« Coût de la vie à Rennes au 18e siècle » : différence entre les versions

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==Loisirs==
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* En [[1774]], les inquiétudes d'une femme concernant les dépenses de son mari donnent une idée des mises aux rares jeux populaires, ici chez François Baconnais, 54 ans, ''tenant billard et jeu de boules près le bas des [[place des Lices|Lices]]'' : Jean Baptiste Martin, 52 ans, ingénieur, rue Nantaise, dépose ''avoir fait plusieurs parties de boule chez Baconnais, rue des Lices, avec le Sr. Amiral, qu'ils jouaient douze sols par partie... qu'il l'a vu egalement jouer au billard douze sols, quelquefois vingt quatre sols et jusqu'à trente par partie...''. D'autres témoins parlent de ''parties intéressantes'', déplorant leur absence vue la modicité des mises, parlant même de mises de six sols. Bien entendu, ces mises dépendaient de la fortune des joueurs, sans limite donc de montant en dépit d'interdictions<ref>Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 496.</ref>.
* En [[1774]], les inquiétudes d'une femme concernant les dépenses de son mari donnent une idée des mises aux rares jeux populaires, ici chez François Baconnais, 54 ans, ''tenant billard et jeu de boules près le bas des [[place des Lices|Lices]]'' : Jean Baptiste Martin, 52 ans, ingénieur, rue Nantaise, dépose ''avoir fait plusieurs parties de boule chez Baconnais, rue des Lices, avec le Sr. Amiral, qu'ils jouaient douze sols par partie... qu'il l'a vu egalement jouer au billard douze sols, quelquefois vingt quatre sols et jusqu'à trente par partie...''. D'autres témoins parlent de ''parties intéressantes'', déplorant leur absence vue la modicité des mises, parlant même de mises de six sols. Bien entendu, ces mises dépendaient de la fortune des joueurs, sans limite donc de montant en dépit d'interdictions<ref>Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 496.</ref>.
* En [[1756]], Jean Bertier, mari de Michelle Gicquel, rue de la Perrière du bourg Levêque, est tué à [[Vezin-le-Coquet|Vezin]] dans le conflit l'opposant à François Letort, mari d'Helene Bohuon, cabaretier à la Cochardière. La semaine précédant le dimanche d'avant, l'inculpé avait fortement pressé la victime de venir ''jouer des hautbois ou vezes chez luy le dimanche quinze aoust dernier à cause d'une foullerie qu'il avait dans son aire, et un reste de cydre qu'il voullait vendre et debitter bien vite''. Ayant touché 20 sols d'avance, soit la moitié, Jean Bertier "oublie" un des cornets de ses haubois, n'ayant pas l'intention de jouer ''comme c'etait une grande feste''. En périphérie de ce crime, l'homme engagé comme aide de justice, pour la vente des meubles de l'accusé, touche deux livres par jour<ref>Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 1223.</ref>.


==Salaires==
==Salaires==

Version du 30 octobre 2017 à 22:46

Cet article donne quelques échantillons de dépenses, plus ou moins habituelles, permettant d'apprécier le coût de la vie pour un Rennais avant la Révolution.

  • En 1751, un litige devant le présidial de Rennes est l'occasion pour un habitant de dire en parlant de Jean Larcheveque, fermier à la métairie du Petit Cordel : Il doit à ce dernier six sols pour deux bouteilles de cidre qu'il a bu chez lui.[1].

