« Chronique vezinoise sous l'occupation n°13 » : différence entre les versions

aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 11 : Ligne 11 :




'''''Avion anglais touché par la DCA'''''


Un avion, un bombardier anglais, est touché par la DCA. Il tourne au-dessus du village. L’équipage a sauté en parachute. Certains aviateurs ont été récupérés et faits prisonniers par les Allemands. Un side-car passe dans le bourg, il transporte à son bord un des aviateurs. Lorsque celui-ci croise  des villageois curieux qui le regardent passer, l’Anglais leur adresse un petit signe d'amitié. Il semble blessé.


Un avion, un bombardier anglais, est touché par la DCA. Il tourne au-dessus du village. L’équipage a sauté en parachute. Certains aviateurs ont été récupérés et faits prisonniers par les Allemands. Un side-car passe dans le bourg, il transporte à son bord un des aviateurs. Lorsque celui-ci croise  des villageois curieux qui le regardent passer, l’Anglais leur adresse un petit signe d'amitié. Il semble blessé.
'''''Police allemande à la recherche de parachutistes anglais.'''''


A une autre date ''guère plus datée que la précédente''… les Allemands recherchent des parachutistes anglais ''(dans l'esprit des gens, les parachutistes ne peuvent être qu’Anglais.).''  
A une autre date ''guère plus datée que la précédente''… les Allemands recherchent des parachutistes anglais ''(dans l'esprit des gens, les parachutistes ne peuvent être qu’Anglais.).''  
Des Allemands procèdent à des inspections dans le bourg, ils questionnent les habitants. Ils entrent dans le café Touffet pour interroger les consommateurs présents ainsi que la propriétaire. Madame Touffet est une personne âgée qui ignore la signification du mot ''parachutiste''. Croyant  avoir à subir un contrôle pour combattre le marché noir, elle ouvre les deux battants de son armoire à étagères, pleine de linge bien rangé et déclare de bonne foi ''«  regardez sur ces étagères vous ne trouverez pas de parachutistes. »''  
Des Allemands procèdent à des inspections dans le bourg, ils questionnent les habitants. Ils entrent dans le café Touffet pour interroger les consommateurs présents ainsi que la propriétaire. Madame Touffet est une personne âgée qui ignore la signification du mot ''parachutiste''. Croyant  avoir à subir un contrôle pour combattre le marché noir, elle ouvre les deux battants de son armoire à étagères, pleine de linge bien rangé et déclare de bonne foi ''«  regardez sur ces étagères vous ne trouverez pas de parachutistes. »''  
L'histoire ne précise pas la réaction des Allemands. Ont-ils songé un instant que cette brave dame se payait leur tête ? Non, personne ne le pense, ils auront bien observé madame Touffet, il y a des attitudes qui ne mentent pas.
L'histoire ne précise pas la réaction des Allemands. Ont-ils songé un instant que cette brave dame se payait leur tête ? Non, personne ne le pense, ils auront bien observé madame Touffet, il y a des attitudes qui ne mentent pas.
'''''Promenade de séminaristes en herbe'''''


Ma fenêtre qui donne sur la rue principale, laquelle est presque un passage obligé, offre souvent du spectacle. Chaque jeudi, s’il fait beau temps, jour de promenade, je vois passer, deux par deux, les petits devant, les grands derrière, tout un groupe de séminaristes. Ils sont vêtus d’une soutane noire, la tête couverte d'un chapeau à large bord ''idèmement'' noir, le missel à la main. Comme il s'agit pour la plus part de jeunes et très jeunes, il y a du chahut en tête des rangs, des rires et parfois des éclats de voix. Cet évènement est pour moi une énigme. ''Comment se fait-il qu'il y ait des curés si petits qui jouent comme des enfants.''  
Ma fenêtre qui donne sur la rue principale, laquelle est presque un passage obligé, offre souvent du spectacle. Chaque jeudi, s’il fait beau temps, jour de promenade, je vois passer, deux par deux, les petits devant, les grands derrière, tout un groupe de séminaristes. Ils sont vêtus d’une soutane noire, la tête couverte d'un chapeau à large bord ''idèmement'' noir, le missel à la main. Comme il s'agit pour la plus part de jeunes et très jeunes, il y a du chahut en tête des rangs, des rires et parfois des éclats de voix. Cet évènement est pour moi une énigme. ''Comment se fait-il qu'il y ait des curés si petits qui jouent comme des enfants.''  
Je n'ai pas pensé questionner ma mère à ce sujet. Ma mère a pourtant réponse à tout. Par exemple quand je lui dis,  entre les repas, '' « maman j’ai faim !'' », elle me répond du tac au tac ''« Mange ta main et garde l'autre pour demain. »''
Je n'ai pas pensé questionner ma mère à ce sujet. Ma mère a pourtant réponse à tout. Par exemple quand je lui dis,  entre les repas, '' « maman j’ai faim !'' », elle me répond du tac au tac ''« Mange ta main et garde l'autre pour demain. »''


