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[[Fichier:Albert_torqueau.jpg|150px|left|thumb| Albert Torquéau, 24 ans, torturé et fusillé par des membres du Bezen Perrot et de la Milice le 16/07/1944 à Plougonver avec 6 autres Résistants]] | [[Fichier:Albert_torqueau.jpg|150px|left|thumb| Albert Torquéau, 24 ans, torturé et fusillé par des membres du Bezen Perrot et de la Milice le 16/07/1944 à Plougonver avec 6 autres Résistants]] | ||
Lorsque les Allemands décidaient une opération contre un réseau de résistance ou un maquis, ceux-ci avaient déjà été infiltrés ou repérés par des agents français du SD. Se distingua particulièrement la quinzaine de membres du Groupe d'action du P.P.F. qui s'installa le 8 juin 1944 au 25 [[rue d'Échange]]. À partir de mai 1944, la | Lorsque les Allemands décidaient une opération contre un réseau de résistance ou un maquis, ceux-ci avaient déjà été infiltrés ou repérés par des agents français du SD. Se distingua particulièrement la quinzaine de membres du Groupe d'action du P.P.F. qui s'installa le 8 juin 1944 au 25 [[rue d'Échange]]. À partir de mai 1944, la Milice,<ref>[[La Milice à Rennes]]</ref> le GAJS,<ref>[[Le Groupe d'action pour la justice sociale]]</ref> la Selbstschutzpolizei <ref>[[ En 1944 une Selbstschutzpolizei à Rennes]]</ref> et la formation Perrot furent directement impliqués dans des opérations de combat et dans des interrogatoires violents. Avant, seule sévissait la formation Perrot; son rôle se limitait alors à des activités de surveillance, gardes et souricières. Le plus souvent, ces différentes unités ont agi ensemble, au côté de soldats allemands et encadrées par des membres du SD, dans les quatre départements. | ||
Dès juin 1944, certains s'étaient enfuis en Allemagne, tel Fred Moyse qui se fit naturaliser allemand. Cependant le samedi 29 juillet, ils sévissent encore à Rennes; dans l'après-midi, Geffroy et Botros qui s'étaient fait passer le matin pour des résistants, se présentent au café « La Chaumière », situé au 6, [[rue du Lycée]] font arrêter par Ange Péresse, le chef des opérations du Bezen, en uniforme Waffen SS, Léontine Bohuon et ses deux frères, Francis et Eugène Bohuon, résistants FTP qui seront affreusement torturés au siège du SD, [[avenue Jules Ferry]]. Eugène ne reviendra pas du camp de concentration de Dachau. <ref> 29 juillet 1944, une des dernières rafles à Rennes. Blog de Kristian Hamon -16 juin 2015 </ref> Mais le 1er août, les troupes américaines sont aux portes de Rennes. Célestin Lainé envoie ses lieutenants Ange Péresse et Léon Jasson à la recherche des « gours » de la Bezen afin que ceux-ci rejoignent la rue Lesage, centre de rassemblement. Il se rend avenue Jules Ferry, au siège de la Gestapo, pour mettre au point avec Pulmer les modalités du repli et organiser les convois et les itinéraires. Le soir, un premier contingent de trente membres de la Bezen, mêlé à un groupe d'employés de la Gestapo, prend la route. Le 2 août, les archives ayant été brûlées dans l'après-midi, [[rue Lesage]], le reste suit avec des collaborationnistes notoires, tels l'imprimeur de « l'Heure bretonne », Marcel Guieysse, Roparz Hemon, fondateur de l'Institut celtique, Jos Youenou, beau-frère de François Debeauvais. <ref> ''1er-4 août 1944: l'étrange libération de Rennes'' p. 192. Étienne Maignen. Editions Yellow Concept - Oct. 2017</ref> À l’étape de Paris, les désertions se multiplient : certains (comme celui qu’on surnomme "Tintin la Mitraille") rejoignent les FTP, d’autres les FFI (Le Bihan...) et quelques uns enfilent discrètement des vêtements civils ... | Dès juin 1944, certains s'étaient enfuis en Allemagne, tel Fred Moyse qui se fit naturaliser allemand. Cependant le samedi 29 juillet, ils sévissent encore à Rennes; dans l'après-midi, Geffroy et Botros qui s'étaient fait passer le matin pour des résistants, se présentent au café « La Chaumière », situé au 6, [[rue du Lycée]] font arrêter par Ange Péresse, le chef des opérations du Bezen, en uniforme Waffen SS, Léontine Bohuon et ses deux frères, Francis et Eugène Bohuon, résistants FTP qui seront affreusement torturés au siège du SD, [[avenue Jules Ferry]]. Eugène ne reviendra pas du camp de concentration de Dachau. <ref> 29 juillet 1944, une des dernières rafles à Rennes. Blog de Kristian Hamon -16 juin 2015 </ref> | ||
