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Le Colombier
Un ancien couvent
Les supérieures des Visitandines résolurent de quitter leur monastère près de la rue Saint-Melaine pour fonder une nouvelle maison et achetèrent, à cet effet, le 29 octobre 1633, le lieu noble du Colombier, anciennement appelé Beaumont et situé dans la paroisse de Toussaints.
Les Visitandines s’installèrent au Colombier en 1641 ; en 1674 elles commencèrent la construction d’une église conventuelle dans la cour de leur monastère. En 1792, le couvent vendu nationalement fut acquis par l’État et des familles bourgeoises s’y installent. Puis en 1822, l’État rachète, pour la somme de 140 000 francs, l’ancien couvent du Colombier aux 6 ou 7 propriétaires auxquels il appartient.
En 1820, on eut bien l’idée d’en faire une maison centrale pour hommes et pour femmes ; mais la ville, craignant de perdre le régiment d’artillerie, aima mieux s’imposer d’énormes sacrifices pour l’ériger en caserne. Le 23 Juin 1833, la remise de cet immeuble fut faite au génie militaire[1]. Sa situation, près du champ de Mars, permettait d'en faire un terrain de manœuvres idéalement situé aux portes de la ville. Les écuries du Colombier étaient construites dans toutes les règles prescrites par la science hippique. Le très vaste manège était surmonté d’une charpente très remarquable.
La rénovation urbaine
L'opération d'urbanisme "Colombier-rue de Nantes", en grande partie sur l'ancienne caserne éponyme, fut menée de 1965 à 1980, essentiellement sous les mandatures du maire Henri Fréville. Elle concerna une vaste zone de 28 hectares, circonscrite entre le boulevard de la Liberté au nord, le boulevard de la Tour d'Auvergne, à l'ouest, le Champ de Mars à l'est et le boulevard du Colombier au sud, et supprimait un long tronçon de la vieille rue de Nantes. L'organisme délégué était la SEMAEB (société d'économie mixte pour l'aménagement et l'équipement de la Bretagne) par une convention de concession du 31 mars 1962. M. Louis Arretche était l'architecte en chef de l'opération et son plan masse fut approuvé le 20 décembre 1965 par le Conseil national d'architecture et d'urbanisme.
On prévoyait : en J un grand magasin sur 5 niveaux, en H un hôtel de 150 chambres, en I un pont marchand enjambant la rue d'Isly, en M un bâtiment de 11 niveaux, en K 12 000 m2 de bureaux et commerces, en L-O-P 3 tours de 21 étages, en W un parc auto central de 1200 places avec jardin sur la dalle supérieure, en extrémité ouest de laquelle était prévue en R une cité administrative municipale d'une dizaine de niveaux à la place de l'actuel centre commercial Colombia[4].
On constate que les 3 grands bâtiments centraux de 21 étages ne furent pas réalisés, seul fut réalisé en 1975 l'Eperon, immeuble de grande hauteur (98,5 mètres), le projet d'autres tours ayant été supprimé à l'initiative de la nouvelle municipalité Hervé élue en 1977. L'ensemble est achevé en 1986.
On critique maintenant l'orientation est-ouest du plan de masse, sans accès direct et visible vers le centre. Le plan évolua cependant.
Le Colombier aujourd'hui
La dalle du Colombier est un endroit qui reste très fréquenté, puisqu'elle constitue une entrée ou sortie de la galerie commerciale du centre Colombia. La présence de commerces (bureau de tabac, brasserie) en fait une place vivante. Il a été tenté d'atténuer le côté froid et minéral de la dalle avec :
- de petites fontaines
- un platelage bois
Des échoppes ambulantes occupent aussi l'espace central, ainsi qu'un marché de noël[5].
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/rxf01015556/rennes-35-le-colombier