Loisirs

  • En 1774, les inquiétudes d'une femme concernant les dépenses de son mari donnent une idée des mises aux rares jeux populaires, ici chez François Baconnais, 54 ans, tenant billard et jeu de boules près le bas des Lices : Jean Baptiste Martin, 52 ans, ingénieur, rue Nantaise, dépose avoir fait plusieurs parties de boule chez Baconnais, rue des Lices, avec le Sr. Amiral, qu'ils jouaient douze sols par partie... qu'il l'a vu egalement jouer au billard douze sols, quelquefois vingt quatre sols et jusqu'à trente par partie.... D'autres témoins parlent de parties intéressantes, déplorant leur absence vue la modicité des mises, parlant même de mises de six sols. Bien entendu, ces mises dépendaient de la fortune des joueurs, sans limite donc de montant en dépit d'interdictions[2].
  • En 1756, Jean Bertier, mari de Michelle Gicquel, rue de la Perrière du bourg Levêque, est tué à Vezin dans le conflit l'opposant à François Letort, mari d'Helene Bohuon, cabaretier à la Cochardière. La semaine précédant le dimanche d'avant, l'inculpé avait fortement pressé la victime de venir jouer des hautbois ou vezes chez luy le dimanche quinze aoust dernier à cause d'une foullerie qu'il avait dans son aire, et un reste de cydre qu'il voullait vendre et debitter bien vite. Ayant touché 20 sols d'avance, soit la moitié, Jean Bertier "oublie" un des cornets de ses haubois, n'ayant pas l'intention de jouer comme c'etait une grande feste. En périphérie de ce crime, l'homme engagé comme aide de justice, pour la vente des meubles de l'accusé, touche deux livres par jour[3].

Salaires

Le salaire d'un homme qualifié (maître) est ordinairement d'une livre par jour, le double de celui qui travaille surtout de sa force et habileté naturelles (manoeuvre, journalier).

  • En 1766, des travaux sur une maison de Rennes sont rétribués ainsi : quatre journées de maître charpentier et compagnon à raison de 20 sols par jour chacun, 18 sols pour le couvreur (18 journées)[4].
  • En mai 1755, le meurtre d'Ollivier Desloges, journalier, est l'occasion de propos sur l'emploi local : Nous sommes bien sots de rester ici [une ferme] à gagner quatre f[outus] sols par jour. Il nous faut plustôt aller travailler à la mine, ou bien chez Monsieur de la Chalotais, nous gagnerons bien davantage ! ; mine où ils pourraient gagner 20 sols selon l'allégation rapportée par un des témoins[5].

Marchandages

  • En mai 1726, le ton monte au Champ Jacquet et Jacquette Lancelot, femme d'un maréchal, en vient à frapper Jeanne Regnault, 70 ans, veuve de Julien Legault (tonnelier), marchande d'oeufs, près de la barrière du pont Saint-Martin, l'une demandant 3 sols 6 deniers à l'inculpée (par le présidial de Rennes) qui ne voulait payer que 3 sols 3 deniers bien qu'ayant choisi les oeufs les plus beaux parmi les 36 douzaines que la victime proposait à la vente[6].

Situations particulières

  • En 1725, Jeanne Auffray, 33 ans, femme de Julien Robert, journalière, à Melesse, se voit incarcérée comme inculpée de vols dans cette paroisse, par le présidial. Le procureur du roi est contraint de demander que l'économe de l'hôpital Saint Yves décharge la mère du soin de Mathurin, son enfant qu'elle allaite, sachant que la retribution de trois sols que lad. Auffray a par chaque jour ne suffit pas pour sa nourriture et celle de son enfant ; le lieu même de la prison, qui est destiné pour la detention des femmes, est fort obscur et malsain, cet enfant est en peril de perdre la vie. Elle est renvoyée hors procès en juillet 1726.[7].
  • En octobre 1754, dans un billet laissé par la mère de l'enfant trouvé mort au bas de l'église Saint Sauveur, actuellement sur la table où on coupe le pain béni, elle indique qu'elle n'avait pas les moyens de donner cent sols au porte-corps et que l'enfant a été baptisé à la maison seulement étant mort comme prématuré[8].

Notes et références

  1. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 472.
  2. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 496.
  3. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 1223.
  4. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 487.
  5. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 1223.
  6. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 1043.
  7. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 1221.
  8. Source : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine. 2B 1046.