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Prélude à la libération :[[ Le combat du Ier août 1944 à Maison Blanche]] avait eu pour résultat d'arrêter les troupes américaines devant Rennes.
Prélude à la libération :[[ Le combat du Ier août 1944 à Maison Blanche]] avait eu pour résultat d'arrêter les troupes américaines devant Rennes.


===Mise en place des futures autorités===
Pierre Herbart, dit « général Le Vigan », représentant régional du MLN (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération  devant être présidé par le magistrat de Kérembrun.
 


Pierre Herbart, dit « général Le Vigan », représentant régional du MLN (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération  devant être présidé par le magistrat de Kérembrun.
Le 3 août,  Herbart expose au préfet régional Robert Martin et au préfet d’Ille-et-Vilaine qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les conduit à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance.


=== 3 août ===


=== 3 août, dans Rennes, histoires de drapeaux et le maire remercié===
====Dans Rennes, histoires de drapeaux et le maire remercié====


Quelques jours avant, certain du succès allié, le maire avait voulu avoir à l'hôtel de ville la grande flamme tricolore qui flottait au beffroi les jours de fête, pour l'y déployer lors de la Libération. C'est son adjoint Lebastard qui l'apporta de la voirie, au nez des Allemands, enroulée autour de sa taille, ce qui lui fit une belle corpulence, la flamme mesurant huit mètres.
Quelques jours avant, certain du succès allié, le maire avait voulu avoir à l'hôtel de ville la grande flamme tricolore qui flottait au beffroi les jours de fête, pour l'y déployer lors de la Libération. C'est son adjoint Lebastard qui l'apporta de la voirie, au nez des Allemands, enroulée autour de sa taille, ce qui lui fit une belle corpulence, la flamme mesurant huit mètres.
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Le 3 août au matin, alors que les Allemands viennent de faire partir nuitamment le dernier train de résistants déportés, <ref>[[Le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>le docteur [[René Patay]] constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville; il le prend ainsi qu'un mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa  alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie".
Le 3 août au matin, alors que les Allemands viennent de faire partir nuitamment le dernier train de résistants déportés, <ref>[[Le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération]]</ref>le docteur [[René Patay]] constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville; il le prend ainsi qu'un mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa  alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie".


Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent [[rue Ferdinand Buisson]]. Vers 16 h 30 des avions de chasse allés passent en rase-motte et sont acclamés. Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche  se dirigent vers la mairie. <ref> ''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay -1974</ref>Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de Hubert de Solminihac (Hémeric dans la Résistance), représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon.  On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. »
Herbart expose au préfet régional Robert Martin et au préfet d’Ille-et-Vilaine qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les conduit à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance. Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent [[rue Ferdinand Buisson]]. Vers 16 h 30 des avions de chasse allés passent en rase-motte et sont acclamés. Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche  se dirigent vers la mairie. <ref> ''Mémoires d'un Français moyen'', par René Patay -1974</ref>Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de Hubert de Solminihac (Hémeric dans la Résistance), représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon.  On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. »
.<ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>Il est aussitôt remplacé par le résistant [[Yves Milon]], nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie.
.<ref>''Mémoires d’un Français moyen'' par [[René Patay]] – 1974</ref>Il est aussitôt remplacé par le résistant [[Yves Milon]], nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie.


En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la Vilaine et près des ponts.<ref>Ouest-France du 7 août 1944</ref>  
En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la Vilaine et près des ponts.<ref>Ouest-France du 7 août 1944</ref>  


=== 3 août en fin d'après-midi et nuit devant Saint-Laurent ===
==== En fin d'après-midi et nuit devant Saint-Laurent ====


