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== Biographie de Pauline Kergomard, inspectrice Générale des Écoles Maternelles<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
== Biographie de Pauline Kergomard, inspectrice Générale des Écoles Maternelles<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
 
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Marie, Pauline, Jeanne Reclus est née le 24 avril 1838, à Bordeaux (33), de Jeanne Pauline Philippine Ducos et de Jean Reclus inspecteur des écoles primaires du département de la Gironde. Benjamine d'une famille de sept enfants, elle est élevée de façon rigoureuse par son père. Elle n'a que 10 ans lorsque sa mère décède. Son père se remarie, mais les relations entre Pauline et sa belle-mère ne sont pas bonnes, elle est donc envoyée de l'âge de 13 à 15 ans chez un oncle pasteur dont la femme, qui, malgré ses onze enfants, tient une pension où elle enseigne également à Orthez va beaucoup l'influencer.
Marie, Pauline, Jeanne Reclus est née le 24 avril 1838, à Bordeaux (33),''' de Jeanne Pauline Philippine Ducos et de Jean Reclus inspecteur des écoles primaires du département de la Gironde. Benjamine d'une famille de sept enfants, elle est élevée de façon rigoureuse par son père. Elle n'a que 10 ans lorsque sa mère décède. Son père se remarie, mais les relations entre Pauline et sa belle-mère ne sont pas bonnes, elle est donc envoyée de l'âge de 13 à 15 ans chez un oncle pasteur dont la femme, qui, malgré ses onze enfants, tient une pension où elle enseigne également à Orthez va beaucoup l'influencer.


De retour à Bordeaux, elle entre dans une école privée qui devient, en 1860, le Cours Normal d'Institutrices de la Gironde. Elle passe son brevet de capacité et devient institutrice à 18 ans. Elle vit ensuite difficilement de cours et d'articles.
De retour à Bordeaux, elle entre dans une école privée qui devient, en 1860, le Cours Normal d'Institutrices de la Gironde. Elle passe son brevet de capacité et devient institutrice à 18 ans. Elle vit ensuite difficilement de cours et d'articles.
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Inspirée par Marie-Pape Carpantier<ref>[[place Marie Pape-Carpantier]]</ref>, Pauline Kergomard est à l'origine de la transformation des salles d'asile, établissements à vocation essentiellement sociale, en écoles maternelles, formant la base du système scolaire. Elle voudrait d'abord en faire des lieux laïques. Elle introduit le jeu, qu'elle considère comme pédagogique, et les activités artistiques et sportives. Elle prône une initiation et non une instruction à la lecture, à l'écriture et au calcul, avant 5 ans.
Inspirée par Marie-Pape Carpantier<ref>[[place Marie Pape-Carpantier]]</ref>, Pauline Kergomard est à l'origine de la transformation des salles d'asile, établissements à vocation essentiellement sociale, en écoles maternelles, formant la base du système scolaire. Elle voudrait d'abord en faire des lieux laïques. Elle introduit le jeu, qu'elle considère comme pédagogique, et les activités artistiques et sportives. Elle prône une initiation et non une instruction à la lecture, à l'écriture et au calcul, avant 5 ans.


Grâce à l'appui de Ferdinand Buisson, elle devient en 1879 déléguée générale à l'inspection des salles d'asile. Elle décide donc d'apporter beaucoup de changements, elle considère que le terme "asile" est discriminant, car il laisse penser à un lieu de charité plutôt qu'à un lieu d'accueil pour enfants. Les familles aisées s'éloignent de ces lieux et ne favorisent pas alors dit-elle,  "la fusion des différentes classes de la société", "Comment apprendre à vivre ensemble quand on ne se rencontre jamais, quand on ne partage jamais aucun espace". En 1881, le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, Jules Ferry<ref>[[avenue Jules Ferry]]</ref>, la nomme inspectrice générale des écoles maternelles, poste qu'elle occupe jusqu'en 1917. Elle fait acter par les programmes que le jeu est le premier travail du jeune enfant et réclame un mobilier adapté à leur taille, précédant Maria Montessori<ref>{{w|Maria Montessori}}</ref>.
Grâce à l'appui de Ferdinand Buisson, elle devient en 1879 déléguée générale à l'inspection des salles d'asile. Elle décide donc d'apporter beaucoup de changements, elle considère que le terme "asile" est discriminant, car il laisse penser à un lieu de charité plutôt qu'à un lieu d'accueil pour enfants. Les familles aisées s'éloignent de ces lieux et ne favorisent pas alors dit-elle,  "la fusion des différentes classes de la société", "Comment apprendre à vivre ensemble quand on ne se rencontre jamais, quand on ne partage jamais aucun espace". En 1881, le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, Jules Ferry<ref>[[avenue Jules Ferry]]</ref>, la nomme '''inspectrice générale des écoles maternelles, poste qu'elle occupe jusqu'en 1917'''. Elle fait acter par les programmes que le jeu est le premier travail du jeune enfant et réclame un mobilier adapté à leur taille, précédant Maria Montessori<ref>{{w|Maria Montessori}}</ref>.


