« Bombardement de Bruz du 8 mai 1944 » : différence entre les versions

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Le docteur [[René Patay|Patay]] entend, de Rennes, deux violents bombardements successifs et pense d'abord à un bombardement sur l'aérodrome. Le Secours national intervient aussitôt. Il y a des scènes atroces : " Chez nos amis Rivière, le fils, qui vient de faire sa communion, est pris dans un enchevêtrement de poutres et ne peut être dégagé. Il brûle sous les yeux de ses parents qui, à genoux, récitent avec lui des prières." Des familles entières sont décimées, telle celle du Dr Joly, sauf son fils et son gendre, médecins qui sont à Rennes au chevet de clients opérés.<ref>''Histoire d'un Français moyen'' par [[René Patay]] - 1974</ref>." Une ambulance part de la caserne du [[palais Saint-Georges]], transportant des membres de la défense passive. [[Fichier:Bruz_ecole_des_filles.jpeg|200px|left|thumb|L'école des filles de Bruz, avant la 1ère guerre ]]
Le docteur [[René Patay|Patay]] entend, de Rennes, deux violents bombardements successifs et pense d'abord à un bombardement sur l'aérodrome. Le Secours national intervient aussitôt. Il y a des scènes atroces : " Chez nos amis Rivière, le fils, qui vient de faire sa communion, est pris dans un enchevêtrement de poutres et ne peut être dégagé. Il brûle sous les yeux de ses parents qui, à genoux, récitent avec lui des prières." Des familles entières sont décimées, telle celle du Dr Joly, sauf son fils et son gendre, médecins qui sont à Rennes au chevet de clients opérés.<ref>''Histoire d'un Français moyen'' par [[René Patay]] - 1974</ref>." Une ambulance part de la caserne du [[palais Saint-Georges]], transportant des membres de la défense passive. [[Fichier:Bruz_ecole_des_filles.jpeg|200px|left|thumb|L'école des filles de Bruz, avant la 1ère guerre ]]
[[Fichier:Eglise_de_bruz_avant_les_bombes.jpeg|200px|left|thumb|L'église de Bruz avant les bombes]]
[[Fichier:Chartres_de_B._obs%C3%A8ques.png|300px|right|thumb|Enterrement de victimes à Chartres-de-Bretagne (''Ouest-Eclair'' 11 mai 1944]]
[[Fichier:Chartres_de_B._obs%C3%A8ques.png|300px|right|thumb|Enterrement de victimes à Chartres-de-Bretagne (''Ouest-Eclair'' 11 mai 1944]]
[[Fichier:Eglise_de_bruz_avant_les_bombes.jpeg|200px|left|thumb|L'église de Bruz avant les bombes]]
[[Fichier:Eglise_de_bruz_apres_le_bombardement.jpeg|200px|right|thumb|L'église de Bruz après le bombardement ]] La nuit est sombre.  
[[Fichier:Eglise_de_bruz_apres_le_bombardement.jpeg|200px|right|thumb|L'église de Bruz après le bombardement ]] La nuit est sombre.  
Les Nouvelles<nowiki></ref></nowiki> Ils constatèrent que le détachement allemand envoyé sur les lieux se retira dès son arrivée, malgré l'ampleur de la catastrophe, estimant que ces dégâts, purement civils, ne le concernaient pas.<ref>''Rennes - Des combattants du feu aux techniciens du risque'', par Raymond Fillout. Amicale des Sapeurs-pompiers de Rennes - 1999 </ref>  
Ils constatèrent que le détachement allemand envoyé sur les lieux se retira dès son arrivée, malgré l'ampleur de la catastrophe, estimant que ces dégâts, purement civils, ne le concernaient pas.<ref>''Rennes - Des combattants du feu aux techniciens du risque'', par Raymond Fillout. Amicale des Sapeurs-pompiers de Rennes - 1999 </ref>
[[Fichier:Devant_l%27%C3%A9glise_bombard%C3%A9e.png|250px|center|thumb|Devant l'église bombardée]]
[[Fichier:Ruines_de_Bruz.png|250px|left|thumb|L'Église et son environnement après le bombardement anglais (Archives de Bruz)]]
[[Fichier:Ruines_de_Bruz.png|250px|left|thumb|L'Église et son environnement après le bombardement anglais (Archives de Bruz)]]
Sur place, le constat d'un responsable de la SNCF est intéressant, malgré la surestimation du nombre des morts :
Sur place, le constat d'un responsable de la SNCF est intéressant, malgré la surestimation du nombre des morts :
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L'appréciation émanant des 12 équipages australiens du 460e squadron sur Lancaster qui prirent part à l'opération est édifiante :
L'appréciation émanant des 12 équipages australiens du 460e squadron sur Lancaster qui prirent part à l'opération est édifiante :


