« Église Saint-Germain » : différence entre les versions

photo
m (Corrections et aération du texte)
(photo)
 
(9 versions intermédiaires par 3 utilisateurs non affichées)
Ligne 3 : Ligne 3 :
[[Fichier:Eglise_saint_germain.jpeg|200px|left|thumb|L'église Saint-Germain, côté sud vers 1910. Les maisons à droite furent détruites lors du bombardement du 9 juin 1944]]
[[Fichier:Eglise_saint_germain.jpeg|200px|left|thumb|L'église Saint-Germain, côté sud vers 1910. Les maisons à droite furent détruites lors du bombardement du 9 juin 1944]]


L'église primitive datait du XIIe siècle. Petite, elle fut entourée d'un cimetière au XIIIe siècle. Les fouilles de l'[[Inrap]] de 2014-15 ont permis de montrer que le site, au pied de l'église actuelle, était déjà occupé dès l'an 1000<ref>[https://www.inrap.fr/mise-au-jour-d-un-quartier-d-origine-medievale-detruit-en-1944-place-saint-5375 Inrap - 25 novembre 2014/28 juillet 2016 : ''"Mise au jour d’un quartier d’origine médiévale détruit en 1944 place Saint-Germain à Rennes"'']</ref>.  
L'église primitive datait du XIIe siècle. Petite, elle fut entourée d'un cimetière au XIIIe siècle. Les fouilles de l'{{w|Institut_national_de_recherches_archéologiques_préventives|Inrap}} de 2014-15 ont permis de montrer que le site, au pied de l'église actuelle, était déjà occupé dès l'an 1000<ref>[https://www.inrap.fr/mise-au-jour-d-un-quartier-d-origine-medievale-detruit-en-1944-place-saint-5375 Inrap - 25 novembre 2014/28 juillet 2016 : ''"Mise au jour d’un quartier d’origine médiévale détruit en 1944 place Saint-Germain à Rennes"'']</ref>.  


Au moyen-âge la paroisse était très étendue. Elle comprenait alors, non seulement les rues voisines de son église, mais, au-delà de la [[Vilaine]], tous les environs du collège (actuel lycée Zola) jusqu'à la [[Porte-Blanche]] et une partie de la [[rue Vasselot]], de la [[rue du Pré-Botté]] et de la [[rue des Carmes]] ; elle comprenait, de plus, la [[rue Saint-Malo]] et une portion de la [[rue de Dinan]] et de la [[place Sainte-Anne]].  
Au moyen-âge la paroisse était très étendue. Elle comprenait alors, non seulement les rues voisines de son église, mais, au-delà de la [[Vilaine]], tous les environs du collège (actuel lycée Zola) jusqu'à la [[Porte-Blanche]] et une partie de la [[rue Vasselot]], de la [[rue du Pré-Botté]] et de la [[rue des Carmes]] ; elle comprenait, de plus, la [[rue Saint-Malo]] et une portion de la [[rue de Dinan]] et de la [[place Sainte-Anne]].  
Ligne 14 : Ligne 14 :
Le plan est inhabituel : rectangulaire avec un chevet à l'est et un mur ouest plats, mais avec un pan coupé à l'angle sud-ouest qui suit le tracé de l'ancienne voie romaine Rennes-Angers occupé aujourd'hui par la [[rue du Vau-Saint-Germain]].  
Le plan est inhabituel : rectangulaire avec un chevet à l'est et un mur ouest plats, mais avec un pan coupé à l'angle sud-ouest qui suit le tracé de l'ancienne voie romaine Rennes-Angers occupé aujourd'hui par la [[rue du Vau-Saint-Germain]].  