Un autre spectacle vu de ma fenêtre, cette vieille femme, habillée de hardes, elle paraît malpropre. Elle se déplace avec une chaise sur laquelle elle pose un genou recouvert d’un chiffon. Elle avance en se servant de la chaise comme d’une béquille. Elle arrive du bas du bourg et remonte bien lentement toute la rue qui est bien longue. Le déplacement est laborieux. Où va-t-elle, d’où vient-elle. Encore un évènement inexpliqué.
'''''Insolite handicapée'''''
 
Un autre spectacle vu de ma fenêtre, cette vieille femme, habillée de hardes, elle paraît malpropre. Elle se déplace avec une chaise sur laquelle elle pose un genou recouvert d’un chiffon. Elle avance en se servant de la chaise comme d’une béquille. Elle arrive du bas du bourg et remonte bien lentement toute la rue qui est bien longue. Le déplacement est laborieux. Où va-t-elle, d’où vient-elle. Encore un événement inexpliqué.


'''''Les réquisitions de l'occupant'''''


Le passage, dans notre rue, de convois de véhicules allemands de toutes sortes est assez fréquent. Certains s'arrêtent pour la nuit dans le village et des officiers exigent parfois d’être logés chez l'habitant.  
Le passage, dans notre rue, de convois de véhicules allemands de toutes sortes est assez fréquent. Certains s'arrêtent pour la nuit dans le village et des officiers exigent parfois d’être logés chez l'habitant.  
Ligne 39 : Ligne 46 :
Devant le portail de l’école, c’est la fin de la journée, tout est calme, il me faut rentrer à la maison. Une voiture légère allemande est stationnée devant chez Letort. Ses propriétaires consomment au café de la maréchalerie. La porte du café s’ouvre brusquement, deux soldats en sortent. Ils sont coiffés de casquette et leur uniforme est de couleur vert de gris. Ils ont dégainé leur pistolet et se poursuivent à tour de rôle en criant comme des gamins. Ils se dirigent vers l’atelier des machines agricoles et commencent à tirer vers l’intérieur. Après chaque coup de pistolet tiré, ils s’exclament. Peut-être s’amusent-ils, me dis-je pour me rassurer, c’est encore une affaire à éclaircir ! Je rentre à la maison.
Devant le portail de l’école, c’est la fin de la journée, tout est calme, il me faut rentrer à la maison. Une voiture légère allemande est stationnée devant chez Letort. Ses propriétaires consomment au café de la maréchalerie. La porte du café s’ouvre brusquement, deux soldats en sortent. Ils sont coiffés de casquette et leur uniforme est de couleur vert de gris. Ils ont dégainé leur pistolet et se poursuivent à tour de rôle en criant comme des gamins. Ils se dirigent vers l’atelier des machines agricoles et commencent à tirer vers l’intérieur. Après chaque coup de pistolet tiré, ils s’exclament. Peut-être s’amusent-ils, me dis-je pour me rassurer, c’est encore une affaire à éclaircir ! Je rentre à la maison.


