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La rue Jacques Monod est une artère de la commune de Saint-Grégoire qui fait référence au scientifique Jacques Monod.
La '''rue Jacques Monod''' est une artère de la commune de [[Saint-Grégoire]] qui fait référence au scientifique Jacques Monod.


'''Jacques Monod''', né à [[Paris]] le {{date|9|février|1910|en science}} et mort à [[Cannes]] le {{date|31|mai|1976|en science}}, est un [[biologiste]] et [[biochimiste]] [[France|français]] de l'[[Institut Pasteur]] de Paris, lauréat en [[1965 en science|1965]] du [[prix Nobel de physiologie ou médecine]]. Il est l'auteur en 1970 d'un essai intitulé ''[[Le Hasard et la Nécessité]]''.
{{w|'''Jacques Monod'''}}, né à [[Paris]] le {{date|9|février|1910|en science}} et mort à [[Cannes]] le {{date|31|mai|1976|en science}}, est un [[biologiste]] et [[biochimiste]] [[France|français]] de l'[[Institut Pasteur]] de Paris, lauréat en [[1965 en science|1965]] du [[prix Nobel de physiologie ou médecine]]. Il est l'auteur en 1970 d'un essai intitulé ''[[Le Hasard et la Nécessité]]''. Ses travaux ont inspiré plusieurs innovateurs et industriels bretons comme [[Pierre Lognoné]].


== Biographie ==
La famille Monod est célèbrée dans d'autres infrastructures du nord de Rennes, comme la [[Médiathèque Théodore Monod]] de [[Betton]].
Né à Paris le 9 février 1910, Jacques Lucien Monod est le fils du peintre [[Lucien Hector Monod]] et de Charlotte Todd MacGregor, Américaine née à Milwaukee. Jacques Monod est un descendant du pasteur [[Descendance de Jean Monod (1765-1836)|Jean Monod]], et le frère de [[Philippe Monod (résistant)|Philippe Monod]]. Il a deux fils jumeaux : Olivier, chercheur au CNRS à l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans (ISTO), et [[Philippe Monod (physicien)|Philippe]], physicien retraité de l'ESPCI de Paris, nés de son mariage avec [[Odette Monod-Bruhl|Odette Bruhl]], une petite-fille du [[grand rabbin de France]] [[Zadoc Kahn]]. Il est aussi le beau-frère du [[zoologiste]] [[Georges Teissier]] et de sa femme Lise Bruhl, et le cousin de Geneviève Zadoc-Kahn, régisseuse des [[concert]]s [[Musigrains]].
 
C'est lors d'un stage en 1929 à la [[station biologique de Roscoff]], dirigée par [[Georges Teissier]], qu'il rencontre sa future épouse, belle-sœur du directeur<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Cédric Grimoult]]|titre=Histoire de l'évolutionnisme contemporain en France, 1945-1995|éditeur=[[Librairie Droz]]|année=2000|passage=212|isbn=}}</ref>.
 
Jacques Monod fut résistant pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], tout comme son demi-frère [[Philippe Monod (résistant)|Philippe Monod]]<ref>{{Lien web|url=http://archives.tdg.ch/TG/TG/-/article-2009-03-611/debut-1943|titre=1943 La Résistance ouvre une antenne discrète à Genève (Tribune de Genève)|année=2009|consulté le=28 septembre 2009}}</ref>. C'est d'ailleurs grâce à l'action de ce dernier que Jacques peut s'évader de France, via Belfort, en 1944<ref>{{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Belot|prénom2=Gilbert|nom2=Karpman|titre=L'Affaire suisse|sous-titre=La Résistance a-t-elle trahi de Gaulle ?|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2009|mois=février|jour=11|pages totales=436|isbn=978-2-200-24381-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=9tCDSZzviPYC|titre chapitre=Un protestant de gauche}}</ref>.
 
