« Incendie de 1720 » : différence entre les versions

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==Témoignages==
==Témoignages==


==Sieur de la Rivière, conseiller au présidial==
===Sieur de la Rivière, conseiller au présidial===
Mathurin Chereil, Sieur de la Riviere, conseiller au [[présidial de Rennes]], narre ses déboires, précisant le rôle joué par le ''Gros Horloge'' :
Mathurin Chereil, Sieur de la Riviere, conseiller au [[présidial de Rennes]], narre ses déboires, précisant le rôle joué par le ''Gros Horloge'' :
{{citation |texte=scavoir faisons que dans l'affreux et terrible incendie de cette ville qui commenca par la [[rue Tristin]], la nuit du dimanche 22 xbre. dernier et ne cessa que la nuit du vendredi suivant 27 dud. mois, qui sont cinq jours entiers, apres avoir reduit en cendres presque toutte la ville, le feu que nous croions ne devoir pas craindre d'autant que le lundi au soir, il etait encore eloigné de plus de trente maisons de celle à nous appartenant en propriété située au haut de la [[rue de la Filandrie]], et que nous esperions qu'il s'eteindrait ou qu'on luy couperait le chemin en abbatant des maisons, nous surprit tout d'un coup la nuit dud. jour de lundi parcequ'etant devenu plus violent il enflamma les plombs du gros horloge quoique l'incendie fut encores eloigné du pied de la tour où il etait placé, lad. tout elevée d'ailleurs de plus de cent pieds ; ce qui mit le feu à la charpente dud. horloge et galerie qui etait tout autour, dont les bois et merains tout enflammés furent portés par un vent impetueux dans plusieurs maisons proche la nôtre et tombant dans l'instant une grosse pluie de feu nous fûmes frapés d'une peur tres vive et nous nous trouvames sans secours chacun ne pensant alors qu'à soy. D'un autre coté, notre epouse avait tout le jour recû dans notred. maison plusieurs meubles, hardes et marchandises, de differentes personnes des rues Neuves, [[rue Tristin|Tristin]], [[rue du Puits au Ménil|Pui du Menil]], et de Change, qu'ils y apportaient comme dans un lieu seur à cause de l'eloignement du feu ; scavoir du Sieur Hamelin, marchand magazinier, du Sieur Bazin, procureur au presidial, de la demoiselle sa soeur, des demoiselles P? et Mongermont, du Sieur Jan Delourme de Kerpiton et autres du nom desquels nous ne nous souvenons pas. Ces personnes ayant appris que l'horloge avait mis le feu dans tout le quartier se jetterent chez nous pour reprendre leurs meubles, hardes et marchandises, et causerent dans notre jardin une grande confusions, lors de quoi nous entendimes plusieurs voix crier 'Sauvés vous Monsieur Couppé, le feu est dans notre maison qui est toutte voisine de la votre !' dont nous fûmes vivement effraiés et beaucoup plus encore le feu ayant pris au moment vis à vis de ches nous dans une grande vieille maison de bois beaucoup elevée au dessus de la notre ; ce qui nous fit perdre toutte liberté d'esprit croiant que nous allions tous bruslés sur le champ ; et ce qui nous determina davantage à tout quitter pour sauver notre vie, ce fut le Sieur de Lentivi de la Feriere, un de nos parents et amis, qui nous vint dire que le feu allait barrer la rue et que nous ne pourions plus sortir, et nous tira et notre epouse hors de notre maison, laissant nos meubles, tapisseries, miroirs, bureaux, lits, chaises dans notre appartement et celui de notre epouse, tout ce qui etait dans notre petit cabinet dont nous ne pouvions rien tirer à cause des meubles, hardes et marchandises, qui avaient eté apportées dans la salle de notre maison, dans lequel cabinet estaient tout et chacuns les sacs des proces à notre rapport, dont nous ne scavons et ne pouvons dire le nom des parties et de leurs procureurs...|origine=Cote 2B 440 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}}
