« Carrier à Rennes » : différence entre les versions

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Carrier, faute de temps peut-être, ne semble pas avoir fait fonctionner, à Rennes, la guillotine mais il envoie à Paris des prisonniers contre-révolutionnaires, complices de La Rouërie destinés au tribunal révolutionnaire où les risques de condamnation à mort sont majeurs. Il prend un arrêté de séquestre des biens de quinze Girondins absents, jusqu'à ce qu'ils se constituent prisonniers (dont [[Jean-Denis Lanjuinais]], [[Le Graverend]],[[ Le Chapelier]]. Tous se rendent, sauf trois. Devant eux, dans la grande salle du Palais, Carrier énumère leurs "crimes" en présence du peuple de Rennes qu'il dit approbateur.
Carrier, faute de temps peut-être, ne semble pas avoir fait fonctionner, à Rennes, la guillotine mais il envoie à Paris des prisonniers contre-révolutionnaires, complices de La Rouërie destinés au tribunal révolutionnaire où les risques de condamnation à mort sont majeurs. Il prend un arrêté de séquestre des biens de quinze Girondins absents, jusqu'à ce qu'ils se constituent prisonniers (dont [[Jean-Denis Lanjuinais]], [[Le Graverend]],[[ Le Chapelier]]. Tous se rendent, sauf trois. Devant eux, dans la grande salle du Palais, Carrier énumère leurs "crimes" en présence du peuple de Rennes qu'il dit approbateur.


== Carrier vante son action à Rennes==
== Carrier vante son action à Rennes et tente de la poursuivre==


Carrier a quitté Rennes le 5 ou 6 octobre pour Nantes. Dans la première lettre qu'il écrivit de Nantes il assure '':"Nous avons eu à Rennes nos collègues Jeanbon Saint-André et Prieur de la Marne qui ont été contents de l'énergie républicaine qui se développe à Rennes.... Le mouvement heureux et rapide que nous y avons imprimé se propage dans toute la Bretagne."'' d'où il fait rapport  à la Convention de son action à Rennes. Après avoir dit avoir trouvé le peuple de Rennes très patriote, il vante la société populaire mais indique que " Le fédéralisme apparut dans toute sa nudité, les autorités constituées furent renouvelées, le peuple applaudit à mon courage(...) Les administrations fédéralistes avaient pris cent mille livres dans les caisses publiques, je les forçai de se soumettre à les reverser dans les caisses de la nation.(...) Je reçus une nouvelle mission qui m'appelait à Nantes. Je quittai aussitôt Rennes, laissant après moi les regrets les plus honorables. J'emportai la douce jouissance d'avoir mis cette commune à toute la hauteur de la Révolution.(...) Nous avons destitué tout ce qu'il y avait à Rennes royalistes, feuillants, aristocrates, fédéralistes et modérés en place. Nous avons confié les places à des patriotes éprouvés.
Carrier a quitté Rennes le 5 ou 6 octobre pour Nantes. Dans la première lettre qu'il écrivit de Nantes il assure '':"Nous avons eu à Rennes nos collègues Jeanbon Saint-André et Prieur de la Marne qui ont été contents de l'énergie républicaine qui se développe à Rennes.... Le mouvement heureux et rapide que nous y avons imprimé se propage dans toute la Bretagne."'' d'où il fait rapport  à la Convention de son action à Rennes. Après avoir dit avoir trouvé le peuple de Rennes très patriote, il vante la société populaire mais indique que " Le fédéralisme apparut dans toute sa nudité, les autorités constituées furent renouvelées, le peuple applaudit à mon courage(...) Les administrations fédéralistes avaient pris cent mille livres dans les caisses publiques, je les forçai de se soumettre à les reverser dans les caisses de la nation.(...) Je reçus une nouvelle mission qui m'appelait à Nantes. Je quittai aussitôt Rennes, laissant après moi les regrets les plus honorables. J'emportai la douce jouissance d'avoir mis cette commune à toute la hauteur de la Révolution.(...) Nous avons destitué tout ce qu'il y avait à Rennes royalistes, feuillants, aristocrates, fédéralistes et modérés en place. Nous avons confié les places à des patriotes éprouvés.


