« Pierre Morel » : différence entre les versions

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===Étudiant gaulliste===
===Étudiant gaulliste===
[[Fichier:P._Morel.png|250px|right|thumb|Pierre Morel, à 97 ans, raconte]]
[[Fichier:P._Morel.png|250px|right|thumb|Pierre Morel, à 97 ans, raconte]]
En 1939, Pierre, de Saint-Aubin-du-Cormier, a 16 ans et est interne au lycée de Rennes mais la situation de son père, nommé chef d’atelier des réparations de l’armée de l’air à Clermont-Ferrand conduit la famille à cette ville où il entre au lycée Blaise Pascal. Après l’armistice, lui et quelques camarades  ils tracent des croix de Lorraine puis font des tracts qu’ils distribuent dans les boîtes aux lettres. Au lycée, ils  n’apprécient pas que le salut aux couleurs soit suivi de « Maréchal nous voilà ». Avec l’accord de son père et l’appui du proviseur du lycée qui avait été en poste à Rennes, il  part pour Rennes où il avait un oncle et une tante tenant un café. Il entre en contact avec d’anciens camarades qui ont formé un groupe de résistants par un camarade de lycée devenu étudiant en droit, Bernard Dubois, et il intègre ainsi un groupe dirigé par Robert Tiercery « Fred », dont la tâche consiste à collecter des renseignements militaires et à les transmettre à Paul Moysan de Brest, à former des groupes et rechercher des terrains de parachutage. ce groupe de résistants est aidé par Mme Herminie Prod’homme, 1, [[ boulevard Magenta]]. <ref>[[ Rue Herminie Prod'homme]]</ref> qui, en 1941, est entrée en contact avec un officier français du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Actions, le service créé par la France libre, par le général de Gaulle) : Joël Le Tac, chef du réseau « Overcloud », réseau d’action, aussi chargé de diffuser un journal clandestin. En janvier 1942, Joël et un certain nombre d’agents sont arrêtés par la Gestapo.  Le réseau s’était répandu en Ille-et-Vilaine en 1942, dans le Morbihan, la Loire-Inférieure et les Côtes –du- Nord, renseignant sur  l’état des troupes allemandes à l’intérieur de la Bretagne et surtout sur les ports de Lorient, Saint-Nazaire, Brest et sur les aéroports. Au début de 1943 : un contact  est rétabli avec Londres le réseau « Marathon-Chinchilla » du BCRA, dirigé par Yves Mindren, ingénieur principal de la Marine, arrêté en juin par la Gestapo mais ils entrent en contact avec François Vallée, alias « Oscar » <ref> [[Rue François Vallée]]</ref>  tout juste parachuté de Londres,  envoyé par le SOE pour former le réseau action PARSON,  qui leur  dit que sa mission était de créer en Ille-et-Vilaine un réseau d’action pour trouver des terrains de parachutage et pour former des groupes d’action.
En 1939, Pierre, de Saint-Aubin-du-Cormier, a 16 ans et est interne au lycée de Rennes mais la situation de son père, nommé chef d’atelier des réparations de l’armée de l’air à Clermont-Ferrand conduit la famille à cette ville où il entre au lycée Blaise Pascal. Après l’armistice, lui et quelques camarades  ils tracent des croix de Lorraine puis font des tracts qu’ils distribuent dans les boîtes aux lettres. Au lycée, ils  n’apprécient pas que le salut aux couleurs soit suivi de « Maréchal nous voilà ». Avec l’accord de son père et l’appui du proviseur du lycée qui avait été en poste à Rennes, il  part pour Rennes où il avait un oncle et une tante tenant un café. Il entre en contact avec d’anciens camarades qui ont formé un groupe de résistants par un camarade de lycée devenu étudiant en droit, Bernard Dubois, et il intègre ainsi un groupe dirigé par Robert Tiercery « Fred », dont la tâche consiste à d'abord  dans la récupération d'armes abandonnées lors de la débâcle,  puis dans la collecte des renseignements militaires et à les transmettre à Paul Moysan de Brest, à former des groupes et rechercher des terrains de parachutage. ce groupe de résistants est aidé par Mme Herminie Prod’homme, 1, [[ boulevard Magenta]]. <ref>[[ Rue Herminie Prod'homme]]</ref> qui, en 1941, est entrée en contact avec un officier français du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Actions, le service créé par la France libre, par le général de Gaulle) : Joël Le Tac, chef du réseau « Overcloud », réseau d’action, aussi chargé de diffuser un journal clandestin. En janvier 1942, Joël et un certain nombre d’agents sont arrêtés par la Gestapo.  Le réseau s’était répandu en Ille-et-Vilaine en 1942, dans le Morbihan, la Loire-Inférieure et les Côtes –du- Nord, renseignant sur  l’état des troupes allemandes à l’intérieur de la Bretagne et surtout sur les ports de Lorient, Saint-Nazaire, Brest et sur les aéroports. Au début de 1943 : un contact  est rétabli avec Londres le réseau « Marathon-Chinchilla » du BCRA, dirigé par Yves Mindren, ingénieur principal de la Marine, arrêté en juin par la Gestapo mais ils entrent en contact avec François Vallée, alias « Oscar » <ref> [[Rue François Vallée]]</ref>  tout juste parachuté de Londres,  envoyé par le SOE pour former le réseau action PARSON,  qui leur  dit que sa mission était de créer en Ille-et-Vilaine un réseau d’action pour trouver des terrains de parachutage et pour former des groupes d’action.
