« Incendie de 1720 » : différence entre les versions

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[[File:Tour-1720-incendie-JF-Huguet.jpg|right|thumb|250px|Jean-François Huguet, gravé par Thomassin]]
[[File:Tour-1720-incendie-JF-Huguet.jpg|right|thumb|250px|Jean-François Huguet, gravé par Thomassin]]
Entre le 23 et le 29 décembre [[1720]], un feu, né ''rue Tristin'', la future [[rue de l’Horloge]], détruit 850 maisons de la ville-haute (centre nord), alors entièrement construite en bois.
Entre le 23 et le 29 décembre [[1720]], un feu, né ''rue Tristin'', la future [[Rue de l’ Horloge]], détruit 850 maisons de la ville-haute (centre nord), alors entièrement construite en bois. les gens fuient leurs maisons, sauvent ce qu’ils peuvent de meubles et de valeurs.


Le manuscrit de [[Christophe Paul de Robien]] (1698-1756), ''Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique'' comporte une gravure représentant l'incendie aux abords du parlement. Sa légende est : '' Cet affreux événement est arrivé le 22 décembre 1720 et a continué ses progrès jusqu'au 29 du même mois par la destruction de 27 rues, 5 places publiques, une église paroissiale, une chapelle, le Présidial, l'horloge publique, et plus de 800 maisons.''<ref>Cette gravure est visible et téléchargeable sur [http://www.tablettes-rennaises.fr/app/photopro.sk/rennes/detail?docid=3090 Tablettes rennaises].</ref>.
 
Le manuscrit de [[Christophe Paul de Robien]] (1698-1756), ''Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique'' comporte une gravure représentant l'incendie aux abords du parlement. Sa légende est : '' Cet affreux événement est arrivé le 22 décembre 1720 et a continué ses progrès jusqu'au 29 du même mois par la destruction de 27 rues, 5 places publiques, une église paroissiale, une chapelle, l'hôtel de ville, le Présidial, l'horloge publique, et plus de 800 maisons.''<ref>Cette gravure est visible et téléchargeable sur [http://www.tablettes-rennaises.fr/app/photopro.sk/rennes/detail?docid=3090 Tablettes rennaises].</ref>.


== Causes ==
== Causes ==
L'incendie s'est rapidement propagé, du fait de la proximité des habitations, de leurs fabrication, de leur greniers remplis de graisse et de bois pour passer l'hiver, mais en raison de l'inactivité des acteurs de l'époque. L'intendant de Bretagne, [[Paul Feydeau de Brou]] ne fait abattre les maisons pour enrayer l'incendie que bien tard. La lutte contre l'incendie est moins prioritaire que le pillage/sauvetage des biens de chacun. " ''Le Régiment d'Auvergne qui estoit à Rennes en quartier eut l'ordre de M. l'Intendant d'aller au secours des bourgeois, mais comme il y fût confusément et sans discipline, au lieu d'esteindre le feu, ils ne cherchoient qu'à le perpétuer et à piller ce qu'il y avait de plus précieux dans les maisons; les manoeuvres et gens de métier, qui estoient en grand nombre dans cette ville, suivirent leur exemple, ce qui acheva de mettre la désolation partout''.
L'incendie s'est rapidement propagé, du fait de la proximité des habitations, de leurs fabrication, de leur greniers remplis de graisse et de bois pour passer l'hiver, mais en raison de l'inactivité des acteurs de l'époque. L'intendant de Bretagne, [[Paul Feydeau de Brou]] ne fait abattre les maisons pour enrayer l'incendie que bien tard. La lutte contre l'incendie est moins prioritaire que le pillage/sauvetage des biens de chacun. " ''Le Régiment d'Auvergne qui estoit à Rennes en quartier eut l'ordre de M. l'Intendant d'aller au secours des bourgeois, mais comme il y fût confusément et sans discipline, au lieu d'esteindre le feu, ils ne cherchoient qu'à le perpétuer et à piller ce qu'il y avait de plus précieux dans les maisons; les manoeuvres et gens de métier, qui estoient en grand nombre dans cette ville, suivirent leur exemple, ce qui acheva de mettre la désolation partout''.
[[File:Plan de l'incendie de la ville de Rennes (Isaac Robelin, 1722).jpg|300px|left|thumb|Plan de la ville incendiée, par Isaac Robelin, 2 août 1722]]
 
Et l'accusation va plus loin concernant les soldats : ''" On fut obligé à la fin de désarmer les soldats et de les faire camper sur le mur des Carmes avec garde de bourgeois d'un costé et de l'autre, pour les empescher de rentrer dans la ville. Mais il n'en estoit plus temps puisqu'on assure qu'eux mêmes avoient mis le feu dans plusieurs quartiers où il n'estoit point afin de faire durer le pillage.
Et l'accusation va plus loin concernant les soldats : ''" On fut obligé à la fin de désarmer les soldats et de les faire camper sur le mur des Carmes avec garde de bourgeois d'un costé et de l'autre, pour les empescher de rentrer dans la ville. Mais il n'en estoit plus temps puisqu'on assure qu'eux mêmes avoient mis le feu dans plusieurs quartiers où il n'estoit point afin de faire durer le pillage.


