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Ecole Nationale d'Agriculture pour Jeunes Filles de Coëtlogon Rennes
La première école nationale d'agriculture pour jeunes filles est ouverte en 1886 en Bretagne, à Rennes dans l'enceinte du manoir dit Ancien château de Coëtlogon. Spécialisée en production laitière, l'école permis aux jeunes filles d'accéder à des postes à responsabilité dans la production laitière en France ainsi que dans la formation agricole. En 1967, l'école devient l'école nationale supérieure féminine d’agronomie.
L'évolution de l'industrie laitière en Bretagne
Améliorer les exportations et la qualité des produits
Dès les XVIIe et XVIIIe siècles, l'élevage laitier y a constitué un secteur important des productions agricoles : il est reconnu comme une nécessité nationale car le lait nourrit une population nombreuse et les surplus transformés en beurre contribuent à ravitailler la marine et à fournir l'exportation, vers l'Angleterre en particulier.
L'école de Coëtlogon éduque la fermière idéale de la Troisième République
La IIIe République marque profondément le domaine agricole de cette fin de 19e siècle. Plusieurs équipements s'installent à Rennes : l'école nationale d'agriculture, anciennement située à Grand-Jouan, est transférée à Rennes dans un nouveau bâtiment (65 rue de Saint-Brieuc), construit sur les plans de l'architecte départemental Jean-Marie Laloy et inauguré le 12 août 1896.
Une évolution rapide
Une école pratique de laiterie[1] se crée à Rennes en 1886, son originalité est d'être destinée aux femmes. Conçue comme une école professionnelle destinée à former des spécialistes des productions laitières, cet établissement va vite évoluer[2], et en une vingtaine d'années[3].
Visite de Georges Clemenceau en 1908
En 1908, lors de sa venue à Rennes à l'invitation du maire Jean Janvier, Georges Clemenceau visite la ville durant deux jours, les 7 et 8 juin. Et se rend au pavillon de l'école.
Contexte et impact du Printemps du Front Populaire
Pendant le Printemps du Front Populaire, le 8 avril 1936, les jeunes filles de l'Ecole Nationale d'Agriculture pour Jeunes Filles de Coëtlogon Rennes, accompagnée de leur directrice Mlle Quitin réalisent une intéressante excursion pour découvrir les expérimentations développées par Marguerite Chanvril et Théophile Lognoné, lauréats de la prime d'honneur du ministère de l'agriculture de 1936.
Le 26 avril et 3 mai 1936 : victoire électorale du Front populaire aux législatives avec 375 députés. Avec l'arrivée du Front Populaire, le 4 juin 1936 marque le premier gouvernement socialiste de Léon Blum. Pour la première fois en France, trois femmes sont au gouvernement comme sous-secrétaires d’État (Irène Joliot-Curie, Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore).
« La grande force des femmes est leur influence »
La fabrication du beurre fut une activité féminine traditionnelle
Les femmes rurales ont été impliquées dans ce projet de formation professionnelle en tant que responsables, par la tradition, de la fabrication du beurre, par conséquent, les premières formations données étaient essentiellement celles d'un apprentissage technique ; les programmes traitaient peu les questions ménagères et ignoraient complètement les fonctions maternelles. Mais, au début du XXe siècle, les projets deviennent tout autres, caria crise économique semble partiellement résorbée, ou du moins, la rénovation de l'industrie beurrière n'est plus une priorité en Bretagne. C'est la raison pour laquelle, si la spécialisation laitière n'est pas abandonnée, elle est largement complétée par la formation ménagère et morale des femmes qui devient alors l'objectif essentiel ; la tenue du foyer, l'éducation des enfants occupent alors une place importante dans les programmes. L'heure est venue d'éduquer les femmes rurales afin qu'elles améliorent les conditions de vie.
Les premiers établissements féminins d'agriculture : les écoles de laiterie
Une école pratique de laiterie se crée à Rennes en 1886, son originalité est d'être destinée aux femmes. Conçue comme une école professionnelle destinée à former des spécialistes des productions laitières, cet établissement va vite évoluer, et en une vingtaine d'années il deviendra peu à peu un établissement destiné à toutes les fermières. Il offrira toujours un enseignement technique mais il y superposera une formation ménagère et morale, car la République veut que les jeunes femmes soient des vecteurs d'intégration pour le monde rural[4].
jusqu'en 1875, le beurre est dirigé vers la Grande-Bretagne par Saint-Malo et Morlaix, ou vers la Normandie. Après 1875, l'exportation vers l'Angleterre se révèle plus difficile car les produits sont jugés de qualité insuffisante. Les beurres sont alors écoulés en priorité vers la Normandie, vers Paris, Le Havre et Nantes pour être utilisés dans les conserveries et biscuiteries ; Rennes, nœud ferroviaire, devient alors le centre du trafic. L'exportation se fait surtout vers l'Amérique du sud et vers l'Espagne pari 'intermédiaire des ports de Morlaix, Saint-Malo, Le Havre, Nantes et Bordeaux.
Éducation des filles à Rennes: une lente révolution
Il faudra attendre 1878, soit onze ans après la promulgation de la loi Dury, pour que la municipalité rennaise ouvre enfin la première école municipale de filles. Et il faudra attendre trente nouvelles années pour que le premier lycée de filles fasse sa rentrée[5].
Fermeture en 1967
L'école ferme à la suite du décret du 2 janvier 1967 et les locaux sont dévolus à l’école nationale supérieure féminine d’agronomie (ENSFA) de Rennes et au lycée agricole de la ville de Rennes.
- ↑ https://www.archives.rennes.fr/ark:/74559/214688.262013/dao/0/1id=https%3A%2F%2Fwww.archives.rennes.fr%2Fark%3A%2F74559%2F214688.262013%2Fcanvas%2F0%2F1
- ↑ https://recherche-anom.culture.gouv.fr/ark:/61561/nz811qkmrx
- ↑ https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1999_num_106_1_4018
- ↑ https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1999_num_106_1_4018
- ↑ http://www.placepublique-rennes.com/article/Education-des-filles-a-Rennes-une-lente-revolution-1