« Lettres de Poilus » : différence entre les versions

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Dès le 11 août 1914,  le Rennais Gustave Giraudeau, 21 ans, sergent au 41e RI, rassure ses parents : « Chers parents, vous avez dû recevoir ma carte de Creil, depuis nous avons marché et après un voyage de 32 heures en chemin de fer et une marche de 12 km, nous venons d’arriver ici à 30 km de la frontière. Je vous dirai laquelle lorsque je reviendrai mais nous sommes encore loin de l’ennemi, rien à craindre pour le moment. Je ne vois rien de plus à vous dire, je suis en excellente santé, j’espère qu’il en est de même pour vous…» Certains, tel René Porcher,  qui écrit pendant quatre ans à sa chère maman qui habite rue Dupont des Loges, sont laconiques, ne racontent rien
Dès le 11 août 1914,  le Rennais Gustave Giraudeau, 21 ans, sergent au 41e RI, rassure ses parents : « Chers parents, vous avez dû recevoir ma carte de Creil, depuis nous avons marché et après un voyage de 32 heures en chemin de fer et une marche de 12 km, nous venons d’arriver ici à 30 km de la frontière. Je vous dirai laquelle lorsque je reviendrai mais nous sommes encore loin de l’ennemi, rien à craindre pour le moment. Je ne vois rien de plus à vous dire, je suis en excellente santé, j’espère qu’il en est de même pour vous…» Certains, tel René Porcher,  qui écrit pendant quatre ans à sa chère maman qui habite rue Dupont des Loges, sont laconiques, ne racontent rien
On ne lit pas dans toutes des informations précises sur la dureté des assauts et les pertes en morts et blessés dans l’unité. D’ailleurs on pense que la censure veille, donc autant pratiquer l’autocensure pour éviter un blocage ou pour ne pas effrayer les civils. En fait très peu des centaines de milliers de lettres qui circulent chaque jour passent à la censure qui a surtout pour but de mesurer le moral des troupes.
On ne lit pas dans toutes des informations précises sur la dureté des assauts et les pertes en morts et blessés dans l’unité. D’ailleurs on pense que la censure veille, donc autant pratiquer l’autocensure pour éviter un blocage ou pour ne pas effrayer les civils. En fait très peu des centaines de milliers de lettres qui circulent chaque jour passent à la censure qui a surtout pour but de mesurer le moral des troupes.
[[Fichier:Joseph_Alest%C3%A9.png|200px|left|thumb|Joseph Alesté au 41e RI, début 1915,<ref> Archi. dép. d'Ille-et-Vilaine. I J 1003 </ref>]]
[[Fichier:Joseph_Alest%C3%A9.png|200px|left|thumb|Joseph Alesté au 41e RI, début 1915,<ref> Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine I J 1003 </ref> ]]
==Des lettres très détaillées==
==Des lettres très détaillées==
 
[[Fichier:Letrre_SL_Alest%C3%A9.png|300px|right|thumb|Lettre du sous-lieutenant Joseph Alesté, écrite la veille de l'offensive en Artois. <ref> Arch dép. d'Ille-et-Vilaine I J 1003</ref>]]
Des lettres  qui passent la censure et dans lesquelles des Poilus racontent crûment leur guerre sont nombreuses.  À titre d’exemples, les lettres de deux Rennais.
Des lettres  qui passent la censure et dans lesquelles des Poilus racontent crûment leur guerre sont nombreuses.  À titre d’exemples, les lettres de deux Rennais.
'''Joseph Alesté''', sous-lieutenant au 41e R.I., a envoyé, de l’Artois, de février à juin 1915, en moins de quatre mois,  1 télégramme, 13 cartes et 26 lettres à son épouse, soit en moyenne un courrier tous les deux jours et demi. Le 3 avril 1915, optimiste, il lui écrit : « Enfin, chère petite femme, ne t’impatiente pas : encore 4 mois au plus et ce sera fini. D’ici là je vais tâcher de faire disparaître le plus de Boches possibles et j’aurais rendu service à l’humanité. »
'''Joseph Alesté''', sous-lieutenant au 41e R.I., a envoyé, de l’Artois, de février à juin 1915, en moins de quatre mois,  1 télégramme, 13 cartes et 26 lettres à son épouse, soit en moyenne un courrier tous les deux jours et demi. Le 3 avril 1915, optimiste, il lui écrit : « Enfin, chère petite femme, ne t’impatiente pas : encore 4 mois au plus et ce sera fini. D’ici là je vais tâcher de faire disparaître le plus de Boches possibles et j’aurais rendu service à l’humanité. »
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