"Le bombardement fut effectué en douceur (''smoothly'') sur deux cibles mais les résultats immédiats ne furent pas aussi spectaculaires (que ceux de bombardements précédents) et des photos ultérieures montrèrent que seulement un des deux secteurs du dépôt (d'artillerie : ''ordnance depot'') avait été atteint."<ref>''Air prepararion for assault on N.W. Europe'' ch.2 p.39 http://www.awm.gov.au/collection/records/awmohww2/air/vol4/awmohww2-air-vol4-ch2.pdf</ref>
"Le bombardement fut effectué en douceur (''smoothly'') sur deux cibles mais les résultats immédiats ne furent pas aussi spectaculaires (que ceux de bombardements précédents) et des photos ultérieures montrèrent que seulement un des deux secteurs du dépôt d'artillerie : (''ordnance depot'') avait été atteint."<ref>''Air prepararion for assault on N.W. Europe'' ch.2 p.39 http://www.awm.gov.au/collection/records/awmohww2/air/vol4/awmohww2-air-vol4-ch2.pdf</ref>


Le ministère de la défense britannique, apporte des précisions sur cette opération à double but.<ref>Ministry of defence, Air Historical Branch 5 (RAF) our reference D/AHB (RAF) 8/41, en traduction française du 5 avril 1989</ref> :
Le ministère de la défense britannique, apporte des précisions sur cette opération à double but.<ref>Ministry of defence, Air Historical Branch 5 (RAF) our reference D/AHB (RAF) 8/41, en traduction française du 5 avril 1989</ref> :
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"14. ''Terrain d'aviation'' - Le premier marqueur tomba près de l'objectif central et des incendies se déclarèrent dans les hangars dont un spectaculaire dans la zone de stockage des carburants. Sur l'objectif nord, deux grosses explosions furent, pense-t-on, le résultats de coups au but sur des îlots de munitions. Les retardataires trouvèrent les marqueurs obscurcis par la fumée et les incendies pouvaient se voir depuis la côte française. Six des dix-huit hangars furent détruits et six endommagés.
"14. ''Terrain d'aviation'' - Le premier marqueur tomba près de l'objectif central et des incendies se déclarèrent dans les hangars dont un spectaculaire dans la zone de stockage des carburants. Sur l'objectif nord, deux grosses explosions furent, pense-t-on, le résultats de coups au but sur des îlots de munitions. Les retardataires trouvèrent les marqueurs obscurcis par la fumée et les incendies pouvaient se voir depuis la côte française. Six des dix-huit hangars furent détruits et six endommagés.


15. ''Dépôt de munitions'' - '''Les avions marqueurs localisèrent difficilement l'objectif à cause de la brume''' et l'attaque commença tard. Les premières bombes tombèrent légèrement à l'ouest de l'objectif mais le "leader" corrigea le tir et plus tard les marqueurs (au sol) et les bombes furent mieux placées. Des nuages de fumées entravèrent les bombardements des objectifs situés à l'est et on enregistra quelques incendies et explosions, les résultats ne furent pas spectaculaires."  
15. ''Dépôt de munitions'' - '''Les avions marqueurs localisèrent difficilement l'objectif à cause de la brume''' et l'attaque commença tard. Les premières bombes tombèrent légèrement à l'ouest de l'objectif mais le "leader" corrigea le tir et plus tard les marqueurs (au sol) et les bombes furent mieux placée. Des nuages de fumées entravèrent les bombardements des objectifs situés à l'est et on enregistra quelques incendies et explosions, les résultats ne furent pas spectaculaires."  
[[Fichier:818642Copie de Bombardement de Bruz 1 .jpg|200px|right|thumb|Affiche de propagande contre les Alliés]]
[[Fichier:818642Copie de Bombardement de Bruz 1 .jpg|200px|right|thumb|Affiche de propagande contre les Alliés]]
(''Ce plan d'attaque infirme l'hypothèse émise par Marguerite Coutel, Bruzoise qui a vécu ce bombardement, d'un choix évident délibéré de bombarder Bruz par les Britanniques entre trois objectifs possibles : l'aérodrome de Saint-Jacques, le camp de munitions et Bruz''.<ref>''Bruz sous les bombes'' par Marguerite Coutel. La Part commune-2005 p. 228 à 231</ref>)
(''Ce plan d'attaque infirme l'hypothèse émise par Marguerite Coutel, Bruzoise qui a vécu ce bombardement, d'un choix évident délibéré de bombarder Bruz par les Britanniques entre trois objectifs possibles : l'aérodrome de Saint-Jacques, le camp de munitions et Bruz''.<ref>''Bruz sous les bombes'' par Marguerite Coutel. La Part commune-2005 p. 228 à 231</ref>)


