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Les GMR à Rennes
Les Groupes mobiles de réserve, souvent abrégés en GMR, étaient des unités paramilitaires créées par le gouvernement de Vichy. Leur développement fut privilégié par René Bousquet, directeur général de la Police nationale. Cette force civile paramilitaire, prévue à l'origine pour maintenir l'ordre en milieu urbain, fut engagée, à partir de l'automne 1943, dans les opérations de répression de la Résistance lancées par le régime de l'État français contre les formations du maquis, avec l'accord des Allemands. Les GMR se montrèrent souvent plus zélés que la Garde mobile.
Un détachement du groupe réserve "Bretagne" arriva à Rennes, fin mars 1943, composé en majorité de Bretons, et fut caserné à l'école nationale d'instituteurs de la rue Saint-Malo avec pour mission de se rendre sur tous les points de Bretagne où l'ordre public pourrait être menacé. On le présenta comme "un corps d'élite que les Rennais pouvaient se féliciter de voir tenir garnison au milieu d'eux[1].
Un GMR, dirigé par un commandant (de gardiens de la paix), comprenait deux cent vingt policiers au maximum et était divisé en quatre sections commandées en principe par des officiers de paix et subdivisées en quatre brigades. À Rennes, la moitié de leur armement fut transféré fin mai 1944 à la milice, avec l'approbation du Kommandeur du SD et le préfet utilisa les GMR à des missions d'aide à la population, telles que les travaux de déblaiement après les bombardements de Fougères et de Montfort[2]. Le commandant Pezeau du GMR "Bretagne" comparut le 31 août 1945 devant la cour de justice de Rennes. En février 1944, son unité fit partie des forces engagées en Haute-Savoie, au plateau des Glières aux côtés de Di Costanzo, féroce chef de milice. Prenant la parole devant ses hommes Pezeau leur aurait dit: "Je compte sur vous tous. Considérez chaque individu du maquis comme un ennemi, car nous allons être appelés à combattre ceux qui se sont réfugiés sur le plateau des Glières". Le GMR "Bretagne y procéda à soixante-dix arrestations. Mais le tribunal, insuffisamment informé, et tenant compte du revirement ultérieur de cet officier, l'acquitta et le félicita même pour son attitude durant les derniers mois du régime[3]. À la libération, une partie d'entre eux se parèrent du brassard FFI et se mirent à la disposition des nouvelles autorités. Ainsi le 3 août à Rennes, des membres des GMR ôtèrent la francisque de leurs casques et de leurs cols et se rendirent au palais Saint-Georges, siège clandestin des résistants[4]; après la Libération 65% d'entre eux furent maintenus à leur poste - Après la libération, les internées administratives au camp Margueritte en eurent comme gardiens - 35 sur 180 furent révoqués ou radiés et dix furent suspendus ou internés. Après la Libération, le 7 décembre 1944, les GMR furent dissous et une partie des effectifs fusionnée, après épuration, avec des éléments issus des FFI pour créer, le 8 décembre, les Compagnies républicaines de sécurité (CRS)[5].
Références
- ↑ Ouest-Eclair 26 mars 1943
- ↑ Rennes pendant la guerre. Chroniques de 1939 à 1945, p. 228. Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013
- ↑ Une police de Vichy, les groupes mobiles de réserve. Alain Pinel. Éd/ L'Harmattan - 2004
- ↑ 1er- 4 août 1944 : L'étrange libération de Rennes, p. 218. Étienne Maignen. Éditions Yellow Concept - 2017
- ↑ Epuration