu symbolique, les conscrits pris pour 7 ans ne pouvant plus se faire remplacer que par des militaires libérés et âgés de plus de 45ans; même les hommes de taille inférieure à  la limite légale de 1,55 m sont mobilisés s'ils ont une forte constitution (le conscrit d'Ille-et-Vialine es alors, en moyenne, le plus petit de France). les blessés arrivent nombreux et quatre ambulances sédentaires sont créées ici et là avec 330 lits. Les journaux détaillent aussi l'arrivée de prisonniers allemands, surtout en octobre,  conduits à la prison militaire Saint-Hélier.  des hommes enrôlés dans des milices privées, les francs tireurs sont basés à au grand séminaire, [[place Hoche]], et appartiennent à la Légion des Volontaires de l'ouest, souvent anciens zouaves pontificaux, reconnus et armés par l'armée.
Le 29 septembre, c'est la mobilisation générale avec la création d'une garde nationale mobilisée touchant les hommes de 20 à 40 ans et, le 6 novembre, le 1er bataillon rennais part pour le camp de Conlie, dans la Sarthe, où se forme, sous les ordres du général Emile de Kératry, l'armée de Bretagne. avec un armement hétéroclite, beaucoup de gardes n'ayant pas le moderne chassepot,  les autres le 6 et le 22 novembre. Quant à la nouvelle garde sédentaire des hommes de 40 à 50 ans, elle est rassemblée les dimanches boulevard de la Tour d'Auvergne et, après l'appel, part s'entraîner au polygone. La classe 1870 est appelée et le tirage au sort est devenu symbolique, les conscrits pris pour 7 ans ne pouvant plus se faire remplacer que par des militaires libérés et âgés de plus de 45ans; même les hommes de taille inférieure à  la limite légale de 1,55 m sont mobilisés s'ils ont une forte constitution (le conscrit d'Ille-et-Vialine es alors, en moyenne, le plus petit de France). Les blessés arrivent nombreux et quatre ambulances sédentaires sont créées ici et là avec 330 lits. Les journaux détaillent aussi l'arrivée de prisonniers allemands, surtout en octobre,  conduits à la prison militaire Saint-Hélier.  Des hommes enrôlés dans des milices privées, les francs tireurs, sont basés au grand séminaire, [[place Hoche]], et appartiennent à la Légion des Volontaires de l'ouest, souvent anciens zouaves pontificaux, reconnus et armés par l'armée.


La presse atténue les revers mais l'avancée prussienne inquiète. Les journaux rennais publie des conseils d'anciens militaires aux troupes inexpérimentées. Le 2 décembre, le 4e bataillon de la garde mobile rennaise a perdu 150 hommes du côté de Champigny, mais une grande confusion s'instaure à Rennes avec l'arrivée de plusieurs milliers d'hommes en haillons, certains sans armes, en provenance de Conlie. Certains bataillons campent sur le Champ de Mars,, d'autres à la halle aux blés, au palais du Parlement, au théâtre.
La presse atténue les revers mais l'avancée prussienne inquiète. Les journaux rennais publie des conseils d'anciens militaires aux troupes inexpérimentées. Le 2 décembre, le 4e bataillon de la garde mobile rennaise a perdu 150 hommes du côté de Champigny, mais une grande confusion s'instaure à Rennes avec l'arrivée de plusieurs milliers d'hommes en haillons, certains sans armes, en provenance de Conlie. Certains bataillons campent sur le Champ de Mars,, d'autres à la halle aux blés, au palais du Parlement, au théâtre.