"Fort des renseignements inestimables" ramenés par Pelletier, le 10e bataillon d'infanterie blindée rapporte qu'il  détruisit facilement les positions et le dépôt ennemis. Tel ne fut pas le cas. En réalité, ce n'est que le 3 à 15h00 que le 13e bataillon d'infanterie fut à pied d'œuvre devant les Gantelles sur la commune de Rennes, et à 17h00 que le 1er bataillon attaqua les positions ennemies sous des tirs allemands d'armes automatiques et des tirs directs de canons de DCA de 20 mm,  de lourdes pertes ayant ainsi été infligées à la compagnie C avant que l'ennemi ne se retirât.<ref> Headquarters Thirteenth Infantry APO#8 U. S. Army</ref>
"Fort des renseignements inestimables" ramenés par Pelletier, le 10e bataillon d'infanterie blindée rapporte qu'il  détruisit facilement les positions et le dépôt ennemis. Tel ne fut pas le cas. En réalité, ce n'est que le 3 à 15h00 que le 13e bataillon d'infanterie fut à pied d'œuvre devant les Gantelles sur la commune de Rennes, et à 17h00 que le 1er bataillon attaqua les positions ennemies sous des tirs allemands d'armes automatiques et des tirs directs de canons de DCA de 20 mm,  de lourdes pertes ayant ainsi été infligées à la compagnie C avant que l'ennemi ne se retirât.<ref> Headquarters Thirteenth Infantry APO#8 U. S. Army</ref>


Le général Wood passe la nuit du 3 au 4 août chez les Chuberre dans leur ferme de la Guibaudière, située un kilomètre à l'est du passage à niveau de Maison Blanche, à 1,5 kilomètre de la batterie de DCA allemande et à 2,5 kilomètres des Gantelles au nord de Rennes.  
Le général Wood passe la nuit du 3 au 4 août chez les Chuberre dans leur ferme de la Guibaudière, située un kilomètre à l'est du passage à niveau de Maison Blanche, à 1,5 kilomètre de la batterie de DCA allemande et à 2,5 kilomètres des Gantelles au nord de Rennes.  
===4 août===


Vers 4 heures du matin le 4 août, les servants restant de la batterie allemande mettent les canons hors d'usage et s'esquivent. Le colonel Koenig, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, a reçu du général Hausser l’ordre officiel de repli, afin d'éviter l'encerclement total dans Rennes et 2000 hommes quittent la ville à partir de 3 h du matin après avoir eu 60 morts et 130 blessés dans les combats de Maison Blanche. <ref> ''U.S Army in World War II- Breakout and pursuit''. chap. 19, par Martin Blumenson </ref>. Ils vont sortir de Rennes par les routes secondaires, les grands axes étant coupés depuis la veille après-midi par les troupes américaines.
Vers 4 heures du matin le 4 août, les servants restant de la batterie allemande mettent les canons hors d'usage et s'esquivent. Le colonel Koenig, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, a reçu du général Hausser l’ordre officiel de repli, afin d'éviter l'encerclement total dans Rennes et 2000 hommes quittent la ville à partir de 3 h du matin après avoir eu 60 morts et 130 blessés dans les combats de Maison Blanche. <ref> ''U.S Army in World War II- Breakout and pursuit''. chap. 19, par Martin Blumenson </ref>. Ils vont sortir de Rennes par les routes secondaires, les grands axes étant coupés depuis la veille après-midi par les troupes américaines.


=== 4 août, à 5h20, les ponts sautent===
==== A 5h20, les ponts sautent====
[[File:Quai_Lamartine.jpeg|300px|right|thumb|4 août 1944 : les ponts ont sauté et voici les immeubles riverains du quai Lamartine]]
[[File:Quai_Lamartine.jpeg|300px|right|thumb|4 août 1944 : les ponts ont sauté et voici les immeubles riverains du quai Lamartine]]


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[[Fichier:Ffi_place_de_la_mairie.jpeg|250px|left|thumb|Les F.F.I. paradent place de la Mairie, le 4 août<ref> cliché U.S.I.S (service d'information des Etats-Unis)</ref>  L. Riordan]] <ref> ''Rennes pendant la guerre. Chroniques de 1939 à 1945'', par Etienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013</ref>
[[Fichier:Ffi_place_de_la_mairie.jpeg|250px|left|thumb|Les F.F.I. paradent place de la Mairie, le 4 août<ref> cliché U.S.I.S (service d'information des Etats-Unis)</ref>  L. Riordan]] <ref> ''Rennes pendant la guerre. Chroniques de 1939 à 1945'', par Etienne Maignen. Editions Ouest-France - 2013</ref>