Mais le 1er août, les troupes américaines sont aux portes de Rennes. Célestin Lainé envoie ses lieutenants Ange Péresse et Léon Jasson à la recherche des « gours » de la Bezen afin que ceux-ci rejoignent la rue Lesage, centre de rassemblement. Il se rend avenue Jules Ferry, au siège de la Gestapo, pour mettre au point avec Pulmer les modalités du repli et organiser les convois et les itinéraires. Le soir, un premier contingent de trente membres de la Bezen, mêlé à un groupe d'employés de la Gestapo, prend la route. Le 2 août, les archives ayant été brûlées dans l'après-midi, [[rue Lesage]], le reste suit avec des collaborationnistes notoires, tels l'imprimeur de « l'Heure bretonne », Marcel Guieysse, Roparz Hemon, fondateur de l'Institut celtique, Jos Youenou, beau-frère de François Debeauvais. <ref> ''1er-4 août 1944: l'étrange libération de Rennes'' p. 192. Étienne Maignen. Editions Yellow Concept - Oct. 2017</ref> À l’étape de Paris, les désertions se multiplient : certains (comme celui qu’on surnomme "Tintin la Mitraille") rejoignent les FTP, d’autres les FFI (Le Bihan...) et quelques uns enfilent discrètement des vêtements civils ... | |||
{{w|Célestin Lainé}} et les reliquats du Bezen Perrot gagnèrent l'Allemagne. Ils eurent le choix entre travailler dans des usines allemandes, ou suivre un cours de radio-opérateur au titre de l'Abwehr. Jean Flouriot, jeune inspecteur de police, résistant membre du Front national, fut chargé d'identifier les membres de la Bezen. Du jour au lendemain , il obtint d'un incarcéré, qui faisait en fait fonction de trésorier, sur papier les renseignements voulus, et celui-ci ne passa en Cour de justice que plus tard, sauvant sa vie.<ref> Conférence ''les Heures sombres à Rennes'' par Kristian Hamon et Jean Flouriot. Archives municipales, 24 mai 2012</ref> La plupart furent arrêtés en tentant de rentrer en France. Sur l'ensemble des Waffen-SS du "Bezen Perrot", trois moururent au combat, un fut exécuté par la Résistance, un mourut durant un interrogatoire effectué par la Résistance et un qui avait "retourné sa veste" fut exécuté par les Allemands. Célestin Lainé se réfugia en Irlande. | {{w|Célestin Lainé}} et les reliquats du Bezen Perrot gagnèrent l'Allemagne. Ils eurent le choix entre travailler dans des usines allemandes, ou suivre un cours de radio-opérateur au titre de l'Abwehr. Jean Flouriot, jeune inspecteur de police, résistant membre du Front national, fut chargé d'identifier les membres de la Bezen. Du jour au lendemain , il obtint d'un incarcéré, qui faisait en fait fonction de trésorier, sur papier les renseignements voulus, et celui-ci ne passa en Cour de justice que plus tard, sauvant sa vie.<ref> Conférence ''les Heures sombres à Rennes'' par Kristian Hamon et Jean Flouriot. Archives municipales, 24 mai 2012</ref> La plupart furent arrêtés en tentant de rentrer en France. Sur l'ensemble des Waffen-SS du "Bezen Perrot", trois moururent au combat, un fut exécuté par la Résistance, un mourut durant un interrogatoire effectué par la Résistance et un qui avait "retourné sa veste" fut exécuté par les Allemands. Célestin Lainé se réfugia en Irlande. | ||
=== Bibliographie === | === Bibliographie === |
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