Moulin de Trublet

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Les moulins de Trublet ou Trublé


Le plan de Rennes des éd. J. Larcher de 1939 situe encore le Moulin de Trublé, en haut au centre

Les deux moulins de Trublé étaient situés, à même hauteur, sur les rives droite et gauche du cours principal de l'Ille, à l'ouest de la Motte-Brulon, à Rennes. Avec les prés de Saint-Martin, ils faisaient partie, jusqu'à la Révolution de 1789, des domaines de l'abbaye de Saint Melaine. En 1688 Jean Potiron est meunier à Trublé, paroisse de Saint-Martin, décédé le 27 avril 1785. Du 31 mai au 3 juin, sont effectués l'inventaire et l'estimation des biens de Julien-Pierre Brunel, meunier aux moulins de Trublet : un moulin à froment avec grenier, un moulin à seigle, une chambre et un cabinet au-dessus des moulins, une maison principale avec grenier, un cellier, une écurie, une étable, une cour et des jardins. Les moulins employaient cinq personnes.

Croquis dressé en 1832 par l'ingénieur Coignaud dans le cadre des démêlés de M. Bonnal

L'activité des moulins de la rivière d'Ille, mis en chômage, fut perturbée en 1830 par la construction du canal d'Ille-et-Rance : L. Bonnal qui a dû céder des terrains pour la construction du canal, n'est pas d'accord sur la coupure sans indemnité du chemin de desserte et en 1835 l'administration des Ponts-et-Chaussées finira par lui construire un chemin du pont Saint-Martin jusqu'au moulin. Puis l'on constate un déficit d'eau en provenance de l'étang d'Ouée "pour tourner" et l'approvisionnement de Rennes en farine s'en ressentit, de plus le meunier Julien Burel, le chemin de servitude des moulins ayant été coupé, devait laisser ses voitures au pont Saint-Martin, chez le sieur Brieux, aubergiste, où le lendemain il fait deux chargements d'un seul, le sol du chemin de halage étant trop instable pour ses charrettes et ses chevaux.

Lette de L. Zwingelstein assurant, en 1907, le préfet du bon fonctionnement de l'épuration des eaux résiduaires

En 1843, Edouard Leroux, riche bourgeois, nouveau propriétaire des moulins, va refaire une des roues du moulin et installe, en 1859,une machine à vapeur locomobile destinée à faire mouvoir pendant la rareté de l'eau l'outillage des minoteries de Trublet et de St Martin. De 1867 à 1892, la minoterie de Trublet sera gérée par M. Lecoq. En 1893 les frères Tollemer entreprennent le broyage des nodules phosphatés, en activité parallèle à celle de la minoterie. Ils sont transportés par bateaux de Boulogne à Saint-Malo et leur acheminement se faisait vers Rennes par chalands le long du canal avec débarquement au moulin.

En 1895 et 1896, M. Laurent Zwingelstein, tanneur demeurant rue du Mail, devient locataire du moulin et transforme le site en tannerie industrielle, la "Manufacture de cuirs lissés". Mme Veuve Edgar Le Bastard, propriétaire sollicite l'autorisation de supprimer les deux vannes motrices pour les remplacer par une seule, dite plongeante et M. Zwingelstein sollicite l'autorisation de prélever de l'eau dans le petit bras du canal d'Ille-et-Rance qui actionne le moulin de la dite usine. En 1907, des riverains se plaignent des déversements d'eau bouillante dans l'Ille et des puanteurs ambiantes résultant des effluents de tanin et des eaux qui suintent des fosses de travail disposées le long de la rivière. L'aménagement d'épuration entrepris s'avérera insuffisant.[1]

Références

  1. Les Moulins de Trublet, par A. Pelhâte, "Des Moulins au Pays de Rennes". Université du Temps Libre du Pays de Rennes, UTLA de Bretagne; vol. 6 - octobre 1999