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En mai 1944, des Rennais applaudiront au théâtre municipal, le 7, deux légionnaires de la LVF venus faire de la propagande et, le 11, un conférencier anglais collaborateur actif des Allemands dans la lutte contre le bolchevisme. <ref> [[Une étrange conférence à Rennes en mai 1944‎‎]]</ref>
En mai 1944, des Rennais applaudiront au théâtre municipal, le 7, deux légionnaires de la LVF venus faire de la propagande et, le 11, un conférencier anglais collaborateur actif des Allemands dans la lutte contre le bolchevisme. <ref> [[Une étrange conférence à Rennes en mai 1944‎‎]]</ref>
Le 8 juin 1944, le « Groupe d’Action pour la Justice Sociale », émanation du PPF, arrive à Rennes. "Recrutés dans les bas-fonds de la collaboration malouine par le docteur Daussat, cette quinzaine de voyous de la pire espèce prend possession d’une maison au 25, rue d’Échange (3). Ces hommes en civil sont armés et disposent de cartes de police allemande. Leur spécialité est la chasse aux réfractaires au STO et l’infiltration de la Résistance. Ce qui n’exclue pas un marché noir à grande échelle. Qualifiés de véritables « gangsters », ils sont responsables des pires atrocités commises dans le département ".<ref> ''La collaboration à Rennes'' Blog de Kristian Hamon,  - 16/10 2015 </ref> Le 29 juillet, l'''Ouest-Eclair'' publie l'avis d'obsèques d'un membre de ce groupe d'action "mort au service de l'Europe nouvelle", avec office le jour même à 14h30 en l'église Saint-Etienne et inhumation au cimetière Saint-Laurent. Mi-août 1944, les membres du PPF se regroupent à Nancy pour échapper aux représailles. Le 17 octobre 1945, la cour de Justice de Rennes jugea l'un d'entre eux, Raymond Chaperon, 31 ans,  qui après l'expédition contre le maquis de Broualan, tortura et massacre le maquisard Capitain et fut condamné à mort <ref> ''Ouest-France'' 18.10.1945</ref> Quant au groupe de Guy Vissault, il travailla avec zèle pour la Gestapo et son chef sera condamné et exécuté en avril 1945. <ref>[[Un Rennais, agent actif de la Gestapo, Guy Vissault]]</ref>
Le 8 juin 1944, le « Groupe d’Action pour la Justice Sociale », émanation du PPF, arrive à Rennes. "Recrutés dans les bas-fonds de la collaboration malouine par le docteur Daussat, cette quinzaine de voyous de la pire espèce prend possession d’une maison au 25, rue d’Échange (3). Ces hommes en civil sont armés et disposent de cartes de police allemande. Leur spécialité est la chasse aux réfractaires au STO et l’infiltration de la Résistance. Ce qui n’exclue pas un marché noir à grande échelle. Qualifiés de véritables « gangsters », ils sont responsables des pires atrocités commises dans le département ".<ref> ''La collaboration à Rennes'' Blog de Kristian Hamon,  - 16/10 2015 </ref> Le 29 juillet, l'''Ouest-Eclair'' publie l'avis d'obsèques d'un membre de ce groupe d'action "mort au service de l'Europe nouvelle", avec office le jour même à 14h30 en l'église Saint-Etienne et inhumation au cimetière Saint-Laurent. Mi-août 1944, les membres du PPF se regroupent à Nancy pour échapper aux représailles. Le 17 octobre 1945, la cour de Justice de Rennes jugea l'un d'entre eux, Raymond Chaperon, 31 ans,  qui après l'expédition contre le maquis de Broualan, tortura et massacre le maquisard Capitain et fut condamné à mort <ref> ''Ouest-France'' 18.10.1945</ref> Du même groupe  Claude Garavel fut condamné à mort  par la cour de justice de Rennes pour avoir exécuté le jeune Pasquier, maquisard de Broualan. <ref> ''Ouest-France'' du 8.11.1945</ref>  Quant au groupe de Guy Vissault, il travailla avec zèle pour la Gestapo et son chef sera condamné et exécuté en avril 1945. <ref>[[Un Rennais, agent actif de la Gestapo, Guy Vissault]]</ref>
[[Fichier:La_peur_du_bolchevisme.png|center|300px|thumb|Conférence ayant pour objectif la peur du bolchevisme <ref> ''La collaboration à Rennes'' Blog de Kristian Hamon,  - 16/10 2015 </ref>]]
[[Fichier:La_peur_du_bolchevisme.png|center|300px|thumb|Conférence ayant pour objectif la peur du bolchevisme <ref> ''La collaboration à Rennes'' Blog de Kristian Hamon,  - 16/10 2015 </ref>]]
Beaucoup d'autres collaborationnistes persisteront ouvertement jusqu'au bout. L'occupant parti, ce sera l'[[Epuration]]: le tribunal militaire provisoire juge, dès le 23 août, Claude Geslin, accusé d'intelligence avec l'ennemi et d'actes de torture et de barbarie sur des patriotes, au vu d'archives de la Gestapo trouvées dans les caves du Sipo-SD, [[avenue Jules Ferry]] où des noms rennais figuraient avec la mention "S R" suivie d'un chiffre commençant par "7". Il est fusillé. Le 5 novembre, leur recours en grâce rejeté, trois collaborateurs, Baudrou, Ben Arab et Prochaska, sont fusillés à l'aube dans l'"Enfer" du [[parc du Thabor]]. La justice varie et sera moins sévère à mesure du temps qui passe, ainsi le Tribunal militaire permanent condamna à mort, le 19 octobre 1944, Mlle Haudouin pour quatre dénonciations à la police allemande et à la milice, mais le 11 février 1945 la Cour de Justice de Rennes ne condamnera Léonardos Koster qu'à vingt ans d'emprisonnement, lui qui a pillé, tué, et dénoncé dix personnes qui seront déportées<ref>''Le Barreau rennais dans la tourmente'', par François-Xavier Gosselin. Revue juridique de l'ouest, vol. 1, n° 4 - 1988</ref>.
Beaucoup d'autres collaborationnistes persisteront ouvertement jusqu'au bout. L'occupant parti, ce sera l'[[Epuration]]: le tribunal militaire provisoire juge, dès le 23 août, Claude Geslin, accusé d'intelligence avec l'ennemi et d'actes de torture et de barbarie sur des patriotes, au vu d'archives de la Gestapo trouvées dans les caves du Sipo-SD, [[avenue Jules Ferry]] où des noms rennais figuraient avec la mention "S R" suivie d'un chiffre commençant par "7". Il est fusillé. Le 5 novembre, leur recours en grâce rejeté, trois collaborateurs, Baudrou, Ben Arab et Prochaska, sont fusillés à l'aube dans l'"Enfer" du [[parc du Thabor]]. La justice varie et sera moins sévère à mesure du temps qui passe, ainsi le Tribunal militaire permanent condamna à mort, le 19 octobre 1944, Mlle Haudouin pour quatre dénonciations à la police allemande et à la milice, mais le 11 février 1945 la Cour de Justice de Rennes ne condamnera Léonardos Koster qu'à vingt ans d'emprisonnement, lui qui a pillé, tué, et dénoncé dix personnes qui seront déportées<ref>''Le Barreau rennais dans la tourmente'', par François-Xavier Gosselin. Revue juridique de l'ouest, vol. 1, n° 4 - 1988</ref>.
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