"Reconnaissance de jour ("''jour de reconnaissance''" dans le texte)
"Reconnaissance de jour ("''jour de reconnaissance''" dans le texte)
[[Fichier:Bombardement_Brux.png|300px|left|thumb|L'Ouest-Éclair du 9 mai ]]
[[Fichier:Bombardement_Brux.png|300px|left|thumb|L'''Ouest-Éclair'' du 9 mai ]]
16. '''Le village situé au sud du dépôt de munitions a supporté le poids de cette attaque''' et seulement des dégâts de toiture furent causés aux installations de l'objectif. Une usine industrielle non identifiée au sud de l'objectif fut gravement touchée. En outre, l'aérodrome subit de très lourds dégâts. La concentration principale des tirs tombe au sud-ouest sur la zone de dispersion, abîmant sévèrement 11 abris d'appareils. Six des 18 hangars furent détruits et 6 autres endommagés. Dix casernements, 6 autres bâtiments et 2 ateliers furent endommagés ou détruits. 43 cratères de bombes furent faits sur les pistes d'envol et 2 appareils furent endommagés au sol."
16. '''Le village situé au sud du dépôt de munitions a supporté le poids de cette attaque''' et seulement des dégâts de toiture furent causés aux installations de l'objectif. Une usine industrielle non identifiée au sud de l'objectif fut gravement touchée. En outre, l'aérodrome subit de très lourds dégâts. La concentration principale des tirs tombe au sud-ouest sur la zone de dispersion, abîmant sévèrement 11 abris d'appareils. Six des dix-huit hangars furent détruits et six autres endommagés. Dix casernements, six autres bâtiments et deux ateliers furent endommagés ou détruits. 43 cratères de bombes furent faits sur les pistes d'envol et 2 appareils furent endommagés au sol."
[[Fichier:Propagande_de_vichy.jpeg|250px|right|thumb|Page d'un dépliant de propagande antibritannique du gouvernement de Vichy contre ''"Nos amis les Anglais"'']]
[[Fichier:Propagande_de_vichy.jpeg|250px|right|thumb|Page d'un dépliant de propagande antibritannique du gouvernement de Vichy contre ''"Nos amis les Anglais"'']]


On constate donc que les équipages des Lancaster, après avoir bombardé le terrain d'aviation et son secteur sud ouest (le terrain s'étend à l'époque sur 600 hectares), ont continué à voler plein sud sur 3 km vers le dépôt de munitions mais ont été mal renseignés par les marqueurs du leader qui a probablement corrigé son tir à tort, les premières bombes étant tombées à proximité du dépôt (toits endommagés). Il faut remarquer que les témoins ne font pas état de brume sur les lieux, contrairement aux mentions des rapports de la RAF.
On constate donc que les équipages des Lancaster, après avoir bombardé le terrain d'aviation et son secteur sud-ouest (le terrain s'étend à l'époque sur 600 hectares), ont continué à voler plein sud sur 3 km vers le dépôt de munitions mais ont été mal renseignés par les marqueurs du leader qui a probablement corrigé son tir à tort, les premières bombes étant tombées à proximité du dépôt (toits endommagés). Il faut remarquer que les témoins ne font pas état de brume sur les lieux, contrairement aux mentions des rapports de la RAF.
'''Les modifications apportées au marquage ont retardé les largages ("l'attaque commença tard") et quelques secondes plus tard représentent, au delà du bois des Ormeaux, 1400 mètres de vol plus au sud : le bourg même de Bruz'''.
'''Les modifications apportées au marquage ont retardé les largages ("l'attaque commença tard") et quelques secondes plus tard représentent, au delà du bois des Ormeaux, 1400 mètres de vol plus au sud : le bourg même de Bruz'''.


