Les Rennais défavorisés de 1850

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Lors du 16e congrès scientifique de France, tenu à Rennes en septembre 1849, [1] le docteur rennais Adolphe Toulmouche trace le sombre tableau des classes rennaises populaires vivant dans la basse ville ou dans les faubourgs populeux de la rue Saint-Malo, de la rue de Brest ou de la rue de Nantes.

Telle est la situation sanitaire, notamment dans ces quartiers de la ville. "Les maladies les plus fréquentes à Rennes dans la classe ouvrière, sont les affections catarrhales, les scrophules, principalement dans toute la partie de la ville qui avoisine la rivière, quoique cet état de chose ait diminué par la canalisation de cette dernière. C'est surtout de 0 à 10 ans qu'elles se développent ensuite de 10 a 15. La phthisie pulmonaire est au moms dans la proportion du quart dans ]es causes générales de mort. Les autres maladies communes sont les rhumatismes, les phlegmasius des organes pulmonaires les irritations ou inflammations chroniques de ceux de la digestion à la suite de fréquents excès de boissons, tes fièvres intermittentes, les maladies de la peau, enfin. les varices et les ulcères variqueux ou autres, aux extremités inférieures, chez les gens de peine."

L'alimentation des pauvres est difficile, la galette trop chère.

"La classe ouvrière à raison de la cherté actuelle des vivres à Rennes, surtout de la viande, ne peut se procurer, pour lutter contre l'épuisement ou la dépense de force qu'exige tout travail prolongé et fatigant, une nourriture suffisamment réparatrice. Les droits d'entrée, qui pèsent principalement sur les objets de consommation, l'atteignent même dans les plus petites choses. Ainsi, la galette, dont elle fait en grande partie sa nourriture, y revient à 0 fr.135 m. le kilogramme, puisque les marchandes la lui vendent à raison de 5 c. chacune, tandis que dans les fermes le kilogramme ne coûte que 0 fr, 135 m. Il serait donc à désirer que les administrations, dans les villes, s'efforçassent d'adoucir le plus possible les droits pesant spécialement sur les objets de première nécessité pour le peuple. Avant de songer au luxe et aux embellissements de celles-ci, il faudrait aviser à rendre meilleure la condition des classes ouvrières. Serait-il plus difficile, également, de construire pour elles, en vue d'une bonne hygiène, des habitations ou quartiers plus salubres ? Ces bâtiments, loués à un prix raisonnable, ne seraient-ils pas, pour le moins, aussi utiles que le percement d'un chemin ou d'une rue dans l'intérêt d'un faubourg, ou que l'édification d'un monument de luxe? On bâtit pour la classe aisée et jamais pour la classe ouvrière. qui cependant aurait besoin d'être convenablement logée."

Références

  1. 16e congrès scientifique de France, p. 346 BNF Gallica