Galette saucisse

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Galette saucisse 1.JPG
Galettes et saucisses (Photo Trizek de Wikimedia Commons)
Enseigne sur le Marché des Lices

La Galette-Saucisse est l'incontournable de la gastronomie de rue à Rennes. Composée d'une saucisse grillée au barbecue, enroulée dans une galette fraîche (parfois deux), ce « hot-dog » local est une tradition de la région rennaise. Dès la seconde partie du 19e siècle on la déguste à La Robiquette, en sortie de Rennes, route de Saint-Malo, et on la nomme souvent "robiquette".

Pas une fête, pas un marché, pas un match de football sans galette-saucisse.

Le cercle rouge, d'un rayon de 150 kilomètres centré sur Rennes, est issu du livre Galette-saucisse je t'aime ! , de Benjamin Keltz, éditions Goater et du Coin de la rue - 2013. La ligne courbe noire, est issue du livre Atlas de Bretagne / Atlas Breizh de Mikael Bodloré-Penlaez et Divi Kervella, éditions Coop Breizh - 2011
La galette fraîche qui bientôt recouvrira la saucisse
La galette saucisse complète de 6h du matin

La galette par les anciens

On démêle la farine de blé noir avec de l'eau et un peu de sel dans un vase en terre avec une cuiller en bois. La pâte prête, on met sur le feu la "tuile" ou "pierre" ("gachoué" à Dol). La tuile est graissée avec la "graissoué", "la graissette", le "frottoué" (à Dinan et Dol), le "fritou" à Vitré. La pâte est étendue à l'aide du rouable avec une latte ou "tournette" en fer battu et on la pose sur une claie en bois, "hèche", ou "hec" dans le nord de l'Ille-et-Vilaine. La galette se mange souvent froide enveloppant une saucisse chaude mais elle est aussi excellente chauffée sur la poêle avec du beurre et des œufs pochés dessus, bonne aussi avec du lait ribot, des pommes cuites et accompagnée de cidre[1].

Les 10 commandements de la Galette saucisse

En 1994, une association est constituée autour de la Galette-saucisse, la Sauvegarde de la Galette saucisse bretonne (sgsb), ayant pour objet la "Promouvoir ce produit, faire connaître ses meilleurs artisans et cette spécialité Rennaise hors de la région".

Elle promeut notamment la Charte des 10 commandements de la Galette-Saucisse :

  1. Saucisse, moins de 120 gr, tu ne feras
  2. Point de moutarde, tu ne mettras
  3. Grasse, jamais, tu ne seras
  4. Au Stade Rennais tu excelleras
  5. A 2 mains et à toute heure, on te mangera
  6. Un verre de cidre, t'accompagnera
  7. Maximum 2 Euros, tu coûteras
  8. Service, sourire, tu les auras
  9. Parfaitement on te grillera
  10. À Rennes, cette charte, on respectera

"Galette saucisse, je t'aime"

"Galette saucisse, je t'aime" est un chant des supporteurs du Stade rennais, chanté à la gloire de la galette saucisse, et du Stade Rennais.

Paroles

Refrain :

Galette-saucisse je t’aime, j’en mangerai des kilos [Et des kilos !], dans toute l’Ille-et-Vilaine, avec du lait Ribot [Du lait Ribot !].

Couplet 1 :

Et si tu m’abandonnes, alors je m’empoisonne, avec des tripes de Caen, et des rillettes du Mans !

Couplet 2 :

J’aime bien les Lavallois, grillés au feu de bois, mais je n’en mange pas, ça donne mal au foie !

Couplet 3 :

J’aime bien les canaris, quand ils sont bien bouillis, ça nourrit les cochons, bien mieux que la posson !

Expressions populaires

Ouest-Eclair 23 mars 1903

L'expression « Pas de fête sans galette » fait référence aux galettes consommées en toutes occasions, ainsi qu'au résultat possible (antérieur ou postérieur à la sus-dite consommation) d'une mauvaise gestion gastrique des litres d'alcool consommés rue Saint-Michel.

1815

On se venge comme on peut. Le père Poganne, galettier au coin de la rue de la Visitation et de la rue Motte-Fablet, refusa de servir des Prussiens au motif qu'ils n'étaient ni bretons, ni français et, pour échapper à leurs menaces sur sa vie, il dut s'exécuter mais étala sur la tuile, du méchant suif au lieu de beurre. [2] Il est alors l'un des premiers "faisoux de galettes".

M. Henry Jouin, dans son Rennes il y a cent ans, vante « la fine galette de Nelleau-Poganne, rue Beaurepaire, aujourd'hui rue Motte-Fablet, un galette cuite sur la tuile, au feu de bois, « beurrée et molle, sur laquelle se serait épanoui un jaune d'œuf bien cuit. »

1918

Intervention des galettières auprès du préfet (Ouest-Éclair du 16 janvier 1918)
Dans le quotidien Ouest-Eclair du 8 juillet 1944

En janvier 1918, voilà que l'on voudrait interdire la fabrication des galettes !


Avril 1941

La synthèse des rapports des préfets pour la période du 10 au 25 avril 1941 expose que même la galette de blé-noir, consommée par les classes pauvres en Ille-et-Vilaine, ne va plus pouvoir être fabriquée par suite du manque de sarrasin.

La galette en juillet 1940 (Ouest-Eclair)

Juillet 1944 : crêpes et galettes interdites ?

Un arrêté ministériel du gouvernement de Vichy, paru au Journal officiel du 29 juin 1944, interdit la fabrication, la vente et la consommation de crêpes ou de galette de sarrasin, sauf autorisation spéciale du préfet. Motif : pénurie de combustibles.

Mais le préfet régional, considérant que la galette de sarrazin est une denrée traditionnelle de la Bretagne, usant de la faculté ouverte par l'arrêté, autorise, par arrêté en date du 1er juillet, la fabrication et la vente des crêpes et galettes de sarrazin comme par le passé[3]. Quant à la saucisse... ce n'était pas pensable et mieux valait ne pas y penser en ce temps-là, sauf à être masochiste !


Un haïku breton

« Fragrance en prémices,

En main ma galette-saucisse,

A moi le délice ! »

— Etienne Maignen • 2011licence


Notes et références

  1. En Haute-Bretagne, par Henri-François Buffet, éd. Librairie Celtique, Paris - 1954
  2. Cuisine traditionnelle de Bretagne, par Simone Morand. Ed. Jean-Paul Gisserot - 1998
  3. Journal L'Ouest-Eclair du 5 juillet 1944

Article connexe

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