Le flanc nord, probablement du XIVe siècle, comporte quatre chapelles latérales. Le flanc sud en comporte cinq. La façade ouest comprend une immense baie gothique occultée par l'orgue installé au XIXe siècle. Le porche sud, de Renaissance tardive (1606-1623), est dû à [[Germain Gaultier]], premier architecte du palais du [[Parlement de Bretagne]] avant l'intervention de Salomon de Brosse<ref>[[rue Salomon de Brosse]]</ref>. Le clocher (1519-1550) n'en était pas un, à l'origine, mais la tour-beffroi du corps de garde de la ville, cédée à la paroisse en 1651.
Le flanc nord, probablement du XIVe siècle, comporte quatre chapelles latérales. Le flanc sud en comporte cinq. La façade ouest comprend une immense baie gothique occultée par l'orgue installé au XIXe siècle. Le porche sud, de Renaissance tardive (1606-1623), est dû à {{w|Germain Gaultier}}, premier architecte du palais du [[Parlement de Bretagne]] avant l'intervention de Salomon de Brosse<ref>[[rue Salomon de Brosse]]</ref>. Le clocher (1519-1550) n'en était pas un, à l'origine, mais la tour-beffroi du corps de garde de la ville, cédée à la paroisse en 1651.
[[Fichier:Maitressevitre_du_ch%C5%93ur_eglise_saint_germain.jpg|250px|left|thumb|Vitrail composite au-dessus du chœur de l'église Saint-Germain, assemblage de morceaux de vitraux du 16e siècle détruits lors de la Révolution - (de Wikimedia Commons)]]
[[Fichier:Maitressevitre_du_ch%C5%93ur_eglise_saint_germain.jpg|250px|left|thumb|Vitrail composite au-dessus du chœur de l'église Saint-Germain, assemblage de morceaux de vitraux du 16e siècle détruits lors de la Révolution - (de Wikimedia Commons)]]
[[Fichier:Saint_germain_vitrail_sud.jpg|250px|Left|thumb|Vitrail sud (XVIe siècle) de l'église Saint-Germain - de Wikimedia Commons)]]
[[Fichier:Saint_germain_vitrail_sud.jpg|250px|Left|thumb|Vitrail sud (XVIe siècle) de l'église Saint-Germain - de Wikimedia Commons)]]
[[File:Rennes église Saint-Germain.jpg|250px|right|thumb|Façade sud de l'église Saint-Germain]]
[[File:Rennes église Saint-Germain.jpg|250px|right|thumb|Façade sud de l'église Saint-Germain]]
[[Fichier:St-Germain_la_nuit.png|500px|right|thumb|Église Saint-Germain vue de la passerelle Saint-Germain. Janvier 2023 (photo Erwan Corre)]]
[[Fichier:Rennes-L-Eglise-Saint-Germain-vue-depuis-la-Passerelle-Saint-Germain-21-Fevrier-2023.jpg|500px|right|thumb|L'Église Saint-Germain vue depuis la passerelle Saint-Germain. Janvier 2023]]
[[Fichier:%C3%89glise_St-Germain.png|300px|center|thumb|L'église Saint-Germain sur le plan d'Argentré - 1616]]
[[Fichier:%C3%89glise_St-Germain.png|400px|center|thumb|L'église Saint-Germain sur le plan d'Argentré - 1616]]
[[Fichier:St-Germain_plan_Forestier.png|300px|center|thumb|L'église sur le plan Forestier - 1726]]
[[Fichier:St-Germain_plan_Forestier.png|400px|center|thumb|L'église sur le plan Forestier - 1726]]
[[Fichier:Eglise-Saint-Germain-12-Fevrier-2022.jpg|left|450px|thumb|L'église par un beau soleil de février 2024 (photo Erwan Corre)]]
 
 
[[Fichier:St-Germain.png|300px|left|thumb|L'église Saint-Germain vue d'en haut]]
La nef, assez haute, est caractéristique du gothique flamboyant breton : piliers légers, grandes arcades en plein cintre, longues sablières à la base de la voûte en lambris de bois, ornées de figures monstrueuses ou grotesques. La voûte fut aussi fortement endommagée en 1944. Elle fut érigée en voûte continue haute, formée d'un berceau brisé unique. Le chœur se termine par un chevet plat occupé par un superbe fenestrage gothique abritant aujourd'hui le curieux vitrail du chœur, vrai habit d'Arlequin constitué de fragments de vitraux du XVIe siècle détruits à la Révolution, retrouvés au XIXe siècle siècle dans un tonneau et assemblés sans ordre.
 