Il fait l'essentiel de sa carrière au sein de l'[[Institut Pasteur]] de Paris et devient professeur à la faculté des Sciences de Paris, puis au [[Collège de France]], et enfin directeur de l'Institut Pasteur de [[1971]] à [[1976]]. En [[1965]], il reçoit le [[prix Nobel de physiologie ou médecine]] avec [[François Jacob]] et [[André Lwoff]] pour ses travaux en [[génétique]]. En 1966, il porte, avec notamment François Jacob, le projet de création d'un centre de recherche spécialisé en biologie moléculaire. Cet institut adoptera le nom d'[[Institut Jacques-Monod]] en 1982. Son livre ''[[Le Hasard et la Nécessité]]'' ([[1970]]) a eu un très fort retentissement, amenant les débats sur la [[biologie]] sur la place publique. Monod y expose ses vues sur la nature et le destin de l'humanité dans l'univers, concluant ainsi son essai : "L’ancienne alliance est rompue ; l’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers, d’où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n’est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres."
 
Il fut président du [[Fondation Royaumont|Centre Royaumont pour une Science de l'Homme]].
 
Il était proche du philosophe [[Karl Popper]], qui lui dédia l'édition française de [[1978]] de ''[[La Société ouverte et ses ennemis]]''<ref>[[Karl Popper]], Préface à l'édition française de ''[[La Société ouverte et ses ennemis]]'', 1979, Seuil, {{p.|7}}</ref>.
 
Il adhère au [[Parti communiste français]] au sortir de la guerre, mais s'en éloigne en 1948, au moment de l'[[affaire Lyssenko]].
 
Décédé à Cannes d'une leucémie<ref>[http://www.cannes.com/dmdocuments/cannessoleil058p34a35.pdf Cannes Soleil {{n°|58}}, Novembre 2006]</ref>, il y est enterré, au [[cimetière du Grand Jas]].
 
== Apports scientifiques ==
Les apports de Jacques Monod à la [[biologie moléculaire]] sont considérables. Intéressé par la génétique des micro-organismes, il postule puis met en évidence l'existence d'une [[molécule]] servant de lien entre le [[génome]] ([[Acide désoxyribonucléique|ADN]]) et les [[protéine]]s : l'[[ARN messager]]. Avec [[François Jacob]], corécipiendaire du prix Nobel la même année, il démontre la notion d'[[opéron]] dans les [[bactérie]]s, un opéron étant une unité génétique composée de plusieurs gènes dont l'expression est régulée par le même [[Promoteur (biologie)|promoteur]]. Cette notion de promoteur est aussi due à ces deux savants.
 
Il publie en 1949 dans le journal ''Annual Review of Microbiology'',  un modèle de prédiction des croissances bactériennes, appelé [[équation de Monod]] et toujours utilisé dans le dimensionnement des stations d'épuration<ref>{{Article|prénom1=J|nom1=Monod|titre=The growth of bacterial cultures|périodique=Annual Review of Microbiology|volume=3|numéro=1|date=1949-10-01|issn=0066-4227|doi=10.1146/annurev.mi.03.100149.002103|lire en ligne=https://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev.mi.03.100149.002103|consulté le=2018-04-22|pages=371–394}}</ref>.
 
Il élabore en [[1965]] avec [[Jean-Pierre Changeux]] et Jeffries Wyman le concept d'[[allostérie]], un mode de régulation majeur des [[enzymes]]. L'article publié dans le ''Journal of Molecular Biology'' est l'un des plus cités au monde.
 
Jacques Monod, [[François Jacob]] et [[André Lwoff]] ont obtenu le [[prix Nobel]] pour avoir établi que l’ADN est le point de départ des réactions biochimiques qui, par l’intermédiaire de l’[[ARN]], produisent les protéines nécessaires à la vie des cellules<ref>Son allocution, ''La Paix, l'art et la connaissance'' est reproduite dans ''Lwoff, Monod, Jacob à Stockholm'', ''[[Le Figaro littéraire]]'' {{n°|1027}} du jeudi 23 décembre 1965, {{p.|4}}</ref>. Pour Monod, l’ADN a le rôle primordial d'un centre de commande dans le [[métabolisme]] cellulaire. Avec [[François Jacob]], il est l'un de ceux qui ont popularisé l'idée qu'un [[programme génétique]] dirige la vie et le développement des êtres vivants.
 
