Etape 9 : Sur le cours de la Vilaine

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La navigation fluviale

Illustration : Carte de la commission de la navigation intérieure de Bretagne. La Vilaine de Rennes à Vitré, 3e feuille, XVIIIe siècle.

Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, C 5 051 (1).

C'est en 1539 que François Ier concède à la communauté de ville un privilège sur la navigation depuis Rennes jusqu'à Redon et son port maritime. La navigabilité de la rivière au cours sinueux suppose alors la construction et l'entretien d'écluses.

En 1725 et 1726 sont construites les écluses de Saint-Hélier et de Joué, permettant l'acheminement des pierres provenant de la carrière de Braye, rive gauche à Cesson, et nécessaires à la reconstruction de la ville. C'est aussi suite au grand incendie de la ville en 1720 que le projet de rectification du cours de la rivière prend forme pour la première fois mais il ne se concrétise qu'en 1845. La Vilaine est alors canalisée dans le centre-ville de Rennes et on projette déjà de poursuivre l'alignement des quais jusqu'à Cesson permettant une « majestueuse entrée à la ville » grâce à une promenade le long de la rivière. En 1847, ce projet se limite à celui d’un aménagement de deux tronçons de voies navigables. Le premier, de la cale de Viarmes au Gué-de-Baud, est réalisé en 1848 grâce à la création du bief et de l'écluse du Gué-de-Baud ainsi que celle de la Chapelle-Boby. La deuxième partie, jusqu'au pont de Cesson, nécessitant la construction d’un canal entre la Vilaine et la Mayenne, ne verra jamais le jour. Malgré ces aménagements et ces différents projets, la navigation entre Cesson et Rennes, du fait du débit irrégulier et du peu de profondeur de la rivière est limitée aux petits chargements de la batellerie locale, et au transport des « denrées quotidiennes » (céréales, marchandises agricoles), matériaux de construction, voire quelques produits industriels vers la fin du XIXe siècle.

Illustration : Le Moulin de Joué au début du XXe siècle.
Archives de Rennes, 44 Z, don Glorot.

Le Moulin de Joué

D’existence ancienne, le Moulin de Joué, situé sur la rive droite du fleuve, est une ancienne dépendance de l'abbaye Saint-Georges, « cédé à tout jamais » au seigneur de Cucé, à la fin du XVIe siècle, avec ses dépendances et ses droits de bateau et de pêche. La cohabitation entre les activités du moulin et les usagers de la Vilaine et de ses berges, à travers l'utilisation de l'écluse n'a pas toujours été évidente, notamment aux XVIIIe et XIXe siècles. Les intérêts divergent entre lutter contre les inondations et disposer d'un débit régulier pour les meuniers, mener les travaux nécessaires à l'entretien des barrages, batardeaux, déversoir du moulin et répondre aux exigences du transport fluvial. En 1890, une minoterie est construite sur le site du moulin qui devient, en 1950, la plus importante minoterie de Bretagne. Son propriétaire, M. Prodhomme, souhaite que les voies routières et ferrées desservent son exploitation, le chemin de fer et le transport routier ayant définitivement pris le pas sur le transport fluvial. En 1923, des industriels de Baud-Chardonnet souhaitent, quant à eux, le remplacement de l'écluse de Joué, aux aménagements trop anciens, pour améliorer et intensifier la navigation fluviale sur la Vilaine et permettre le transport de produits industriels à plus gros tonnage. Les projets de déviation de la Vilaine et d'installation du parc des expositions Plaine de Baud, la construction de la pénétrante Est (actuelle partie de l'axe Est-Ouest) et de l'avenue François-Château, inscrits dans le plan d'urbanisme de 1962, marquent la fin du Moulin de Joué. Après plusieurs années d'intenses négociations, la Ville rachète l'ensemble à M. Prodhomme pour construire à la place le centre de secours des sapeurs-pompiers.