Rue Gustave Flaubert

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La rue Gustave Flaubert se situe dans le quartier 8 : Sud-Gare entre la rue de la Caliorne et la rue Albert de Mun. Cette voie fut dénommée par délibération du Conseil Municipal de la Ville de Rennes le 27 octobre 1938[1].

Cette voie rend hommage à Gustave Flaubert, romancier français (1821 - 1880)

Dans son roman Quatre-vingt-treize, Flaubert raconte l'affrontement révolutionnaire et contre-révolutionnaire lors de l'année 1793. Rennes n'y est pas décrite, comme Dol par exemple, mais elle est citée dans un dialogue imaginaire entre Marat, Danton et Robespierre.

L'auteur y dépeint également une scène cocasse, celle d'un phoque à Rennes : « En nous promenant le soir sur le bord de la Vilaine, du côté des ponts, nous avons vu une sorte de long fourgon où l'on entrait par un escalier à double rampe et qui avait, le long de sa caisse, de petites fenêtres carrées à rideaux de coton rouge. La lumière de l'intérieur passant à travers, empourprait les têtes de la foule qui se tenait alentour ; sur le seuil de la voiture, une femme encore jeune, maigre, salement mise, et le front rétréci par des tresses noires relevées sur les oreilles, tenant une baguette à la main et, glapissant dans son accent provençal, racontait l'horrible combat qui avait eu lieu sur les côtes de Barbarie entre un marin intrépide et un phoque furieux : on était, cependant parvenu à s'emparer du phoque, on l'avait dompté, éduqué ; il était là, on pouvait le voir. Nous entrâmes et prîmes rang autour d'un grand baquet oblong dont le dedans peint en gris était relevé par des bandes grenat simulant une tenture. Au-dessus du baquet, un quinquet muni d'un abat-jour en tôle renvoyait sa lumière sur l'eau jaunâtre dans laquelle quelque chose de noir et de long gisait sans bouger. La femme s'en est approchée, l'a frappé d'un petit coup de baguette ; il a sorti sa tête humide, ses narines ressemblant à deux coupures symétriques se dilataient et se contractaient avec bruit, et il vous regardait tristement de ses deux gros jeux noirs ; il a voulu faire un mouvement, mais sa queue s'est heurtée contre les planches ; il s'est tourné sur le dos et nous a montré son ventre blanc, gras encore des viscosités de la mer ; il s'est levé tout droit, a appuyé ses nageoires sur le bord de la cuve, a donné un coup de son museau contre la joue de sa maîtresse, puis il est retombé au fond, en poussant un grand soufflement. Il n'a plus ces bons flots où il vivait à son aise ni les larges grèves où il s'étendait au soleil sur les goémons verts ! Comme il avait bien travaillé, on l'a gratifié de deux ou trois anguilles qu'il avalait lentement en les mangeant par le milieu, et les deux bouts lui sortant de la bouche faisaient de chaque côté de son museau comme deux longues moustaches blanches. Un orgue de Barbarie qui était dans un coin s'est mis aussitôt à tourner une polka, le quinquet filait, sur l'escalier la femme appelait la foule, la représentation était terminée. Voilà ce que nous vîmes à Rennes. Quand le phoque n'y sera plus, qu'y aura-t-il à y voir ? »[2]. [3]

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Note et références