{{citation |texte=scavoir faisons que dans l'affreux et terrible incendie de cette ville qui commenca par la [[rue Tristin]], la nuit du dimanche 22 xbre. dernier et ne cessa que la nuit du vendredi suivant 27 dud. mois, qui sont cinq jours entiers, apres avoir reduit en cendres presque toutte la ville, le feu que nous croions ne devoir pas craindre d'autant que le lundi au soir, il etait encore eloigné de plus de trente maisons de celle à nous appartenant en propriété située au haut de la [[rue de la Filandrie]], et que nous esperions qu'il s'eteindrait ou qu'on luy couperait le chemin en abbatant des maisons, nous surprit tout d'un coup la nuit dud. jour de lundi parcequ'etant devenu plus violent il enflamma les plombs du gros horloge quoique l'incendie fut encores eloigné du pied de la tour où il etait placé, lad. tout elevée d'ailleurs de plus de cent pieds ; ce qui mit le feu à la charpente dud. horloge et galerie qui etait tout autour, dont les bois et merains tout enflammés furent portés par un vent impetueux dans plusieurs maisons proche la nôtre et tombant dans l'instant une grosse pluie de feu nous fûmes frapés d'une peur tres vive et nous nous trouvames sans secours chacun ne pensant alors qu'à soy. D'un autre coté, notre epouse avait tout le jour recû dans notred. maison plusieurs meubles, hardes et marchandises, de differentes personnes des rues Neuves, [[rue Tristin|Tristin]], [[rue du Puits au Ménil|Pui du Menil]], et de Change, qu'ils y apportaient comme dans un lieu seur à cause de l'eloignement du feu ; scavoir du Sieur Hamelin, marchand magazinier, du Sieur Bazin, procureur au presidial, de la demoiselle sa soeur, des demoiselles P? et Mongermont, du Sieur Jan Delourme de Kerpiton et autres du nom desquels nous ne nous souvenons pas. Ces personnes ayant appris que l'horloge avait mis le feu dans tout le quartier se jetterent chez nous pour reprendre leurs meubles, hardes et marchandises, et causerent dans notre jardin une grande confusions, lors de quoi nous entendimes plusieurs voix crier 'Sauvés vous Monsieur Couppé, le feu est dans notre maison qui est toutte voisine de la votre !' dont nous fûmes vivement effraiés et beaucoup plus encore le feu ayant pris au moment vis à vis de ches nous dans une grande vieille maison de bois beaucoup elevée au dessus de la notre ; ce qui nous fit perdre toutte liberté d'esprit croiant que nous allions tous bruslés sur le champ ; et ce qui nous determina davantage à tout quitter pour sauver notre vie, ce fut le Sieur de Lentivi de la Feriere, un de nos parents et amis, qui nous vint dire que le feu allait barrer la rue et que nous ne pourions plus sortir, et nous tira et notre epouse hors de notre maison, laissant nos meubles, tapisseries, miroirs, bureaux, lits, chaises dans notre appartement et celui de notre epouse, tout ce qui etait dans notre petit cabinet dont nous ne pouvions rien tirer à cause des meubles, hardes et marchandises, qui avaient eté apportées dans la salle de notre maison, dans lequel cabinet estaient tout et chacuns les sacs des proces à notre rapport, dont nous ne scavons et ne pouvons dire le nom des parties et de leurs procureurs...|origine=Cote 2B 440 - Archives d'Ille-et-Vilaine|collecteur=|date=}}
Dans un dossier de la même année, Urbain Lereguer, général et d'armes (sorte de sergent-huissier), demande où doivent se faire dorénavant les ventes publiques sachant qu' ''Il ne se trouve plus de place publique pour faire les ventes d'authorité de justice'', proposant la ''place du simettiere Saint Anne, au [[place des Lices|hault des Lisses]], sur le [[Pré Botté|Prébotté]]...''. A l'[[hôtel de Brissac]], le présidial ordonne, le 8 janvier 1721, que les ''ventes publiques et repetitions des officiers seront faittes pres la [[place Sainte-Anne|place Ste Anne]]''.


== Références ==
== Références ==
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