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Victor Even (1853-1936)

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Victor Even (1853-1936) est un savant et diplomate français qui donna un lustre inégalé depuis, au Château de la Massaye. La liste des personnalités qui ont été retenues pour donner leur nom aux rues du futur lotissement de La Massaye a été dévoilée en 2016. Il s'agit de Paul Rossignol, vétérinaire, administrateur de l'association centrale de vétérinaire ; Ghislain Gielfrich, vétérinaire, membre du conseil d'administration de l'association centrale de vétérinaire ; Wangari Muta-Maathai, professeur d'anatomie vétérinaire, militante écologique et prix Nobel de la paix en 2004 ; Lucie Randoin, première femme professeur à la faculté de Médecine de Paris ; Roger David, instructeur au centre de formation maritime de Pont-Réan, de 1945 à 1957[1].

Une ascension sociale autour des sciences vétérinaires

Le Dr. Victor EVEN (1853-1936) naquit à la ferme de Caméru, près de la Morinais, fils de très modestes paysans employés par le domaine. Il est l’aîné d’une famille nombreuse. Travailleur et sans doute très doué, il gravit les marches d’une splendide carrière de praticien, savant et enseignant des sciences vétérinaires.

En 1877, il est diplômé de l’École d’Alfort. Après deux ans de service militaire, il s’installe à Saint-Malo et en 1886, il part en Argentine. À Santa-Catalina, il devient chef de clinique, ensuite directeur de l’enseignement de l’Institut agronomique, part à Buenos-Aires, en devient directeur des Haras de la province et chef de clinique de l’institut de La Plata.

Son domaine d’études était bien sûr la médecine équine, mais il œuvra aussi contre les épizooties porcines, la tuberculose, les maladies infectieuses, étudia l’organisation des services vétérinaires, les transports des animaux, l’hygiène et l’inspection de la viande et bien d’autres branches de la pratique professionnelle.

Le développement d'un comptoir pharmaceutique en Argentine dans la filière équine

À 39 ans il arrête son activité administrative et s’installe comme vétérinaire à Buenos-Aires au service d’une clientèle privée. Ses talents d’organisateur et d’entrepreneur se manifestent aussi dans la création d’un Comptoir commercial qui fournissait aux exploitations fermières et aux vétérinaires tout ce dont ils avaient besoin pour leur activité.

Le Dr. Even a toujours gardé un lien étroit avec la France, il fit fortune en Argentine, voyage beaucoup dans toute l’Europe, continua ses travaux, recherches et études, se consacra aux œuvres philanthropiques de la profession, devient éditeur et rentra définitivement au pays en 1922. Il fut élu membre de la Société Centrale de Médecine Vétérinaire, qui devint ensuite, notamment sous son impulsion, l’Académie Vétérinaire.

Un engagement pendant la Première guerre mondiale

Cet homme généreux et avisé s’illustra brillamment dans la mission que lui confia le Gouvernement de la République après 1914, à 61 ans, d’assurer le service des Remontes auprès de l’armée. Ses contacts en Amérique du Sud ont assuré à l’armée la fourniture d’un très grand nombre de chevaux à un prix bien inférieur au marché pendant la durée de la guerre 14-18. La reconnaissance de l’État français, sous forme de promotion comme Officier de la Légion d’Honneur, suite aux économies faites par le Trésor (on parle de 200 millions de francs), viennent couronner une carrière nationale et internationale d’un homme qui reste inconnu de la plupart des Français d’aujourd’hui.

La Massaye est à vendre en 1927, ou plutôt une sombre histoire d’héritiers de la famille Plaine-Lépine fait, que le domaine passe en vente publique. Le Dr. Even l’achète et revient sur « ses terres » bretonnes, en propriétaire du lieu où il est né, et où sa famille a travaillé très dur, habitant la petite fermette de Caméru.[2]