===Résistant très actif===
===Résistant très actif===
De fait, entre juin et octobre 1943, 25 parachutages  furent programmés sur l’ensemble du réseau, dont  une vingtaine fut réussie.  En octobre la Gestapo est sur leur trace  et  le 27 novembre, Mme Prud’homme  avertit  en  tapant au plafond François Vallée et son secrétaire qui habitaient au-dessus et ils réussirent à se sauver par les toits. Morel, qui peu de temps après, a frôlé l'arrestation au même endroit,  avertit ses agents de Loire –Inférieure. Il monte ensuite sur Saint-Aubin- du –Cormier où il apprend que ses parents et son frère ont été arrêtés. Morel  se réfugie au Roc-Saint-André et on a un contact avec le réseau d’évasion par mer  VAR qui se charge de le faire remonter en Ille-et-Vilaine à Bédée, chez un minotier boulanger où ils sont 5 ou 6 planqués en attendant de rejoindre l’Angleterre mais, par deux fois, le départ vers l’Angleterre échoue et le minotier a été arrêté à Rennes. <ref> [[Aline et Marie-José Jestin]]</ref> Morel gagne Paris où, par le réseau Pernod et après une tentative malheureuse de passage en Espagne par les Pyrénées, en mars 1944, il remonte à Morlaix puis va à Paris pour alerter sur l’arrêt de la filière Pernod. Il passe enfin les Pyrénées, pieds nus, le 23 mai, et est emprisonné et ce n’est que le 11 juillet 1944 qu’il atteint Bristol par avion et fait un stage de parachutiste près de Manchester. <ref> Entretien réalisé par Marion Munch au domicile de Pierre Morel à Paris, le 12 juin 2018. </ref> En novembre 1944 Pierre Morel fait la campagne d’Alsace puis est démobilisé devant la poche de Saint-Nazaire. Il reprend reprend ses études d'odontologie et obtient le diplôme de chirurgien-dentiste  en 1948.
De fait, entre juin et octobre 1943, 25 parachutages  furent programmés sur l’ensemble du réseau, dont  une vingtaine fut réussie.  En octobre la Gestapo est sur leur trace  et  le 27 novembre, Mme Prud’homme  avertit  en  tapant au plafond François Vallée et son secrétaire qui habitaient au-dessus et ils réussirent à se sauver par les toits. Morel, qui peu de temps après, a frôlé l'arrestation au même endroit,  avertit ses agents de Loire –Inférieure. Il monte ensuite sur Saint-Aubin- du –Cormier où il apprend que ses parents et son frère ont été arrêtés. Morel  se réfugie au Roc-Saint-André et on a un contact avec le réseau d’évasion par mer  VAR qui se charge de le faire remonter en Ille-et-Vilaine à Bédée, chez un minotier boulanger où ils sont 5 ou 6 planqués en attendant de rejoindre l’Angleterre mais, par deux fois, le départ vers l’Angleterre échoue et le minotier a été arrêté à Rennes. <ref> [[Aline et Marie-José Jestin]]</ref> Morel gagne Paris où, par le réseau Pernod et après une tentative malheureuse de passage en Espagne par les Pyrénées, en mars 1944, il remonte à Morlaix puis va à Paris pour alerter sur l’arrêt de la filière Pernod. Il passe enfin les Pyrénées, pieds nus, le 23 mai, et est emprisonné et ce n’est que le 11 juillet 1944 qu’il atteint Bristol par avion et fait un stage de parachutiste près de Manchester. <ref> Entretien réalisé par Marion Munch au domicile de Pierre Morel à Paris, le 12 juin 2018. </ref> En novembre 1944 Pierre Morel fait la campagne d’Alsace puis est démobilisé devant la poche de Saint-Nazaire. Il reprend reprend ses études d'odontologie et obtient le diplôme de chirurgien-dentiste  en 1948.
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