=== 4 août, vers 9h00, les libérateurs en ville===
==== Vers 9h00, les libérateurs en ville====


====Surprise et liesse====
=====Surprise et liesse=====
[[Fichier:Rennes_fete_sa_liberation.jpeg|350px|right|thumb| Vue partielle de la foule rennaise devant la mairie le 4 août. <ref> Accord n°9.  ''Revue mensuelle diffusée en France occupée par les aviations alliées''</ref>]]
[[Fichier:Rennes_fete_sa_liberation.jpeg|350px|right|thumb| Vue partielle de la foule rennaise devant la mairie le 4 août. <ref> Accord n°9.  ''Revue mensuelle diffusée en France occupée par les aviations alliées''</ref>]]
Des soldats du 13e régiment d'infanterie U.S pénètrent prudemment dans Rennes, arme à la main, par  la [[rue d'Antrain]], par la [[rue Victor Hugo]]  puis la [[rue Nationale]] pour gagner la [[place de la Mairie]]. Il est près de 9 h 30 et, en tête un GI de petite taille sous son casque, Fred Scherrer, 19 ans depuis un mois, fusil Garand M1 à la hanche, va déboucher sur la place de la mairie, déserte, dont il aperçoit à gauche le théâtre et sa rotonde, lorsqu'une jeune fille, descendue d'un immeuble, des fleurs et une bouteille de vin dans les mains, se jette dans ses bras et l'embrasse en criant " Je t'aime !"<ref> ''Le "big" baiser rennais au GI Fred''.''Ouest-France'', édition de Rennes, 5 août 1994</ref>  <ref>témoignage de René Herbault, ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref>
Des soldats du 13e régiment d'infanterie U.S pénètrent prudemment dans Rennes, arme à la main, par  la [[rue d'Antrain]], par la [[rue Victor Hugo]]  puis la [[rue Nationale]] pour gagner la [[place de la Mairie]]. Il est près de 9 h 30 et, en tête un GI de petite taille sous son casque, Fred Scherrer, 19 ans depuis un mois, fusil Garand M1 à la hanche, va déboucher sur la place de la mairie, déserte, dont il aperçoit à gauche le théâtre et sa rotonde, lorsqu'une jeune fille, descendue d'un immeuble, des fleurs et une bouteille de vin dans les mains, se jette dans ses bras et l'embrasse en criant " Je t'aime !"<ref> ''Le "big" baiser rennais au GI Fred''.''Ouest-France'', édition de Rennes, 5 août 1994</ref>  <ref>témoignage de René Herbault, ''Ouest-France'', édition de Rennes, 1er juin 2010</ref>
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Les Rennais s'amassent peu à peu sur la place de la Mairie.
Les Rennais s'amassent peu à peu sur la place de la Mairie.


