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[[Fichier:Parlement_de_Bretagne-2006.jpg|right|thumb]]
[[File:Plan de 1726 (Presidial - Parlement).jpg|thumb|300px|Le parlement, sa place, sa statue royale sur le plan de Rennes de [[1726]].]]
[[File:Plan Hevin (est-nord).jpg|thumb|300px|Placix du Palais ou de St. François sur le [[plan de 1685]].]]


La '''place du Parlement de Bretagne''' se situe en plein coeur de Rennes, elle porte le nom du [[Parlement de Bretagne|Parlement]], autour duquel se sont construits la place, puis le centre-ville.   
La '''place du Parlement de Bretagne''' se situe en plein coeur de Rennes, elle porte le nom du [[Parlement de Bretagne|Parlement]].   


== En 1793 et 1794 : le rasoir national au travail ==
== En 1793 et 1794 : le rasoir national au travail ==


Pendant la période révolutionnaire, la place du Parlement de Bretagne, devenue [[place de l'Egalité]], et le palais de l'ancien parlement ''Temple de la Loi '' ,va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars [[1793]] à juillet [[1794]] (chute de Robespierre) quelque 330 têtes tomberont sous la guillotine, ou "rasoir national", érigée au bas de la place à l'entrée de la [[rue de l'Egalité]] ([[rue Edith Cavell]]) , dont  30 dues à un premier tribunal, 224 dues à la commission Brutus Magnier<ref> ''Terreur et Terroristes à Rennes'' par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Joseph Floch imprimeur - 1974</ref> ( dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc pas, pour la plupart, de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Seize Rennais seulement y perdent la tête : Charles Eliot et René Maloeuvre, conspirateurs, trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les  deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. "La guillotine faisait couler un continuel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres"<ref>''Rennes Moderne'' par A. Marteville</ref>
Pendant la période révolutionnaire, la place du Parlement de Bretagne, devenue [[place de l'Egalité]], et le palais de l'ancien parlement ''Temple de la Loi '', va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars [[1793]] à juillet [[1794]] (chute de Robespierre) quelque 330 têtes tomberont sous la guillotine, ou "rasoir national", érigée au bas de la place à l'entrée de la [[rue de l'Egalité]] ([[rue Edith Cavell]]) , dont  30 dues à un premier tribunal, 224 dues à la commission Brutus Magnier<ref> ''Terreur et Terroristes à Rennes'' par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Joseph Floch imprimeur - 1974</ref> ( dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc pas, pour la plupart, de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Seize Rennais seulement y perdent la tête : Charles Eliot et René Maloeuvre, conspirateurs, trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les  deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. "La guillotine faisait couler un continuel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres"<ref>''Rennes Moderne'' par A. Marteville</ref>


Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la [[place de Coëtquen]], située un peu plus bas, oeuvre de [[Claudi Parmiggiani]], inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaut le préciser.
Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la [[place de Coëtquen]], située un peu plus bas, oeuvre de [[Claudi Parmiggiani]], inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaut le préciser.

Version du 18 mars 2011 à 22:18

Le parlement, sa place, sa statue royale sur le plan de Rennes de 1726.
Placix du Palais ou de St. François sur le plan de 1685.

La place du Parlement de Bretagne se situe en plein coeur de Rennes, elle porte le nom du Parlement.

En 1793 et 1794 : le rasoir national au travail

Pendant la période révolutionnaire, la place du Parlement de Bretagne, devenue place de l'Egalité, et le palais de l'ancien parlement Temple de la Loi , va être le théâtre d'exécutions sanglantes. De mars 1793 à juillet 1794 (chute de Robespierre) quelque 330 têtes tomberont sous la guillotine, ou "rasoir national", érigée au bas de la place à l'entrée de la rue de l'Egalité (rue Edith Cavell) , dont 30 dues à un premier tribunal, 224 dues à la commission Brutus Magnier[1] ( dont 120 laboureurs, 34 tisserands, 13 ex-soldats, 9 journaliers, 6 tailleurs, 9 charpentiers) et 81 par un tribunal criminel. Il ne s'agit donc pas, pour la plupart, de nobles mais de paysans et artisans faits prisonniers lors du soulèvement de mars et avril 1793, ou pendant l'automne et l'hiver suivant lors des insurrections des Chouans. Seize Rennais seulement y perdent la tête : Charles Eliot et René Maloeuvre, conspirateurs, trois prêtres réfractaires, un serrurier et un menuisier condamnés pour avoir voulu émigrer, deux ex-nobles, Picot fils pour avoir trempé dans la conspiration du marquis de la Rouërie, deux chouans avérés et deux criminels de droit commun. Les deux demoiselles de Rénac furent même exécutées après la chute du tyran, pour avoir caché leur vieux prêtre confesseur. "La guillotine faisait couler un continuel ruisseau de sang, qui se figeait et laissait sa trace sur les pierres"[2]

Tout rapprochement avec la tête coupée de la fontaine de la place de Coëtquen, située un peu plus bas, oeuvre de Claudi Parmiggiani, inaugurée en avril 1993, éventuelle réminiscence de ces décapitations, serait fortuit et non fondé ! Mieux vaut le préciser.

Article connexe

Notes et références

  1. Terreur et Terroristes à Rennes par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Joseph Floch imprimeur - 1974
  2. Rennes Moderne par A. Marteville