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==Étendue du sinistre ==
==Étendue du sinistre ==
L'ampleur des destructions est synthétisée dans un plan de l'époque gravé en [[1726]].  
L'ampleur des destructions est synthétisée dans un plan de l'époque gravé en [[1726]]. Les limites de propagation de l’incendie correspondent à la rue du Chapitre et à la Place du Parlement. Au moins sept hectares de superficie ont été détruits, 2400 familles sont sans logement.
[[Fichier:Plan de 1726 (partie incendiee).jpg|thumb|400px|center|Une partie du plan dressé après l'incendie de Rennes en 1720, est consacrée à la représentation des rues dévastées alors que le plan proprement dit vise la reconstruction sur de nouvelles bases.]]
[[Fichier:Plan de 1726 (partie incendiee).jpg|thumb|400px|center|Une partie du plan dressé après l'incendie de Rennes en 1720, est consacrée à la représentation des rues dévastées alors que le plan proprement dit vise la reconstruction sur de nouvelles bases.]]


== Reconstruction ==
== Reconstruction ==
La ville est partiellement en ruines, et il faut la reconstruire. Cela se fera de 1726 à 1754 sous la direction de {{w|Jacques Gabriel (1667-1742)|Jacques Gabriel}}, qui en profite pour compléter la [[place du Parlement de Bretagne]].
L’impact de l’incendie de 1720


La reconstruction du cœur de ville se fit selon un plan classique, en rupture avec ce qui restait de la ville à pans de bois. Ces constructions très anciennes se situent dans les secteurs actuels de la [[rue Saint-Georges]], [[rue Saint-Michel]] – [[rue Pont aux Foulons]], [[rue Saint-Yves]] – [[rue du Chapitre]], [[rue Saint-Sauveur]].
La valeur des biens immobiliers détruits s'élève à 293 246 £ , celle des biens mobiliers monte à 2 527 947 £. Un terrier ( cadastre) est établi, les adjudications se font aux anciens propriétaires, en respectant un nouvel alignement. Ce drame a permis de transformer le cadre de vie des Rennais autour du parlement et de l’hôtel de ville. Il s’agit de réédifier la ville car elle est anéantie en de nombreux quartiers. Sous le contrôle de Gabriel, les architectes Le Mousseux, Abeille, Huguet participent à sa reconstruction.
 
La reconstruction se menée de 1726 à 1754 sous la direction de {{w|Jacques Gabriel (1667-1742)|Jacques Gabriel}}, qui en profite pour compléter la [[place du Parlement de Bretagne]]. La reconstruction se fit selon un plan classique, en rupture avec ce qui restait de la ville à pans de bois. Ces constructions très anciennes se situent dans les secteurs actuels de la [[rue Saint-Georges]], [[rue Saint-Michel]] – [[rue Pont aux Foulons]], [[rue Saint-Yves]] – [[rue du Chapitre]], [[rue Saint-Sauveur]].


Les bâtiments neufs furent construits sous le statut de la copropriété. Aussi trouve-t-on dans le secteur opérationnel actuel deux types principaux de constructions très distinctes : les immeubles à structure bois d’emprise au sol réduite et particulièrement dégradés et les immeubles de la reconstruction du XVIIIème aux murs de pierre sur rue mais à structure bois sur l’arrière, de grande emprise au sol, de style très classique et de gestion compliquée due au statut de la copropriété. Sur 1380 immeubles dans la partie historique 330 sont en état moyen et 300 sont fortement dégradés.<ref> L'état du bâti, Ville de Rennes, 23 mars 2012</ref>
Les bâtiments neufs furent construits sous le statut de la copropriété. Aussi trouve-t-on dans le secteur opérationnel actuel deux types principaux de constructions très distinctes : les immeubles à structure bois d’emprise au sol réduite et particulièrement dégradés et les immeubles de la reconstruction du 18 e siècle aux murs de pierre sur rue mais à structure bois sur l’arrière, de grande emprise au sol, de style très classique et de gestion compliquée due au statut de la copropriété. Sur 1380 immeubles dans la partie historique 330 sont en état moyen et 300 sont fortement dégradés.<ref> L'état du bâti, Ville de Rennes, 23 mars 2012</ref>




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