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Fernand Labori

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Me Demange et Me Labori sortant de la Prison Militaire. Leur première visite au Capitaine Dreyfus. Coll. YRG et AmR 44Z6
Procès Dreyfus en appel. Me Demange (3 sur la photo) et Me Labori (4) pendant une suspension d'audience. Coll. YRG
Les avocats du procès de Rennes - Affaire Dreyfus. Edgar Demange (1841-1925) est debout à côté de Fernand Labori (1860-1917)

(18 avril 1860, Reims - 14 mars 1917, Paris)


Un grand avocat

Avocat de Lucie Dreyfus puis de Zola, du colonel Picquart en 1898, Fernand Labori, fut défenseur du capitaine pendant le procès de Rennes, en août 1899, avec Me Edgar Demange.

Son père, inspecteur de la compagnie des chemins de fer de l'Est, avait suggéré à son fils une carrière de négociant en champagnes mais le soutint pour ses études de droit à Paris sans imaginer qu'il sera contraint à la démission après l'engagement dreyfusard de son fils.

Premier prix de code civil et de droit romain, Fernand Labori s'inscrit au barreau en 1884. Rédacteur en chef de La Gazette du Palais de 1886 à 1893, il dirige l'édition des 12 volumes d'un Répertoire encyclopédique du droit français jusqu'en 1896, année où il fonde le mensuel La Revue du Palais. Avocat des antiboulangistes, commis d'office pour l'anarchiste Vaillant, il est choisi par Mathieu et Lucie Dreyfus afin de les représenter, comme parties civiles, au procès du commandant Esterhazy. Il défend Zola devant les cours d'assises de Paris et Versailles et J. Reinach le peint en « procédurier ingénieux (...) la parole vibrante ».


L'Ouest-Eclair relate l'attentat

Défenseur de Dreyfus, blessé dans un attentat à Rennes

Labori est caricaturé dans la presse étrangère en taureau faisant valser les corps des officiers généraux. Le 14 août 1899, à six heures du matin, il quitte son logement, boulevard Laënnec pour gagner, accompagné du colonel Picquart et du cousin de ce dernier, le lycée pour l'audience. Sur le pont du quai de Richemont, il s'affale, victime d'un coup de feu tiré dans le dos. Le croyant mort, ses compagnons s'élancent à la poursuite de l'assassin sur le chemin de halage, et celui-ci écarte ceux qui veulent l'arrêter en criant "J'ai tué un dreyfusard !". On perd sa trace au-delà de la rue Alphonse Guérin. L'annonce de la mort de Labori déclenche un tumulte dans la salle d'audience du lycée entre dreyfusards et anti-dreyfusards, qui déborde bientôt sur les quais. Labori, blessé, est amené à son domicile puis transporté au domicile de Victor Basch. Lajat, maire de Rennes et le député Le Hérissé signent une affiche "Aux habitants de Rennes", dénonçant "l'abominable attentat" et les incitant à résister "aux provocations, d'où qu'elles viennent [...] Vous aurez ainsi bien mérité de la France et de la République et servi le bon renom de notre vieille cité bretonnes". Labori revint à l'audience le 22 août [1].

Une représentation de l'attentat dans un cadre campagnard non conforme à la réalité

Il écouta Jaurès dire que son absence rendrait certain l'acquittement. Sa critique de la grâce présidentielle amena une rupture avec les Dreyfus en décembre 1900 et développa son antisémitisme. Mais Alfred Dreyfus tint à lui écrire : « je conserverai un souvenir éternellement reconnaissant de votre admirable dévouement pendant ses années néfastes ».

Dans le quartier des Longs Champs existe un square Fernand Labori.


références

  1. Rennes pendant le procès Dreyfus, par Colette Cosnier, éditions Ouest-France - 1984












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