Un des ballons ayant quitté Paris assiégé survole Rennes et atterrit  dans le Morbihan, apportant des journaux de Paris dont les informations sont reprises dans les journaux rennais.  Le 13 janvier 1871 le département d'Ille-et-Vilaine est déclaré en état de guerre. Le Journal d'Ille-et-Vilaine du 20 janvier fait état du recul de l'armée de Chanzy dans la Sarthe et indique que "nos soldats ont vaillamment combattu et, à l'exception des mobiles de la Bretagne..."; il sera précisé qu'il s'agissait des mobilisés d'Ille-et-Vilaine : émotion... Des blessés de plus en plus nombreux arrivent à Rennes mais le maire, [[Théophile Bidard]], proteste contre la réquisition de l'école de la [[rue d'Echange]], fréquentée par 500 enfants, pour y installer  des soldats blessés et des malades de la variole, arguant d'autres lieux disponibles.
Un des ballons ayant quitté Paris assiégé survole Rennes et atterrit  dans le Morbihan, apportant des journaux de Paris dont les informations sont reprises dans les journaux rennais.  Le 13 janvier 1871 le département d'Ille-et-Vilaine est déclaré en état de guerre. Le Journal d'Ille-et-Vilaine du 20 janvier fait état du recul de l'armée de Chanzy dans la Sarthe et indique que "nos soldats ont vaillamment combattu et, à l'exception des mobiles de la Bretagne..."; il sera précisé qu'il s'agissait des mobilisés d'Ille-et-Vilaine : émotion... Des blessés de plus en plus nombreux arrivent à Rennes mais le maire, [[Théophile Bidard]], proteste contre la réquisition de l'école de la [[rue d'Echange]], fréquentée par 500 enfants, pour y installer  des soldats blessés et des malades de la variole, arguant d'autres lieux disponibles.


===l'armistice===
===armistice et débâcle===


Un armistice de 21 jours ayant été proclamé le 30 janvier, de nombreux soldats  débandés arrivent à Rennes, par petits groupes, avec leurs armes et sollicitent le gîte chez les particuliers plutôt que de s'adresser à la garnison et le maire fait paraître un avis demandant aux rennais de ne plus recevoir ces soldats. Une double explosion intervient dans l'atelier de capsulerie  des poudres de la [[maison centrale]], à l'époque éloignée des habitations.
Un armistice de 21 jours ayant été proclamé le 30 janvier, de nombreux soldats  débandés arrivent à Rennes, par petits groupes, avec leurs armes et sollicitent le gîte chez les particuliers plutôt que de s'adresser à la garnison et le maire fait paraître un avis demandant aux rennais de ne plus recevoir ces soldats. Une double explosion intervient dans l'atelier de capsulerie  des poudres de la [[maison centrale]], à l'époque éloignée des habitations.


Le 8 février, a lieu le vote pour l'élection d'une Assemblée nationale. Théophile Bidard, ancien maire, [[Arthur de la Borderie]], sont dans une liste d'union qui est élue avec une forte avance sur les candidats républicains, dont le maire Edgar Le Bastard. La fin des combats a fait un peu oublier les blessés, et le comité central de secours aux blessés militaires fait appel "''aux dames de la ville pour apporter leur concours''" et sollicite des dons de vin et de bois de chauffage. le 12 février, arrive en gare de rennes, à 22 heures un premier train de voyageurs de Paris qui déclarent que le calme y règne.  La révolte parisienne et la Commune sont pour bientôt.<ref> ''Rennes pendant la guerre de 1870'', par Claude Veillot, dans Recherches sur l'histoire de Rennes au XIXe siècle  Université du temps Libre du pays de Rennes; UTLTA de Bretagne, vol. 13 -2003</ref>
Le 8 février, a lieu le vote pour l'élection d'une Assemblée nationale. Théophile Bidard, ancien maire, [[Arthur de la Borderie]], sont dans une liste d'union qui est élue avec une forte avance sur les candidats républicains, dont le maire Edgar Le Bastard. La fin des combats a fait un peu oublier les blessés, et le comité central de secours aux blessés militaires fait appel "''aux dames de la ville pour apporter leur concours''" et sollicite des dons de vin et de bois de chauffage. le 12 février, arrive en gare de rennes, à 22 heures un premier train de voyageurs de Paris qui déclarent que le calme y règne.  La révolte parisienne et la Commune sont pour bientôt.<ref> ''Rennes pendant la guerre de 1870'', par Claude Veillot, dans Recherches sur l'histoire de Rennes au XIXe siècle. Université du temps Libre du pays de Rennes; UTLTA de Bretagne, vol. 13 -2003</ref>