====Témoignages====
====Témoignages====


L'arrivée à Bruz, par contre est éclairée par les incendies qui rougeoient dans le ciel comme autant de feux d'artifices. Comment se diriger sur ce sol raviné, labouré, coupé de trous de bombes ? La Croix rouge installe un poste de secours dans la première maison encore debout à droite de la route, où l'on amène les blessés. Les pompiers de Rennes avec leurs phares mobiles, éclairent les décombres et tentent de dégager les blessés et les morts".<ref>''Les heures douloureuses de Rennes''  par V. Ladam. Imp. Les Nouvelles</ref>  
L'arrivée à Bruz, par contre est éclairée par les incendies qui rougeoient dans le ciel comme autant de feux d'artifices. Comment se diriger sur ce sol raviné, labouré, coupé de trous de bombes ? La Croix-Rouge installe un poste de secours dans la première maison encore debout à droite de la route, où l'on amène les blessés. Les pompiers de Rennes avec leurs phares mobiles, éclairent les décombres et tentent de dégager les blessés et les morts".<ref>''Les heures douloureuses de Rennes''  par V. Ladam. Imp. Les Nouvelles</ref>  


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"À Rennes, je savais où habitait le fils du Dr Joly J'ai pris des cailloux et les ai lancés contre sa fenêtre parce qu'il dormait. Il s'est levé et m'a demandé ce qu'il y avait. je lui ai dit:"C'est Bruz. Tout le monde est dessous".  
"À Rennes, je savais où habitait le fils du Dr Joly J'ai pris des cailloux et les ai lancés contre sa fenêtre parce qu'il dormait. Il s'est levé et m'a demandé ce qu'il y avait. je lui ai dit: "C'est Bruz. Tout le monde est dessous".  


-Qu'est-ce qu'il y a chez moi ?
-Qu'est-ce qu'il y a chez moi ?
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- Bon, j'arrive, je vais téléphoner à la préfecture.
- Bon, j'arrive, je vais téléphoner à la préfecture.


À la préfecture, on lui affirme que Bruz n'avoir rien et que seul le camp de Saint-Jacques était touché. Je lui ai dit d'insister pour prévenir tout le monde. On est allés [rue Alain Bouchard]. On a fracturé une porte de garage où le Dr Joly savait qu'il y avait une ambulance en état de marche. […]  Entre temps, des Allemands étaient arrivés de rennes. Je me souviendrai toujours de ce commandant de pompiers, près du château de Vau Gaillard où il y avait une réserve d'eau inaccessible à cause des bombes à retardement, et que je suppliais: "Monsieur, il faut faire quelque chose.. il m'a regardé d'un air hautain et m'a dit:"Monsieur, nous n'avons pas de dommage pour nous. Nous rentrons à Rennes". Il a fait demi-tour avec ses deux camions-pompes et il est parti. Le bombardement ne tua que deux Allemands, venus coucher avec des filles."
À la préfecture, on lui affirme que Bruz n'avait rien et que seul le camp de Saint-Jacques était touché. Je lui ai dit d'insister pour prévenir tout le monde. On est allés [[Rue Alain Bouchart]]. On a fracturé une porte de garage où le Dr Joly savait qu'il y avait une ambulance en état de marche. […]  Entre temps, des Allemands étaient arrivés de Rennes. Je me souviendrai toujours de ce commandant de pompiers, près du château de Vau Gaillard où il y avait une réserve d'eau inaccessible à cause des bombes à retardement, et que je suppliais: "Monsieur, il faut faire quelque chose.. il m'a regardé d'un air hautain et m'a dit:"Monsieur, nous n'avons pas de dommage pour nous. Nous rentrons à Rennes". Il a fait demi-tour avec ses deux camions-pompes et il est parti. Le bombardement ne tua que deux Allemands, venus coucher avec des filles."


'''''M. Gérard''''' <ref>Témoignages recueillis par les élèves du collège de Chartres-de-Bretagne. ''La libération de Rennes''Media Graphic - Juillet 1989 </ref>
'''''M. Gérard''''' <ref>Témoignages recueillis par les élèves du collège de Chartres-de-Bretagne. ''La libération de Rennes''Media Graphic - Juillet 1989 </ref>




