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Jean Gosset
Jean Gosset
Philosophe, résistant
(6 décembre 1912 à Montreuil - 21 décembre 1944 Neuengamme, Allemagne )
Jean Gosset est normalien de la rue d‘Ulm et agrégé de philosophie. Il est un ami d'Emmanuel Mounier et collabore à la revue Esprit. Après avoir participé à la campagne de Belgique et à la retraite de Dunkerque, démobilisé, il retrouve son poste d‘enseignant au lycée de Vendôme. Il est marié, père de trois enfants. Dès la création du réseau de renseignement Cohors, en 1942, il devient l'adjoint de Jean Cavaillès à la tête de l'organisation qu'il contribue à développer en zone Nord. Dans la Résistance, il se fait connaître sous les divers pseudonymes de "Fabrice", "Jasmin", "Semoir", "Gérard", "Villiers", "Christophe", "Renaud" ou "Galand". [1]
Londres (Bureau Central de Renseignement et d’Action) demande, début 1943, la séparation des activités de renseignement et d'action mais après les cascades d'arrestations que subit Cohors en mai et juin 1943 puis l'arrestation de Cavaillès en août 1943, Gosset prend la direction du réseau, réorganisant les services centraux (codage, décodage et diffusion des courriers), remettant sur pied une section économique et l'articulation du réseau en huit régions. Londres, averti de la chute de Cohors, demande la mise en sommeil du réseau pour deux mois, ainsi que la venue à Londres de Jean Gosset. À son retour de Londres en décembre 1943, il laisse la direction de Cohors, devenu Asturies, à Albert Guerville, dit "Trioux » et se consacre à la constitution de l'Armée secrète et à l'action directe menée par les GRAC (groupes d'action spécialisés dans le sabotage et les missions ciblées dans l'Ouest.
Il est arrêté à Rennes, [2] le 26 avril 1944, à la suite d'un malheureux concours de circonstances, selon le témoignage de son compagnon de cellule à la prison de Vannes Auguste Vigouroux. Descendu du train pour téléphoner, il rencontre un de ses agents qui se rendait à un rendez-vous brûlé. Il est pris pour un agent anglais, il est brutalement interrogé, on trouve sur lui une importante somme d'argent destinée à payer des camarades. Emprisonné à Rennes à la prison Jacques-Cartier puis à Compiègne il est déporté en juin 1944. La perte de contact avec le BCRA qui s’ensuit amenuise les livraisons d’armes aux maquis de l’ouest. Il meurt au camp de concentration de Neuengamme, le 21 décembre 1944.
Parmi ses nombreuses décorations, il est chevalier de la Légion d'honneur et nommé compagnon de la Libération à titre posthume. Une rue de Vannes porte son nom.