Tel ne fut pas l'avis de son successeur, Esnue-Lavallée, qui, trouvant Pocholle,resté seul,trop libéral car il avait remis beaucoup de gens en liberté, écrivit le 1er janvier 1794 : "''L'esprit public à Rennes est à la glace, les patriotes et surtout les républicains y sont en petit nombre... Rennes que j'avais élevée à toute la hauteur de la Révolution est dans un état de modérantisme le plus déplorable''"  Trois membres du comité de surveillance envoyèrent une adresse à la Convention dénonçant le retour du fédéralisme, du fanatisme et de l'égoïsme de leurs concitoyens indifférents. " ''Voilà les ennemis que Carrier a eu à combattre, il les a frappés de sa massue populaire... Les fédéralistes se cachèrent, les royalistes singèrent le patriotisme, tous ces êtres malfaisants devinrent tout à coup républicains... Tout trembla devant Carrier qui fit incarcérer les coupables et vengea les sans-culottes des outrages qui leur avaient été faits''". Et ils déplorent, qu'après le départ de Carrier, tous ces ennemis relevèrent la tête (... du moins ceux qui ne l'avaient pas perdue !). De Nantes, il garda un oeil sur Rennes et tenta d'y garder la main, en ordonnant, le 12 décembre, la consignation chez lui de Blin le jeune ( il n'avait pas digéré son reproche d'aller par la ville avec bas de soie et escarpins, alors qu'on prenait leurs chaussures à des citoyens pour en munir des soldats )<ref> ''Rennes moderne''  par A. Marteville, t.3 </ref> et la réincarcération de vingt-sept citoyens, ce qui fut fait, mais les autorités rennaises renâclèrent à son ordre de les expédier à Nantes, et on imagine le sort qu'il leur réservait.
Tel ne fut pas l'avis de son successeur, Esnue-Lavallée, qui, trouvant Pocholle,resté seul,trop libéral car il avait remis beaucoup de gens en liberté, écrivit le 1er janvier 1794 : "''L'esprit public à Rennes est à la glace, les patriotes et surtout les républicains y sont en petit nombre... Rennes que j'avais élevée à toute la hauteur de la Révolution est dans un état de modérantisme le plus déplorable''"  Trois membres du comité de surveillance envoyèrent une adresse à la Convention dénonçant le retour du fédéralisme, du fanatisme et de l'égoïsme de leurs concitoyens indifférents. " ''Voilà les ennemis que Carrier a eu à combattre, il les a frappés de sa massue populaire... Les fédéralistes se cachèrent, les royalistes singèrent le patriotisme, tous ces êtres malfaisants devinrent tout à coup républicains... Tout trembla devant Carrier qui fit incarcérer les coupables et vengea les sans-culottes des outrages qui leur avaient été faits''". Et ils déplorent, qu'après le départ de Carrier, tous ces ennemis relevèrent la tête (... du moins ceux qui ne l'avaient pas perdue !). De Nantes, il garda un oeil sur Rennes et tenta d'y garder la main, en ordonnant, le 12 décembre, la consignation chez lui de Blin le jeune ( il n'avait pas digéré son reproche d'aller par la ville avec bas de soie et escarpins, alors qu'on prenait leurs chaussures à des citoyens pour en munir des soldats )<ref> ''Rennes moderne''  par A. Marteville, t.3 </ref>. Il ordonna aussi la réincarcération de vingt-sept citoyens qu'il considérait fédéralistes ou contre-révolutionnaires, par le nouveau comité de surveillance qu'il avait composé d'anciens membres des comités précédents, ce qui fut fait, mais Carrier avait oublié qu'il y avait à Rennes un autre représentant du peuple, Esnue-Lavallée, qui manifesta son autorité en ne les expédiant pas à Nantes, où l'on imagine le sort que Carrier leur réservait.


Après ses exploits à Nantes, Carrier se heurta à [[Jean François Boursault]] ( '''*''' ) et monta sur l'échafaud à Paris, le 16 décembre 1794, suivant de peu  dans la mort ses nombreuses victimes.<ref> ''Terreur et terroristes à Rennes. 1792-1795'' par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé. Joseph Floch, éditeur. Mayenne, 1974</ref>
Après ses exploits à Nantes, Carrier se heurta à [[Jean François Boursault]] ( '''*''' ) et monta sur l'échafaud à Paris, le 16 décembre 1794, suivant de peu  dans la mort ses nombreuses victimes.<ref> ''Terreur et terroristes à Rennes. 1792-1795'' par B.-A. Pocquet du Haut-Jussé. Joseph Floch, éditeur. Mayenne, 1974</ref>




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