Avec les pompiers et d'autres personnes on se met au travail pour découvrir sous les décombres quelques rescapés, et dans quel état ! C'est atroce malgré le travail sans relâche du Dr Belliard qui a perdu toute sa famille. le Dr Joly que j'ai bien connu comme député-maire a sa femme et sa fille parmi les victimes.
'''''Émile Riaudel''''', 16 ans en 1944, volontaire au Secours national <ref> [[Émile Riaudel, engagé à 15 ans dans la défense passive]]</ref>
Le dimanche 7 mai 1944, la sirène retentit à 23H45. Alors âgé de 8 ans , je me cache vite sous mon lit. Une fois le fracas terminé, avec mes parents, je descends les escaliers en partie détruits pour me réfugier dehors. Blessé à la tête, je n'ai rien de grave et toute ma famille s'en sort indemne. J'ai réussi à survivre. Mes amis d'enfance n'auront pas cette chance, ils vont tous périr sous les bombes. 200 Bruzois sont morts ce
jour-là (soit près du quart de la population de l'époque) sous les bombes des avions anglais qui cherchaient à détruire un dépôt de munitions.
J'ai vécu une vie d'après guerre difficile, en changeant 5 ou 6 fois d’école en 2 ans. J'ai été hébergé, avec ma famille, à contrecœur par des fermiers, à [[Chartres-de-Bretagne]] puis à Bourg-des-Comptes. Nous avons alors décidé d'aller rejoindre de la famille à Saint-Brieuc.
'''''Jean-Yves Connen''''', 8 ans en 1944, habitant de Bruz et ancien commerçant à Rennes<ref>Témoignages recueillis par les élèves du collège Pierre Brossolette de Bruz en 2019 - http://pierrebro.blogspot.com/2019/01/75-ans-apres-il-accepte-de-temoigner-au.html</ref>.
Nous venons de nous coucher quand les avions commencent à se faire entendre, puis des fusées. Nous nous levons aussitôt et attendons. Alors commence un tintamarre infernal (Bruz est à 2 km en ligne droite d'ici). Les fenêtres de la véranda s'ouvrent toutes seules; nous descendons sur le perron. La maison est secouée de fond en comble. Cela dure 20 à 25 minutes : une vision d'enfer.
Des bruits des bombes, de la DCA et surtout des avions. Chaque bombe déclenche une gerbe de feu et un incendie. Quand tout est fini nous remontons : Bruz flambe toute la nuit, le clocher de l'église illuminé comme par des projecteurs.
'''''Ninette''''', 20 ans en 1944, habitante de [[Pont-Péan]], extrait de "Paroles de l'Ombre" de Jean-Pierre Guéno</ref>https://www.ete44.fr/temps-de-guerre/temoignages/301-bombardement-du-village-de-bruz-pres-de-rennes-le-7-mai-1944</ref>.
====Hommages====
À [[Bruz]], dans le parc de la Herverie, est implanté depuis 1964 un monument où figurent le nom des 183 victimes (dont 7 de la famille de la Herverie). En 1985, pour le 41e anniversaire du bombardement, fut émise une enveloppe commémorative avec oblitération spéciale mais ne fut pas retenue, en 1994, un projet de timbre commémoratif de 2,30 F. "en hommage aux martyrs de Bruz - 8 mai 1944" présentant trois bombardiers lâchant, (étrangement de jour) des bombes, en approche de l'église de [[Bruz]] en ruines.
En 2007, une « Allée du Souvenir » est venue renforcer l’hommage aux derniers survivants et à tous ceux qui périrent<ref>https://www.ville-bruz.fr/culture-loisirs/patrimoine-histoire/histoire/</ref>.


À [[Bruz]], dans le [[parc de la Herverie]], est implanté un monument où figurent le nom des 183 victimes. En 1985, pour le 41e anniversaire du bombardement, fut émise une enveloppe commémorative avec oblitération spéciale mais ne fut pas retenue, en 1994, un projet de timbre commémoratif de 2,30 F. "en hommage aux martyrs de Bruz - 8 mai 1944" présentant trois bombardiers lâchant, (étrangement de jour) des bombes, en approche de l'église de [[Bruz]] en ruines.
En 2024, un habitant du centre-ville de Bruz retrouve dans son jardin une statue de l'église atteinte lors du bombardement<ref>https://www.ouest-france.fr/bretagne/bruz-35170/80-ans-apres-le-bombardement-de-1944-il-retrouve-une-statue-dans-son-jardin-pres-de-rennes-11fd934a-e4a2-11ee-a968-76ecfa024957</ref>.




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==Article connexe ==
==Article connexe ==
*[[La rescapée de Bruz, adoptée par Acigné]]
*[[La rescapée de Bruz, adoptée par Acigné]]
*Podcast "Ici Rennes" de 12 minutes<ref>https://podcast.ausha.co/icirennes/raconte-moi-rennes-bombardement-de-bruz-l-autre-8-mai</ref>
*Livre "Bruz sous les bombes, un village breton dans la guerre" de Marguerite Coutel<ref>http://memoiredeguerre.free.fr/bibliogr/bruz.htm</ref>


===Références===
===Références===


<references />
<references />
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