« Avril 1871, des zouaves pontificaux malmenés dans la rue à Rennes » : différence entre les versions

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[[Fichier:De_Charette_zouave.jpg|150px|right|thumb|Anastase de Charette de la Contrie en tenue de zouave pontifical]]
Un  journal de Rennes  <ref> Le Journal de Rennes du 3 mai 1871 </ref> se fait l’écho d’une rixe ayant mis aux prises des zouaves pontificaux et des Rennais hostiles.
Un  journal de Rennes  <ref> Le Journal de Rennes du 3 mai 1871 </ref> se fait l’écho d’une rixe ayant mis aux prises des zouaves pontificaux et des Rennais hostiles.
Le 18 avril entre 7 et 8 heures du soir, le zouave Danieli revenait de la [[place de Bretagne]] quand, près de la [[rue de Nemours]], il croise deux hommes à figure sinistre. En le voyant passer, l’un de ces hommes dit : « En v’là un ! » Puis, s’approchant de Danieli : « Ah ! te voilà, lui dit-il, c’est toi qui mange notre pain ! » Son camarade accourt, et tous deux attaquent le zouave qui, forcé de dégaîner, se défend de son mieux. Un huissier, qui passait, arrive à son secours, et bientôt d’autres zouaves qui s’emparent des agresseurs. Mais la foule s’ameutait et les rues regorgeaient de monde. Voyant ce rassemblement, de la [[Rue de l'Horloge]] où il se trouvait, le général de Charrette                                                                                                                                                                  {{w| Athanase de Charette de La Contrie}} dit au capitaine Harscouët, son aide de camp, et au zouave Michel, d’aller voir ce qui se passait. En ce moment les cris : « Enlevez-les ! Enlevez-les ! »  retentissaient dans la foule qui grossissait de minute en minute.
Le 18 avril entre 7 et 8 heures du soir, le zouave Danieli revenait de la [[place de Bretagne]] quand, près de la [[rue de Nemours]], il croise deux hommes à figure sinistre. En le voyant passer, l’un de ces hommes dit : « En v’là un ! » Puis, s’approchant de Danieli : « Ah ! te voilà, lui dit-il, c’est toi qui mange notre pain ! » Son camarade accourt, et tous deux attaquent le zouave qui, forcé de dégaîner, se défend de son mieux. Un huissier, qui passait, arrive à son secours, et bientôt d’autres zouaves qui s’emparent des agresseurs. Mais la foule s’ameutait et les rues regorgeaient de monde. Voyant ce rassemblement, de la [[Rue de l'Horloge]] où il se trouvait, le général de Charrette                                                                                                                                                                  {{w| Athanase de Charette de La Contrie}} dit au capitaine Harscouët, son aide de camp, et au zouave Michel, d’aller voir ce qui se passait. En ce moment les cris : « Enlevez-les ! Enlevez-les ! »  retentissaient dans la foule qui grossissait de minute en minute.
Arrivant rue de Nemours Michel entend : « En v’là un autre ! » et il est frappé d’un coup de poing dans la tête. Il dégaîne mais on lui enlève son sabre, il le reprend; mais on le saisit par les bras, par les jambes, et un homme, le terrassant, lui tient dans le ruisseau le cou si étroitement serré, que sans l’intervention de la garde, qu’on avait fait prévenir, j’allais, dit Michel, être étranglé. Avertis par d’ « honnêtes citoyens » deux autres zouaves, venus au secours de leurs camarades, s’emparèrent d’un agresseur qui, aidé par la foule, leur échappa, emportant la croix de Mentana que portait un des zouaves. Tous les autres individus arrêtés furent délivrés par « la populace qui poussaient des cris sinistres et semblaient animée des plus mauvais sentiments ».
Arrivant rue de Nemours Michel entend : « En v’là un autre ! » et il est frappé d’un coup de poing dans la tête. Il dégaîne mais on lui enlève son sabre, il le reprend; mais on le saisit par les bras, par les jambes, et un homme, le terrassant, lui tient dans le ruisseau le cou si étroitement serré, que sans l’intervention de la garde, qu’on avait fait prévenir, j’allais, dit Michel, être étranglé. Avertis par d’ « honnêtes citoyens » deux autres zouaves, venus au secours de leurs camarades, s’emparèrent d’un agresseur qui, aidé par la foule, leur échappa, emportant la croix de Mentana <ref> Croix de Mentana: décoration instituée par le pape Pie IX en 1867,  décernée aux défenseurs de Rome, et notamment à l'armée française, en souvenir des événements survenus dans les États pontificaux</ref>  que portait un des zouaves. Tous les autres individus arrêtés furent délivrés par « la populace qui poussaient des cris sinistres et semblaient animée des plus mauvais sentiments ».


Un seul, le menuisier Béron, en sabots, casquette et blouse blanche, qui avait crié « Enlevez-les ! » fut emmené au poste. Il est jugé le 28 avril. Au zouave Michel demandant ce qu’il avait fait pour être ainsi traité, le président explique : « Il y a des hommes qui haïssent les gens de bien, et aux yeux de qui l’honnêteté est un crime. Dans toutes ces déplorables affaires, on voit toujours du côté des zouaves la plus grande modération. » Béron nie être l’auteur de la tentative d’étranglement mais reconnait avoir ensuite résisté à la patrouille:  « Je criais : Enlevez-les ! dit-il, comme un imbécile et parce que je l’entendais crier par d’autres ! Aussitôt on m’a arrêté ».  
Un seul, le menuisier Béron, en sabots, casquette et blouse blanche, qui avait crié « Enlevez-les ! » fut emmené au poste. Il est jugé le 28 avril. Au zouave Michel demandant ce qu’il avait fait pour être ainsi traité, le président explique : « Il y a des hommes qui haïssent les gens de bien, et aux yeux de qui l’honnêteté est un crime. Dans toutes ces déplorables affaires, on voit toujours du côté des zouaves la plus grande modération. » Béron nie être l’auteur de la tentative d’étranglement mais reconnait avoir ensuite résisté à la patrouille:  « Je criais : Enlevez-les ! dit-il, comme un imbécile et parce que je l’entendais crier par d’autres ! Aussitôt on m’a arrêté ».  
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