 
'''''L'espoir'''''


Les Allemands sont-ils partis ?… Pas sûr !… Les Américains ne sont pas encore arrivés, c’est certain!… Mais que font-ils ?  
Les Allemands sont-ils partis ?… Pas sûr !… Les Américains ne sont pas encore arrivés, c’est certain!… Mais que font-ils ?  
Ligne 51 : Ligne 58 :


Le père Letort prend le combiné du téléphone....Je suis à côté du téléphone, bien entendu ! Il tourne la manivelle.'' Allô, dit-il. Alors ! Ah oui…  sont-ils partis?… Comment? …'''.Oui, ils sont partis''' !'' crie t-il à tous. Joie soudaine, allégresse.  
Le père Letort prend le combiné du téléphone....Je suis à côté du téléphone, bien entendu ! Il tourne la manivelle.'' Allô, dit-il. Alors ! Ah oui…  sont-ils partis?… Comment? …'''.Oui, ils sont partis''' !'' crie t-il à tous. Joie soudaine, allégresse.  
'''''La Marseillaise est chantée devant l'école'''''


Sans perdre de temps, monsieur Guérin réunit les enfants présents, pourtant sensés être en grandes vacances, pour chanter haut et clair, une libre Marseillaise. J’étais resté près du téléphone, la bonne, Angèle, alors m’expédie vivement vers le groupe  de l’autre côté de la rue.''« Va chanter avec eux »'' me dit-elle. Adultes et enfants, tous ensemble, entonnent une vibrante Marseillaise, parait-il émouvante.
Sans perdre de temps, monsieur Guérin réunit les enfants présents, pourtant sensés être en grandes vacances, pour chanter haut et clair, une libre Marseillaise. J’étais resté près du téléphone, la bonne, Angèle, alors m’expédie vivement vers le groupe  de l’autre côté de la rue.''« Va chanter avec eux »'' me dit-elle. Adultes et enfants, tous ensemble, entonnent une vibrante Marseillaise, parait-il émouvante.
'''''Tous aux dépôts allemands'''''


Persuadé que l’occupant a fui, c’est maintenant une course presque effrénée pour tous, mais surtout pour les jeunes, vers un lieu de stockage allemand resté paraît-il intact dans le bois de ''la Glestière''.  Quels trésors va t’on y découvrir ?
Persuadé que l’occupant a fui, c’est maintenant une course presque effrénée pour tous, mais surtout pour les jeunes, vers un lieu de stockage allemand resté paraît-il intact dans le bois de ''la Glestière''.  Quels trésors va t’on y découvrir ?
Ligne 65 : Ligne 76 :
Les rubans servent à localiser, sur le front, un chemin ouvert à travers un champ de mines et les fanions à indiquer les mines découvertes encore en place.  
Les rubans servent à localiser, sur le front, un chemin ouvert à travers un champ de mines et les fanions à indiquer les mines découvertes encore en place.  
Je suis  vraiment déçu de mes trouvailles. J’imaginais découvrir un plus beau et grand trésor. J'emporte des rouleaux de ruban qui ne profiteront qu'aux filles. Le lendemain elles ont toutes des rubans jaunes dans les cheveux. Jeanine et Gaby Trincar ne sont pas en reste. Ah! les filles, elles en ont été si longtemps privées de jolis rubans.  
Je suis  vraiment déçu de mes trouvailles. J’imaginais découvrir un plus beau et grand trésor. J'emporte des rouleaux de ruban qui ne profiteront qu'aux filles. Le lendemain elles ont toutes des rubans jaunes dans les cheveux. Jeanine et Gaby Trincar ne sont pas en reste. Ah! les filles, elles en ont été si longtemps privées de jolis rubans.  
'''''Panique! L'Allemand revient'''''


Sur la route au moment de notre retour de ''la Gléstière'' après avoir récupéré ce qui pouvait être pris dans ce qui restait des stocks abandonnés par les Allemands, il y eut tout à coup un vent de panique, quelqu'un a crié « Les Allemands reviennent ! ».  
Sur la route au moment de notre retour de ''la Gléstière'' après avoir récupéré ce qui pouvait être pris dans ce qui restait des stocks abandonnés par les Allemands, il y eut tout à coup un vent de panique, quelqu'un a crié « Les Allemands reviennent ! ».  
797

modifications