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Jean Legaud
Jean Baptiste Legaud est un entrepreneur et architecte français né à Noyal-sur-Vilaine le 2 décembre 1892 et décédé à Rennes le 3 janvier 1976 à l'âge de 83 ans.
Installé à Rennes, l'une de ses adresses connues était le 17, rue Noël du Fail[1].
Jean Legaud, un entrepreneur atypique de l’entre-deux-guerres
L’entrepreneur Jean Legaud (1892-1976) a transformé la ville de Rennes par la construction d'une vingtaine d'immeubles (de 3 à 9 étages), de près de 100 maisons, des ateliers, garages ou extensions diverses pour plus de 150 permis de construire déposés[2].
Fils de maçon s’affranchissant du travail des architectes auxquels il s’oppose parfois, il se disait "le constructeur, l'architecte, l'ingénieur et le vendeur" de ses immeubles. Ces derniers tous construits en ossature de béton armé avec des facades le plus souvent en granit ou parement de briques, auront résisté aux bombardements de la seconde guerre mondiale. Il aimait mettre en avant ses "collaborateurs" qui travaillaient pour lui, tels les mosaïstes Odorico, ou les métalliers-serruriers Brand, sans oublier ses "compagnons" employés.
Il quitte la région rennaise dans les années 40 et ne reviendra dans la capitale bretonne qu'à la fin de sa vie.
Jean Legaud (1892-1976), un entrepreneur étonnant
Tout le monde voit ses immeubles, mais peu de gens connaissent son nom. Les hautes constructions de Jean Legaud, entrepreneur atypique et audacieux, avec leurs façades de granite gris, bleu ou rose, marquent le centre de la ville sur des axes de communication majeurs, comme les boulevards de la Liberté et de la Tour d’Auvergne ou encore l’avenue Janvier. Certains y voient des réalisations originales, d’autres des colosses un peu sinistres. Dans tous les cas, elles ne laissent pas indifférent[3].
L'action plutôt que les longs discours
Il explique son engagement dans le métier dans une publication consacrée à ses productions des années 1930. Legaud y met en avant l’action plutôt que les longs discours et règle du même coup ses comptes avec les maîtres d’œuvre de la place.
« Gars du bâtiment, un père praticien avant tout, je me suis efforcé d’en suivre les traces et c’est pourquoi moimême, j’ai une confiance sans borne dans cette pratique professionnelle qui s’apprend «sur le tas» et laisse loin derrière elle certaines théories vaines ; à mon avis, un homme ne se juge jamais à ses brevets ni à ses diplômes, mais à ses oeuvres». Cette mise au point en guise de préambule dévoile son caractère bien affirmé et la rivalité entre les constructeurs.
Un self-made-man
Legaud a sans doute débuté sa formation avec son père et l’aurait poursuivie comme compagnon. Après la Première Guerre mondiale, il revient quelques mois à Rennes et se marie avec Louise Bourdin, fille d’un graveur de l’entreprise Oberthür. De 1920 à 1925, il séjourne dans le Nord-Pas-de-Calais, entre Lille et Bailleul, avant de revenir se fixer en Bretagne. Legaud se serait ainsi formé sur les chantiers de reconstruction de la Grande Guerre, en observant les nouvelles techniques mises en oeuvre. Il y aurait alors acquis une expérience suffisante pour établir sa propre entreprise de bâtiment.
Des premiers chantiers modestes
Dès les années 1920, Legaud sent le contexte, le courant, les événements. Comme il avait saisi les opportunités qui s’ouvraient dans le nord-est de la France juste après la guerre (comme de nombreux autres maîtres d’oeuvre), il trouve à Rennes un marché qui émerge, une forte demande de la classe moyenne qui cherche à se loger. Il s’y installe probablement en 1925 aux 17 et 19 rue Noël du Fail. Entre 1925 et 1942, Jean Legaud dépose près de 180 permis de construire, ce qui le place dans la moyenne haute des entrepreneurs rennais en nombre de constructions.