Fort de son succès, il publie en 1970 un livre, ''[[Le Hasard et la Nécessité]]'', dans lequel il écrit : {{citation|Il faut ajouter enfin, et ce point est d’une très grande importance, que le mécanisme de la traduction est strictement irréversible. Il n’est ni observé, ni d’ailleurs concevable, que de « l’information » soit jamais transférée dans le sens inverse, c’est-à-dire de protéine à ADN. Cette notion repose sur un ensemble d’observations si complètes et si sûres, aujourd’hui, et ses conséquences en théorie de l’évolution notamment, sont si importantes, qu’on doit la considérer comme l’un des principes fondamentaux de la biologie moderne<ref>Cité dans {{Ouvrage
| prénom1      = Cédric
| nom1          = Grimoult
| titre        = Histoire de l'évolutionnisme en France (1945-1995)
| lieu          = Genève
| éditeur      = [[Librairie Droz|Droz]]
| année        = 2000
| pages totales = 616
| passage      = 215
| isbn          = 978-2-600-00406-0
| lire en ligne = https://books.google.ca/books?id=FhFiEFPvN9sC&pg=PA215&dq=%22Il+faut+ajouter+enfin%2C+et+ce+point+est+d%E2%80%99une+tr%C3%A8s+grande+importance%2C+que+le+m%C3%A9canisme+de+la+traduction+est+strictement+irr%C3%A9versible.%22
}}</ref>.}}
 
L'année même de la parution de l'ouvrage, plusieurs chercheurs trouvent l’existence générale d'une enzyme, la [[transcriptase inverse]], les Américains [[Harold Temin]] et [[David Baltimore]], dans les [[retrovirus]], le Français [[Mirko Beljanski]], au sein même du CNRS, dans des bactéries, et le Japonais [[Satoshi Mizutani]], ce qui ne contredit pas l'affirmation de Monod puisqu'il ne s'agit pas de traduction inverse, mais de transcription inverse. Les chercheurs annoncent l’existence générale de cette enzyme au VI{{e}} Symposium de biologie moléculaire tenu à Baltimore (États-Unis) en {{date-|juin 1972}}. Et trois ans après, Temin et Baltimore obtiennent le prix Nobel pour leur découverte.
 
== Contribution épistémologique ==
Monod, dans sa préface à la traduction d'un livre du grand spécialiste de la [[théorie synthétique de l'évolution]] d'[[Ernst Mayr]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Ernst Mayr|titre=Populations, espèces et évolution|passage=p. 15-22|lieu=Paris|éditeur=Hermann|date=1974}}</ref>, a précisé dans une longue analyse nuancée son point de vue [[Épistémologie|épistémologique]] sur l'évolution biologique et le [[darwinisme]]. Il les considère tous deux comme ''intellectuellement séduisantes'', mais comme demeurant des hypothèses « se prêtant difficilement à la falsification pour employer le langage de [[Karl Popper]] », tout en pensant que « le [[néodarwinisme]] est dans l'état actuel la seule hypothèse scientifique existante, tendant à rendre compte de l'émergence de la diversité des êtres vivants. En revanche, il démontre que la théorie du gène déterminant héréditaire invariant au travers des générations, et même des hybridations, est tout à fait inconciliable avec les [[dialectique|principes dialectiques]] ([[Le Hasard et la Nécessité]] p.58). »
 
== Engagement militant ==
En 1972, Jacques Monod témoigne, en tant qu'expert, au [[procès de Bobigny]] (procès d'un avortement, alors interdit par la législation française) en faveur des accusées. En parallèle, il donne de l'argent aux accusées pour les aider à couvrir les frais de justice engagés<ref>D. Dauvergne, [http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01081989/document Le débat sur l’avortement, de Bobigny à la promulgation (octobre 1972-janvier 1975), la presse s’engage], Sciences de l'information et de la communication, 2014</ref>.

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La rue Jacques Monod est une artère de la commune de Saint-Grégoire qui fait référence au scientifique Jacques Monod.

Jacques Monod Wikipedia-logo-v2.svg, né à Paris le 9 février 1910 et mort à Cannes le 31 mai 1976, est un biologiste et biochimiste français de l'Institut Pasteur de Paris, lauréat en 1965 du prix Nobel de physiologie ou médecine. Il est l'auteur en 1970 d'un essai intitulé Le Hasard et la Nécessité. Ses travaux ont inspiré plusieurs innovateurs et industriels bretons comme Pierre Lognoné.

La famille Monod est célèbrée dans d'autres infrastructures du nord de Rennes, comme la Médiathèque Théodore Monod de Betton.