Elle mène une activité professionnelle d'une intensité tout-à-fait extraordinaire : inspections dans toute la France ; conférences; rapports avec les pouvoirs publics, régionaux ou nationaux, elle rencontre Maire, Inspecteur primaire, sous-préfet, député et conseiller général. Elle prend des initiatives diverses contre la misère des enfants et pour la promotion des femmes. Républicaine convaincue, elle n'en est pas moins critique à l'égard de certains hommes politiques, critiquant dans sa correspondance Gabriel Compayré, Aristide Briand<ref>[[avenue Aristide Briand]]</ref> ou encore Gaston Doumergue. Pauline Kergomard a beaucoup souhaité faire adhérer à son projet, mais n'y a pas toujours mis les formes, accusant "de crime contre l'enfance", les maîtresses qui continuaient à apprendre à lire et à écrire à des enfants qui ne savent même pas parler. A une époque où les maladies infectieuses font des ravages et que la mortalité infantile est importante, elle prouve l'importance de l'hygiène et de la propreté.
Elle mène une activité professionnelle d'une intensité tout-à-fait extraordinaire : inspections dans toute la France ; conférences; rapports avec les pouvoirs publics, régionaux ou nationaux, elle rencontre Maire, Inspecteur primaire, sous-préfet, député et conseiller général. Elle prend des initiatives diverses contre la misère des enfants et pour la promotion des femmes. Républicaine convaincue, elle n'en est pas moins critique à l'égard de certains hommes politiques, critiquant dans sa correspondance Gabriel Compayré, Aristide Briand<ref>[[avenue Aristide Briand]]</ref> ou encore Gaston Doumergue. Pauline Kergomard a beaucoup souhaité faire adhérer à son projet, mais n'y a pas toujours mis les formes, accusant "de crime contre l'enfance", les maîtresses qui continuaient à apprendre à lire et à écrire à des enfants qui ne savent même pas parler. A une époque où les maladies infectieuses font des ravages et que la mortalité infantile est importante, elle prouve l'importance de l'hygiène et de la propreté.
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Elle va créer "le Sauvetage de l'enfance" et participer à l'activité féministe de son époque. Elle milite pour l'augmentation des inspectrices et participe au Conseil National des Femmes fondé en 1901, année où elle devient veuve. Elle milite également pour la société contre la mendicité des enfants.
Elle va créer "le Sauvetage de l'enfance" et participer à l'activité féministe de son époque. Elle milite pour l'augmentation des inspectrices et participe au Conseil National des Femmes fondé en 1901, année où elle devient veuve. Elle milite également pour la société contre la mendicité des enfants.


'''En juillet 1890, elle est nommée Officier de l'Instruction Publique et en décembre 1895, elle est la troisième femme à être décorée de la Légion d'honneur.
'''En juillet 1890, elle est nommée '''Officier de l'Instruction Publique et en décembre 1895''', elle est la '''troisième femme à être décorée de la Légion d'honneur.'''
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Elle crée une association de protection des enfants maltraités ou abandonnés et va tenter de créer une Université Populaire qui pour des raisons politiques va sombrer quelques années plus tard. Durant la première guerre mondiale elle va soutenir les femmes dont les maris sont partis à la guerre, mais elle va également organiser des cours pour des jeunes qui ne peuvent travailler à cause de la fermeture des usines.
Elle crée une association de protection des enfants maltraités ou abandonnés et va tenter de créer une Université Populaire qui pour des raisons politiques va sombrer quelques années plus tard. Durant la première guerre mondiale elle va soutenir les femmes dont les maris sont partis à la guerre, mais elle va également organiser des cours pour des jeunes qui ne peuvent travailler à cause de la fermeture des usines.
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'''Atteinte par une maladie cérébrale, en 1918, elle doit quitter Paris pour Lyon. Pauline Kergomard décède à Saint-Maurice (Val-de-Marne), le 13 février 1925.''' Elle est l'auteure de nombreux ouvrages sur l'enfance.
'''Atteinte par une maladie cérébrale, en 1918, elle doit quitter Paris pour Lyon. Pauline Kergomard décède à Saint-Maurice (Val-de-Marne), le 13 février 1925.''' Elle est l'auteure de nombreux ouvrages sur l'enfance.
==Liens internes==  
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* [[Louise Bodin]]
* [[Louise Bodin]]
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