===références===
===références===
<references/>
<references/>
===lien interne===
[[rue Ange Blaise]]

Version du 12 février 2012 à 13:51


une ville de garnison sur pied de guerre

En 1870, Rennes est une importante ville de garnison avec cinq casernes (Arsenal, Colombier, Kergus, Bon-Pasteur, Saint-Georges) l'école d'artillerie et l'hôpital mimitaire. Les 7e et 10e régiments d'artillerie montée et le 5e bataillon de chasseurs à pied y sont installés. Les officiers et leurs familles, pour la plupart aristocrates, ont rang dans la vie de la cité.

La guerre est déclarée le 19 juillet 1870 et, le 22, le 5e bataillon de chasseurs à pied quitte, à 10 heures, le Palais Saint-Georges, son quartier, en équipements de guerre, feuillages aux fusils et bouquets à la main pour les officiers, offerts par les habitants au long d'un parcours en centre-ville, avec formation en carré devant l'hôtel-de-ville et acclamations de la foule, avant de se diriger vers la gare. Le cardinal Godefroy Brossays Saint-Marc prescrit, dès le 11 août, des prières publiques "pour le triomphe de la France et des braves qui la défendent" et remplace le Te Deum du 15 août par des prières pour l'empereur.

Les 3000 gardes mobiles ( les hommes de 20 à 30 ans qui n'ont pas été tirés au sort pour le service militaire de 7 ans) sont assemblés et logés, outre la caserne Saint-Georges, au lycée, au grand séminaire, à Saint-Vincent, à Saint-Martin, et chez l'habitant. Ils s'exercent, deux fois par jour sur la place en haut du contour de la Motte et sur le champ de Mars. Vers le 20, arrivent les premières nouvelles de soldats prisonniers des Prussiens et les premiers blessés : 225, dont 60 restent à Rennes, et l'on apprend que le 5e bataillon de chasseurs, engagé à Borny, a eu des tués sans en connaître le nombre.

La capitulation de Sedan, le 2 septembre, et la chute de l'Empire, le 4, s'effacent un peu devant le départ du 4e bataillon de la garde mobile, le 6 septembre, dans un train de 35 voitures. L'humeur était à l'optimisme et l'on entendait à la gare "les voyageurs pour Berlin, en voiture!" Acclamés par les Parisiens, Les gardes vont défiler, une hermine d'ivoire au képi pour affirmer leur identité bretonne. Ils résisteront à l'assaut des Prussiens à Châtillon et à Clamart le 17 septembre. Ne restent à Rennes que les artilleurs qui s'entraînent au polygone. Une batterie part le 7 octobre du grand séminaire paen un grand défilé en ville pour la gare où ils croisent un groupe d'une cinquantaine de volontaires français venus des Etats-Unis, arborant un drapeau américain et un drapeau français, qui seront fêtés à l'hôtel-de-ville.

Les hommes de la garde nationale sédentaire ( âgés de 30 à 50 ans) reçoivent des vieux fusils à canon lisse, à raison de 95 par compagnie et avaient, dès le 9 août, été rassemblés sur le Champ de Mars.et beaucoup répugnent ensuite à se rendre à l'exercice.

Le préfet Ange Blaize ( * )dissout le conseil municipal et constitue une municipalité de 32 notrables qui élisent Edgar Le Bastard maire. Le boulevard de l'Impératrice et celui du Prince impérial deviennent le boulevard de la Liberté et l'avenue Napoléon III boulevard de la Tour d'Auvergne.