L'église fut fortement endommagée par le bombardement du 9 juin [[1944]]<ref>[[Bombardements des 9 et 12 juin 1944]]</ref>. La plupart des vitraux actuels a été réalisée en seconde moitié du XXe siècle par le maître-verrier {{w|Max Ingrand}} qui s'illustra aussi à la chapelle du grand-séminaire, à la [[cathédrale Saint-Pierre]] ou encore à l'[[Eglise Toussaints]]. L'église conserve toutefois le vitrail le plus ancien de Rennes, du XVIe siècle, au flanc sud, mais recomposé en 1860 avec les vitraux demeurés intacts dans tout l'édifice. Il regroupe des panneaux ayant trait à la vie de la Vierge, à la Passion, ou à la vie de sainte Anne et saint Joachim ou à celle de saint Jean l'Évangéliste. Étonnant aussi est le grand vitrail derrière le chœur, habit d'arlequin composé de fragments de vitraux, assemblés sans ordre, qui avaient été détruits lors de la Révolution et retrouvés dans un tonneau au XIXe siècle. L'église comporte plusieurs enfeus et dalles tombales, telle que celle du grand historien [[Bertrand d'Argentré]], transférée en 1829 dans la chapelle Sainte-Anne.
[[File:Rennes_%C3%89glise_Saint-Germain_int%C3%A9rieur.jpg|400px|left|thumb|Eglise Saint-Germain, intérieur de la nef (photo Coyau) ]]
[[Fichier:Orgue-Eglise-Saint-Germain-Rennes-23-Novembre-2023-02.jpg|left[400px|thumb|Les orgues de Saint-Germain(photo Erwan Corre)]]
Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin formé de quatre colonnes de marbre blanc avec chapiteaux corinthiens dorés, d'époque Louis XVI, qui soutiennent une frise à rinceaux d'or et une double corniche. Prévus pour la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, ils furent achetés en 1805 par la paroisse Saint-Germain pour reconstituer son mobilier pillé à la Révolution. En 1811, ils furent surmontés d'un baldaquin en bois doré avec la croix du Christ vainqueur de la Mort et dominant la Terre représentée par deux énormes serpents. Derrière, au fond de l'abside, un grand tableau du peintre anversois {{w|Gaspard de Crayer}}, daté de 1664, représente la résurrection de Lazare. Les restes de [[Bertrand d'Argentré]], sénéchal de Bretagne, qui reposaient depuis 1590 dans la chapelle des Cordeliers, furent transférés en 1829, dans la chapelle Sainte-Anne de l'église Saint-Germain. Le nom de d'Argentré est gravé sur une dalle de marbre noir.
[[Fichier:Eglise saint germain c didou .jpg|350px|right|thumb|Desssin C. Didou]]
[[File:Rennes_Saint-Germain_porche.jpg|300px|center|thumb|Porte ouest (''de Wikimedia Commons'')]]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


[[Fichier:St-Germain.png|250px|left|thumb|L'église Saint-Germain vue d'en haut]]
La nef, assez haute, est caractéristique du gothique flamboyant breton : piliers légers, grandes arcades en plein cintre, longues sablières à la base de la voûte en lambris de bois, ornées de figures monstrueuses ou grotesques. Elle fut érigée en voûte continue haute, formée d'un berceau brisé unique. Le chœur se termine par un chevet plat occupé par un superbe fenestrage gothique abritant aujourd'hui le curieux vitrail du chœur, vrai habit d'Arlequin constitué de fragments de vitraux du XVIe siècle détruits à la Révolution, retrouvés au XIXe siècle siècle dans un tonneau et assemblés sans ordre.


L'église fut fortement endommagée par le bombardement du 9 juin [[1944]]<ref>[[Bombardements des 9 et 12 juin 1944]]</ref>. La plupart des vitraux actuels a été réalisée en seconde moitié du XXe siècle par le maître-verrier Max Ingrand qui s'illustra aussi à la chapelle du grand-séminaire, à la [[cathédrale Saint-Pierre]] ou encore à l'[[Eglise Toussaints]]. L'église conserve toutefois le vitrail le plus ancien de Rennes, du XVIe siècle, au flanc sud, mais recomposé en [[1860]] avec les vitraux demeurés intacts dans tout l'édifice. Il regroupe des panneaux ayant trait à la vie de la Vierge, à la Passion, ou à la vie de sainte Anne et saint Joachim ou à celle de saint Jean l'Évangéliste. Étonnant aussi est le grand vitrail derrière le chœur, habit d'arlequin composé de fragments de vitraux, assemblés sans ordre, qui avaient été détruits lors de la Révolution et retrouvés dans un tonneau au XIXe siècle. L'église comporte plusieurs enfeus et dalles tombales, telle que celle du grand historien [[Bertrand d'Argentré]], transférée en [[1829]] dans la chapelle Sainte-Anne.
[[File:Rennes_%C3%89glise_Saint-Germain_int%C3%A9rieur.jpg|200px|left|thumb|Eglise Saint-Germain, intérieur de la nef]]
Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin formé de quatre colonnes de marbre blanc avec chapiteaux corinthiens dorés, d'époque Louis XVI, qui soutiennent une frise à rinceaux d'or et une double corniche. Prévus pour la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, ils furent achetés en 1805 par la paroisse Saint-Germain pour reconstituer son mobilier pillé à la Révolution. En 1811, ils furent surmontés d'un baldaquin en bois doré avec la croix du Christ vainqueur de la Mort et dominant la Terre représentée par deux énormes serpents. Derrière, au fond de l'abside, un grand tableau du peintre anversois Gaspard de Crayer, daté de 1664, représente la résurrection de Lazare. Les restes de Bertrand d'Argentré, sénéchal de Bretagne, qui reposaient depuis 1590 dans la chapelle des Cordeliers, furent transférés en 1829, dans la chapelle Sainte-Anne de l'église Saint-Germain. Le nom de d'Argentré est gravé sur une dalle de marbre noir.
[[Fichier:Eglise saint germain c didou .jpg|300px|right]]
[[File:Rennes_Saint-Germain_porche.jpg|250px|center|thumb|Porte ouest (''de Wikimedia Commons'')]]




24 170

modifications