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Henry-Louis-René Desnos
Henry-Louis-René Desnos[1] (1717-1793) est un evêque de Rennes qui propose le 1er septembre 1762 au cours d'une réunion des États de Bretagne l'idée de la construction d'un vaisseau de 100 canons[2].
Les voiles sont fabriquées à Rennes dans la manufacture Le Bois, celle-ci employant 400 ouvriers spécialisés.
Ce projet donne naissance à La Bretagne, navire de guerre français en service de 1766 à 1796.
La Bretagne combat à la première bataille d'Ouessant en 1778 en tant que navire amiral du comte d'Orvilliers. Il y affronte le HMS Victory qui participe, comme lui, à son premier engagement naval (les deux vaisseaux sont sortis des chantiers navals presque la même année).
Contexte et projet
Initiative des États de Bretagne
Le duc de Choiseul a beaucoup fait pour restaurer la flotte française après la Guerre de Sept Ans.
La Guerre de Sept Ans (1756-1763) s'achève avec une lourde défaite française. La Marine française a subi de lourds revers, et n'a plus de flotte digne de ce nom. Pour redonner de bonnes bases à la marine, dix-huit vaisseaux sont offerts à Louis XV par différents corps de l'État. L'un d'entre eux est le vaisseau de ligne Bretagne, offert à la monarchie par les États de Bretagne, qui comptent par là donner au roi de France le fleuron de sa flotte. Ce don est également la réponse à la demande du duc de Choiseul, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, à la Guerre et à la Marine, qui a sollicité ces corps d'État pour rebâtir la flotte du pays. Un véritable engouement est né de cette requête, et dix-sept vaisseaux de ligne ainsi qu'une frégate rejoignent la marine royale.
Don de vaisseaux
Le don des vaisseaux correspond aux souscriptions des provinces, des villes, des corps constitués ou des individus données à l'État français pour construire des navires de guerre. Ces dons se renouvelèrent à plusieurs reprises, d'abord en 1761-1766 sous Louis XV, puis en 1782-1790 sous Louis XVI et enfin sous la Révolution et l'Empire.
Le contexte du premier don
À la fin de la guerre de Sept Ans, le secrétaire d'État à la Marine Choiseul fait appel à la générosité des habitants du royaume pour financer la construction de vaisseaux : la flotte française a perdu nombre de ses unités (six vaisseaux à Louisbourg, cinq à Lagos, trois aux Cardinaux et quinze autres de façon isolée) et surtout l'État est très largement endetté.
Les fortes sommes offertes permettent la construction de dix-huit vaisseaux.
Appel aux dons
Tout commence avec la demande en 1761 du duc de Choiseul (alors secrétaire d'État à la Marine) à son ami le comte de la Roche-Aymon (alors archevêque de Narbonne et président des États de Languedoc) de proposer aux délégués du Languedoc « d'offrir à Sa Majesté un vaisseau de ligne de 74 pièces de canon et de donner par cette démarche au reste de la France (...) le signal de ce que peuvent et doivent faire les sujets véritablement dignes du meilleur des maîtres (...). Il n'est point de bon Français qui ne se sente animé du désir de tout sacrifier pour concourir aux efforts du roi et du ministre sage et éclairé pour restaurer la marine française ».
Cet exemple est suivi dès l'année suivante par les États d'autres provinces (Bretagne, Bourgogne, Artois, Flandres...), des villes (Paris, Bordeaux, Montpellier, Marseille, etc.), des institutions (les Postes, les marchands de Paris, les fermiers généraux, les chambres de commerce...) et de simples particuliers. L'émulation, le patriotisme et la fierté font que chaque donateur veut que son vaisseau soit plus grand que celui des autres ; le financement se fait par des emprunts et par des dons.