la mobilisation générale

Le 29 septembre, c'est la mobilisation générale avec la création d'une garde nationale mobilisée touchant les hommes de 20 à 40 ans et, le 6 novembre, le 1er bataillon rennais part pour le camp de Conlie, dans la Sarthe, où se forme, sous les ordres du général Emile de Kératry, l'armée de Bretagne. avec un armement hétéroclite, beaucoup de gardes n'ayant pas le moderne chassepot, les autres le 6 et le 22 novembre. Quant à la nouvelle garde sédentaire des hommes de 40 à 50 ans, elle est rassemblée les dimanches boulevard de la Tour d'Auvergne et, après l'appel, part s'entraîner au polygone. La classe 1870 est appelée et le tirage au sort est devenu symbolique, les conscrits pris pour 7 ans ne pouvant plus se faire remplacer que par des militaires libérés et âgés de plus de 45ans; même les hommes de taille inférieure à la limite légale de 1,55 m sont mobilisés s'ils ont une forte constitution (le conscrit d'Ille-et-Vialine es alors, en moyenne, le plus petit de France). Les blessés arrivent nombreux et quatre ambulances sédentaires sont créées ici et là avec 330 lits. Les journaux détaillent aussi l'arrivée de prisonniers allemands, surtout en octobre, conduits à la prison militaire Saint-Hélier. Des hommes enrôlés dans des milices privées, les francs tireurs, sont basés au grand séminaire, place Hoche, et appartiennent à la Légion des Volontaires de l'ouest, souvent anciens zouaves pontificaux, reconnus et armés par l'armée.

La presse atténue les revers mais l'avancée prussienne inquiète. Les journaux rennais publie des conseils d'anciens militaires aux troupes inexpérimentées. Le 2 décembre, le 4e bataillon de la garde mobile rennaise a perdu 150 hommes du côté de Champigny, mais une grande confusion s'instaure à Rennes avec l'arrivée de plusieurs milliers d'hommes en haillons, certains sans armes, en provenance de Conlie. Certains bataillons campent sur le Champ de Mars,, d'autres à la halle aux blés, au palais du Parlement, au théâtre.

Un des ballons ayant quitté Paris assiégé survole Rennes et atterrit dans le Morbihan, apportant des journaux de Paris dont les informations sont reprises dans les journaux rennais. Le 13 janvier 1871 le département d'Ille-et-Vilaine est déclaré en état de guerre. Le Journal d'Ille-et-Vilaine du 20 janvier fait état du recul de l'armée de Chanzy dans la Sarthe et indique que "nos soldats ont vaillamment combattu et, à l'exception des mobiles de la Bretagne..."; il sera précisé qu'il s'agissait des mobilisés d'Ille-et-Vilaine : émotion... Des blessés de plus en plus nombreux arrivent à Rennes mais le maire, Théophile Bidard, proteste contre la réquisition de l'école de la rue d'Echange, fréquentée par 500 enfants, pour y installer des soldats blessés et des malades de la variole, arguant d'autres lieux disponibles.

armistice et débâcle

Un armistice de 21 jours ayant été proclamé le 30 janvier, de nombreux soldats débandés arrivent à Rennes, par petits groupes, avec leurs armes et sollicitent le gîte chez les particuliers plutôt que de s'adresser à la garnison et le maire fait paraître un avis demandant aux rennais de ne plus recevoir ces soldats. Une double explosion intervient dans l'atelier de capsulerie des poudres de la maison centrale, à l'époque éloignée des habitations.

Le 8 février, a lieu le vote pour l'élection d'une Assemblée nationale. Théophile Bidard, ancien maire, Arthur de la Borderie, sont dans une liste d'union qui est élue avec une forte avance sur les candidats républicains, dont le maire Edgar Le Bastard. La fin des combats a fait un peu oublier les blessés, et le comité central de secours aux blessés militaires fait appel "aux dames de la ville pour apporter leur concours" et sollicite des dons de vin et de bois de chauffage. le 12 février, arrive en gare de rennes, à 22 heures un premier train de voyageurs de Paris qui déclarent que le calme y règne. La révolte parisienne et la Commune sont pour bientôt.[1]

références

  1. Rennes pendant la guerre de 1870, par Claude Veillot, dans Recherches sur l'histoire de Rennes au XIXe siècle. Université du temps Libre du pays de Rennes; UTLTA de Bretagne, vol. 13 -2003


lien interne

rue Ange Blaise