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Rue Kéralio
La rue Kéralio est une voie nord-sud reliant la rue de Redon à l'allée Raymond Cornon. Elle est parallèle, à l'est, au boulevard Saint-Conwoïon dont elle n'est séparée que par une bande de stationnements pour auto, seule sa rive ouest étant construite. Cette voie apparaît dans la nomenclature des voies de Rennes du 24 juillet 1923 mais apparaît déjà sur un plan de 1919. Elle fut prolongée lors de la délibération du conseil municipal de la ville de Rennes le 16 janvier 1984.
Elle honore la famille Guynement de Keralio, une fratrie du 18e siècle, d'origine rennaise et noble, cinq frères qui ont tous suivi le métier des armes, et sont entrés vers l'âge de 15 ans au Régiment d'Anjou :
Félix-François-Germain (1714-1734, Philippsburg, Allemagne), tué, à vingt ans, à la bataille de Philippsbourg .
Auguste-Guy (23 avril 1715, Rennes - 11 décembre 1805, Paris), affecté en 1758 à la cour de Parme comme sous-gouverneur, pendant la Terreur emprisonné aux Carmes, il était mathématicien et passionné de généalogie.
Agathon (23 mars 1723, Rennes - 13 février 1788, Forbach), lieutenant en 1739, se distingue en 1742 au siège de Prague , pendant la Guerre de succession d'Autriche. En 1759, il est major et combat en Allemagne pendant la Guerre de Sept ans . En 1761, il est gouverneur du prince Maximilien des Deux-Ponts. En décembre 1773, il est nommé sous-inspecteur de l'École royale militaire à Paris puis devient sous-inspecteur des 12 écoles militaires et rend compte à Versailles. Promu en 1780 maréchal de camp, il inspecte en 1782, à l'école de Brienne, le jeune Bonaparte, et prend sa retraite en 1783. Il correspondit avec Benjamin Franklin .
Alexis-Célestin (23 mars 1725, Rennes - 24 novembre 1782, Rennes), lieutenant en 1745, capitaine en 1756, fait prisonnier pendant la Guerre de Sept ans, il est libéré sur ordre de Frédéric II, comme frère d'Auguste Keralio qui a passé trois mois à sa cour. En 1771, il est lieutenant-colonel du régiment provincial de Nantes, et quitte l'armée en 1776. Il siège, dans l'ordre de la noblesse, aux États de Bretagne. Il meurt à Rennes le 24 novembre 1782.
Et :
Louis-Félix (17 septembre 1731, Rennes - 10 décembre 1793, Paris). En 1763, une première publication savante sur les « pays du Nord », est le début de la longue carrière académique. Entre 1752 et 1756, il devient enseignant, comme ses frères, mais avant eux, et dans des conditions bien différentes. Auguste et Agathon vivront une vie de cour et auront un seul élève, princier, pendant une dizaine d'années, alors que leur cadet a en charge, pendant vingt ans, des classes entières de l'École militaire qui accueille des fils de noblesse pauvre, auxquels il enseigne la tactique ; il est aussi directeur-adjoint des études de 1758 à 1769. Ayant perdu son poste, il consolide une carrière académique, intellectuelle et éditoriale, qui culmine dans les années 1780. Il s'engage pleinement dans la Révolution, qui fait de lui un notable patriote : cadre de la Garde Nationale, clubiste, et journaliste. Dans son quartier, il est commandant du bataillon des Filles St-Thomas, auquel il suggère, en septembre, sa devise « Vivre libre ou mourir ». Il est de ceux qui fondent, en août 1789, une Société des Amis de la Constitution , qui s'affilie aux Jacobins. Il publie "De la constitution militaire", publié dans le Journal d'État et du citoyen qui devient "le Mercure national"[1].
Sur la carte
Références
- ↑ Les cinq frères Keralio, par Annie Geffroy, la République des Sciences, XWIIIe siècle n° 40 - 2008