====Impressions américaines====
=====Impressions américaines=====
Les GI du 13e régiment d'infanterie, détaché de la 8e division, entrent dans Rennes vers 9 heures du matin et "acceptent les baisers et les vins des habitants libérés", rapporte Martin Blumenson. "L'ancienne capitale de la Bretagne était belle, vrai parterre de fleurs multicolores au passage de nos unités de tête par les rues et avenues, fusil barrant la poitrine. Des femmes jeunes et vieilles accouraient pour nous serrer la main et embrasser ces Américains survenus et, au passage de nos jeeps et véhicules, les Français, dont beaucoup essuyaient des larmes de joie, accablaient notre convoi de fruits et de fleurs et démontraient leur quasi unanimité en criant "Vive l'Amérique !". <ref> ''Report of Enemy Action'', 13th Infantry APO US Army, September 4 1944. </ref> Un journaliste américain qui a couvert les combats de Normandie depuis le 6 juin constate que "''l'arrivée des Américains ne s'est pas traduite par bombes et obus rasant des maisons de civils. Il n'y a pas eu de féroces combats de rue et maison par maison. Il y a bien eu quelques dégâts mais que l'on répare rapidement'', estime-t-il. [...]''De longues files de véhicules alliés s'écoulent à travers la ville. Une jeep a des portraits d'Hitler et de Goering ficelés à la roue de secours, leurs visages barrés d'une grande croix noires. Les citadins acclament, rient et chargent les jeeps de fleurs''. Il note deux événements "inoubliables" : le défilé de 24 meneurs (sic) de la Résistance, fusils sur l'épaule. "''C'étaient des hommes vieux, jeunes, aux teints clairs ou bronzés. Ils ne manoeuvraient pas très bien et paraissaient un peu débraillés [...] Ils étaient fiers et Rennes aussi''". L'autre fait  : un vieillard grimpé sur une coupole et embouchant une trompette pour jouer la Marseillaise. "''Aux premières notes les gens étaient silencieux, les larmes leur venant, puis ils se mirent à chanter.  Le son, d'abord faible, résonna avec écho entre les murs à mesure qu'augmentait le nombre de ceux qui chantaient''" <ref> ''Quand Rennes chante la Marseillaise c'est l'esprit de la France qu'on entend'', par G. K. Hodenfield. Stars ans Stripes.(journal de l'armée américaine)</ref>
Les GI du 13e régiment d'infanterie, détaché de la 8e division, entrent dans Rennes vers 9 heures du matin et "acceptent les baisers et les vins des habitants libérés", rapporte Martin Blumenson. "L'ancienne capitale de la Bretagne était belle, vrai parterre de fleurs multicolores au passage de nos unités de tête par les rues et avenues, fusil barrant la poitrine. Des femmes jeunes et vieilles accouraient pour nous serrer la main et embrasser ces Américains survenus et, au passage de nos jeeps et véhicules, les Français, dont beaucoup essuyaient des larmes de joie, accablaient notre convoi de fruits et de fleurs et démontraient leur quasi unanimité en criant "Vive l'Amérique !". <ref> ''Report of Enemy Action'', 13th Infantry APO US Army, September 4 1944. </ref> Un journaliste américain qui a couvert les combats de Normandie depuis le 6 juin constate que "''l'arrivée des Américains ne s'est pas traduite par bombes et obus rasant des maisons de civils. Il n'y a pas eu de féroces combats de rue et maison par maison. Il y a bien eu quelques dégâts mais que l'on répare rapidement'', estime-t-il. [...]''De longues files de véhicules alliés s'écoulent à travers la ville. Une jeep a des portraits d'Hitler et de Goering ficelés à la roue de secours, leurs visages barrés d'une grande croix noires. Les citadins acclament, rient et chargent les jeeps de fleurs''. Il note deux événements "inoubliables" : le défilé de 24 meneurs (sic) de la Résistance, fusils sur l'épaule. "''C'étaient des hommes vieux, jeunes, aux teints clairs ou bronzés. Ils ne manoeuvraient pas très bien et paraissaient un peu débraillés [...] Ils étaient fiers et Rennes aussi''". L'autre fait  : un vieillard grimpé sur une coupole et embouchant une trompette pour jouer la Marseillaise. "''Aux premières notes les gens étaient silencieux, les larmes leur venant, puis ils se mirent à chanter.  Le son, d'abord faible, résonna avec écho entre les murs à mesure qu'augmentait le nombre de ceux qui chantaient''" <ref> ''Quand Rennes chante la Marseillaise c'est l'esprit de la France qu'on entend'', par G. K. Hodenfield. Stars ans Stripes.(journal de l'armée américaine)</ref>
Les Rennais s'amassent, dans la matinée, devant la mairie pour les acclamer ainsi que les nouveaux dirigeants au grand balcon nord de l'hôtel de ville décoré du drapeau français et de la bannière étoilée : Jean Marin, voix de la France Libre et le colonel de Chevigné, délégué militaire pour le front nord, entré en ville avant les troupes américaines. Certains pourchassent des Rennais dénoncés comme collaborateurs. On arrache les pancartes en allemand.
Les Rennais s'amassent, dans la matinée, devant la mairie pour les acclamer ainsi que les nouveaux dirigeants au grand balcon nord de l'hôtel de ville décoré du drapeau français et de la bannière étoilée : Jean Marin, voix de la France Libre et le colonel de Chevigné, délégué militaire pour le front nord, entré en ville avant les troupes américaines. Certains pourchassent des Rennais dénoncés comme collaborateurs. On arrache les pancartes en allemand.
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