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Rue Pierre Abélard
La rue Pierre Abélard est une voie est-ouest de Rennes reliant le boulevard de la Tour d'Auvergne à la rue de Redon. Elle est bordée au nord par l'hôtel de police et donne accès au sud à la Cité judiciaire.
Elle rappelle :
Pierre Abélard
(1079, Le Pallet, près de Nantes - 21 avril 1142, près de Chalon-sur-Saône)
Abailard, ou encore Abeilard Pierre
Philosophe, dialecticien et théologien chrétien
Né dans une famille poitevine établie en Bretagne, il a été abbé de Rhuys mais a exercé principalement dans le domaine royal (Ile-de-France actuelle), d'où sa renommée à travers tout l'Occident comme professeur appointé par des familles aristocratiques et comme compositeur de chansons. Sa notoriété, importante dès le début du XIIe siècle, aboutira à l'extension du statut de clerc au corps enseignant et étudiant. Il explique à de nombreux étudiants les textes fondamentaux de la logique et l'Écriture. Auteur latin, entre autres, de Oui et Non, premier ouvrage à être diffusé, de son vivant, à un large public non spécialisé, il est un des principaux acteurs du renouveau des arts du langage au sortir du Haut Moyen Âge carolingien entrant dans la réforme grégorienne. Il initie au sein des écoles cathédrales les études aristotéliciennes et fonde en 1110 à Sainte Geneviève le premier collège qui, préfigurant l'Université, échappe à l'autorité épiscopale. Il se fait moine en 1119 à Saint-Denis mais voit en 1121 au concile de Soissons son cours Théologie du souverain bien dénoncé pour sabellianisme et livré à un autodafé. En 1125, son traité d'éthique Connais-toi toi-même fonde la notion de culpabilité non plus sur l'acte commis mais sur l'intention. Féministe et partisan de l'éducation des femmes, il fonde en 1131 en Champagne la première abbaye qui suive une règle féminine, le Paraclet, refuge de femmes savantes. En 1140, sa Théologie pour les étudiants fait l'objet d'une seconde condamnation pour hérésie.
Abélard, protégé du rival des Capétiens, le comte de Champagne Thibault, a été un objet de scandale: il séduit Héloïse, fille lettrée, nièce du chanoine Fulbert ; ils ont un fils qu'Héloïse nomme Astrolabe ; Fulbert les contraint à un mariage qu'ils veulent garder secret. Il sera abbé réformateur à Saint-Gildas de Rhuys en Bretagne, avant de revenir enseigner à Paris.
L'étudiante instruite et intelligente peut avoir un peu plus de 20 ans au moment de sa rencontre avec Abélard. Elle rentrera, sur son ordre et par amour, au monastère bénédictin d'Argenteuil, là même où elle a passé son adolescence. Bien que moniale sans vocation, elle deviendra prieure de ce monastère. Suger qui en convoite les revenus expulsera, sous un mauvais prétexte, Héloïse et ses compagnes. Il la croit répudiée et fait émasculer Abélard en 1117. Les deux époux entrent en religion, Abélard rédige alors son autobiographie romanesque, Histoire de mes malheurs, annonçant le mythe fondateur de l'amour libre et les lettres échangées par le couple, et Lettres d’Abélard et d’Héloïse, un monument littéraire où la liberté du propos intime est moderne.